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Essai Kawasaki Ninja 400

Une nouvelle petite sportive accessible aux permis A2

Bicylindre en ligne, 399 cm3, 45 ch à 10000 tr/mn, 38 Nm à 8000 tr/mn, 168 kilos, à partir de 5999 €

Parce qu'il faut fidéliser le client dès sa naissance, Kawasaki soigne particulièrement les permis A2 avec une gamme complète de sept modèles, dont la présentation exhaustive et comparative vous a été faite très récemment sur le Repaire. Au sein de cette gamme, donc, deux nouveautés 2018, dont la pétillante petite 400 Ninja qui succède, ainsi, à la 300 Ninja, elle-même prenant la suite de la 250 Ninja.

Essai Kawasaki Ninja 400, ici en statique
Essai Kawasaki Ninja 400, ici en statique

L'esprit est identique : proposer une petite sportive, mais ici petite ne veut pas dire au rabais. En effet, tant le look que les performances ont été particulièrement soignés. Avec 45 chevaux (7 de plus que la 300) pour 168 kilos (6 de moins que la 300), on voit que le niveau de jeu monte d'un cran. Nous avons eu la chance d'en prendre le guidon sur un terrain de jeu taillé à sa mesure : les petites routes corses dans les environs d'Ajaccio.

Découverte

Elle est excellente à plus d'un titre, la vidéo promotionnelle de la Ninja 400 : on y voit les deux pilotes engagés en World Superbike, Tom Sykes et Johnny Rea, prendre leur petit déjeuner ensemble (celle-là, elle est bien bonne, car en réalité ils se détestent) avant d'aller se tirer la bourre au guidon de deux nouvelles 400 Ninja. Ce petit trait d'humour mis à part, voir les deux pilotes en tenue de cuir et casque racing au guidon de cette moto n'a rien de déplacé : en effet, la 400 Ninja a, selon la formule consacrée, tout d'une grande. Déjà, son gabarit peut la faire passer facilement pour une 500 et en plus, ses lignes, en totale filiation avec la gamme Ninja, avec un avant pointu et des petits "ailerons" sur la coque arrière de selle, comme sur la H2. A l'avant, le double optique full LEDs lui donne une belle présence.

Essai Kawasaki Ninja 400, statique gauche
Essai Kawasaki Ninja 400, statique gauche

Gros frein à disque, tableau de bord complet avec un compte-tours en position centrale : la 400 Ninja assure. A noter que le coloris noir est moins cher (5999 €), la version verte "KRT" essayée vaut 200 euros de plus. A noter qu'une version "Performance" dotée d'un échappement Akrapovic et d'un dosseret de selle est aussi proposée pour un supplément de 750 euros.

Phares de la Kawasaki Ninja 400
Phares de la Kawasaki Ninja 400

En selle

A 785 mm de haut, la selle est raisonnablement bien placée pour convenir à tous les gabarits. Même les grands échalas dans mon genre ne se sentent pas trop à l'étroit, avec la possibilité de se déplacer un peu au guidon pour négocier les virages en mode attaque. La position de conduite est raisonnablement sportive, un peu sur l'avant, mais sans excès, bien que toutefois plus basculée que sur une Ninja 650, par exemple.

Espace à bord de la Kawasaki Ninja 400
Espace à bord de la Kawasaki Ninja 400

Le tableau de bord est complet avec un gros compte-tours en position centrale avec la zone rouge à 12000 tr/mn. Sur la droite, un écran LCD donne les principales informations. On y trouve aussi une jauge à essence. L'indicateur de rapport engagé est bien lisible. Les spécialistes auront remarqué que c'est en fait le même tableau de bord que celui de la Ninja 650.

Compteur de la Kawasaki Ninja 400
Compteur de la Kawasaki Ninja 400

Moteur et transmission

Ce moteur est nouveau et ne constitue pas une version réalésée du précédent 300. Il développe ainsi 45 chevaux à 10000 tr/mn et 38 Nm de couple à 8000 tr/mn. Des valeurs élevées qui laissent présager d'un comportement pointu. On verra cela dans les paragraphes qui suivent. Kawasaki a doté cette petite moto d'une boîte à six rapports, avec un embrayage assisté doté d'une fonction anti-dribble, insistant sur le peu d'effort nécessaire au levier. Et c'est le cas. On notera le travail fait sur la compacité du moteur, puisque ce 400 pèse un kilo de moins que le bloc de feu la 250 Ninja.

Echappement de la Kawasaki Ninja 400
Echappement de la Kawasaki Ninja 400

En ville

Compacte, légère, pas trop radicale en position de conduite, la Ninja 400 se sort bien de l'épreuve urbaine d'autant plus que son moteur est souple et permet de rouler sur les boulevards en sixième à 50 km/h, en toute légalité. Évidemment, à ce régime-là (un peu plus de 3000 tr/mn), ne vous attendez pas à des relances fantastiques, mais la machine est docile et c'est là l'essentiel. Le rayon de braquage est très correct et on y voit même dans les rétros. C'est palace, non ? Non, parce que l'antivol, on se le met autour du cou.

Essai Kawasaki Ninja 400 sur la route
Essai Kawasaki Ninja 400 sur la route

Sur autoroute et grandes routes

Ne serait-ce une bulle assez basse et qui ne protège pas grand-chose, la Ninja 400, en dépit de sa petite cylindrée, se sort très bien des grands axes. Notamment parce que la position de conduite n'est pas contraignante mais aussi parce que son moteur est vraiment volontaire. Les reprises sont correctes, déjà parce que, petite cylindrée oblige, ça tire court : comptez un bon 5000 tr/mn à 90 km/h en sixième et près de 8000 tr/mn à 130. Du coup, on est rapidement dans des régimes où ça tracte. Et si un dépassement s'impose, il suffit de rentrer deux rapports.

Essai Kawasaki Ninja 400 en Corse
Essai Kawasaki Ninja 400 en Corse

Sur départementales

La première qualité de cette moto, c'est sa légèreté, avec un train avant précis et qui met rapidement en confiance. Du coup, aucun effort n'est demandé à un rythme de balade et c'est essentiel pour une machine censée convenir à des débutants. Puis, rapidement mis en confiance, on se prend à hausser un peu le rythme et on découvre avec une joie non dissimulée que le train avant est précis et communicatif, ce qui aide vite à prendre de la confiance. Et du coup, on entre en courbe avec un bel enthousiasme, on arrondit bien ses trajectoires avec précision et le motard débutant, à son guidon, ressentira ses premières vraies émotions sportives, car le feeling est meilleur et plus réjouissant que sur une Ninja 650, par exemple, de par la position de conduite et la légèreté.

La Kawasaki Ninja 400 sur petite route
La Kawasaki Ninja 400 sur petite route et en virage

Coté moteur, évidemment, si on veut avancer, faut le cravacher. Mais on peut déjà enrouler convenablement à son guidon sans être obligé d'être tout le temps aux abords de la zone rouge. Si le dynamisme est effectivement présent dans une tranche comprise entre 8 et 12000 tr/mn, on peut déjà enrouler efficacement et sans se traîner en roulant entre 6 et 9000 tr/mn. Sur les petites routes corses, en se tirant la bourre avec les Z et Ninja 650 A2, la Ninja 400 n'était pas larguée et refaisait son retard en entrée de virage. Et avec elle, on soigne son pilotage, on affine ses trajectoires, on travaille sa respiration, bref, on s'amuse ! Comme quoi, si aucune vérité n'est universelle, cette Ninja 400 prouve qu'une petite vigoureuse ne démérite pas par rapport à une grosse paresseuse. Avec elle, on exploite tout son potentiel et c'est réjouissant.

Essai Kawasaki Ninja 400 en courbe
Essai Kawasaki Ninja 400 en courbe

Partie-cycle

Le châssis est entièrement nouveau et comme sur la H2, constitué d'une partie avant en treillis tubulaire, que le carénage complet nous empêche de voir. De fait, le moteur est porteur et le bras oscillant est directement ancré dessus. La fourche est passée de 37 mm sur la 300 à 41 mm et elle débat sur 120 mm, soit dix de moins que l'amortisseur arrière. Les roues proviennent de la Ninja 650. En chaussant du 110/70 x 17 devant et du 150/60 x 17 derrière, la Ninja 400 préserve l'agilité sur petite route.

Frein avant de la Kawasaki Ninja 400
Frein avant de la Kawasaki Ninja 400

Freins

Le disque avant a grossi de 20 mm (à 310 mm) désormais ; d'ailleurs, il provient directement d'une ZZR 1400, mais contrairement à la grosse, il n'est pincé que par un étrier à 2 pistons. Deux pistons aussi à l'arrière, mais un disque de 220 mm. L'ABS n'est pas déconnectable et n'est pas trop sensible. Le freinage, sans avoir un mordant exceptionnel, est bon et en phase avec les performances de la machine. Et il est bien dosable, ce qui est aussi essentiel pour une moto censée convenir aux débutants.

Confort et duo

On découvre rapidement que la selle est un peu ferme et que derrière, il faudra être souple et in love pour supporter longtemps le traitement. Cela dit, pour avoir fait du duo sur une Ninja 250 (j'avais perdu un chifoumi avec un collègue et il fallait aller la ramener), ça devrait être moins pire.

Moteur de la Kawasaki Ninja 400
Moteur de la Kawasaki Ninja 400

Consommation & autonomie

Avec quatorze litres dans le réservoir et une consommation moyenne de 5,5 l/100 à l'ordinateur de bord lors de notre essai, certes très sinueux et mené tambour battant, il devrait donc être très facilement possible de faire moins et de parvenir à boucler plus de 300 kilomètres avec un plein. On rappelle la présence d'une jauge à essence et d'un indicateur d'autonomie au tableau de bord.

Conclusion

Elle est bien réussie, cette petite Ninja 400, parce qu'en plus d'être suffisamment douce pour convenir au permis A2 débutant qui en plus éprouvera ses premiers émois sportifs grâce à son moteur pétillant, sa légèreté et sa précision de conduite, elle est tout aussi capable de donner le sourire à l'essayeur chevronné, qui lui fait cracher tout son potentiel et qui découvre une machine saine et bien née. Pas trop pointue, assez polyvalente, elle ne pèche que par un confort un peu ferme. Mais quand on est jeune, on ne s'arrête pas à ce genre de détail affreusement petit-bourgeois. Si son prix est dans la moyenne du marché (une KTM RC 390 est à 5999 euros et une Yamaha R3 à 5799 euros), la Ninja 650 se profile malgré tout à seulement 1500 euros de plus. Certes, elle est bien bridée dans sa version A2, mais la 400 Ninja est plus pétillante à conduire.

La Kawasaki Ninja 400 sur petite route et en virage
La Kawasaki Ninja 400 sur petite route et en virage

Points forts

  • Look sympa
  • Équipement (tableau de bord complet, feux à LEDs)
  • Moteur pétillant et puissant
  • Train avant qui met en confiance
  • Freinage correct
  • Accessible permis A2
  • Parfaite pour l'initiation aux joies de la conduite sportive !

Points faibles

  • Duo spartiate
  • Selle un peu ferme
  • Seulement 1500 euros d'écart avec une Ninja 650
  • Bulle qui protège peu

La fiche technique

Conditions d’essais

  • Itinéraire: une petite journée de balade sur les petites routes corses sous la conduite de l'excellentissime Bruno Langlois
  • Kilométrage de la moto : 800 km
  • Problème rencontré : aucun

La concurrence : Honda CBR 500, KTM RC 390, Yamaha R3

Commentaires

tom4

et du coup, niveau freinage? c'est mieux que le 300, parce que c'était le point faible sur le 300

tom4

30-03-2018 22:20 
Phil G

Le freinage, ça va ! Y'a pas un mordant de fou, mais c'est dosable et quand on tire vraiment sur le levier, ça freine bien. On a roulé derrière le double vainqueur de Pikes Peak Bruno Langlois et si il y avait une faiblesse au niveau du freinage, on l'aurait vu tout de suite ! Elle est bien aboutie, cette Ninja 400.
Philippe

30-03-2018 23:04 
eriko

le freinage est mal noté dans un autre essai mais il a l'avantage par rapport à la Yam r3 ou Mt-03 de ne pas avoir un abs aussi intrusif à l 'arrière .

31-03-2018 09:42 
Lutrinae

"Y'a pas un mordant de fou, mais c'est dosable et quand on tire vraiment sur le levier, ça freine bien."

Pour les débutant, ou ceux qui utilisent leur moto au quotidien, c'est exactement ce qu'il faut. Un freinage on-off c'est pas pratique, voir dangereux si on est pas habitué !

31-03-2018 11:06 
tom4

faudra que j'aille l'essayer du coup :)

tom4

31-03-2018 20:51 
l'haricot

Ninja 250, 300, 400... Je vois déjà se profiler la nouvelle réforme avec le "A2/75 chwo". Bah oui, faudra bien renouveler toutes ces vieilles bouses obsolète et pas euro 13 certified un jour, donc...

Y a pas si longtemps, les petites, celles qui servaient aux moto-écoles, elles faisaient 500cc et entre 50 et 60 bourrins ( GSE, CB, GPZ...). Après on est monté vers les 600/650 ( Bandit, SV...). La cylindrée idéale pour les novices passe son temps à jouer au yoyo, tout comme la taille des gommards ( ah non merd', elle, elle ne fait qu'enfler sans aucune raison...)

Cela dit, elle doit être pas mal cette 400, vu que la 250 surprennait déjà pas mal de mecs qui tentzient de suivre!

04-04-2018 08:16 
l'haricot

Ninja 250, 300, 400... Je vois déjà se profiler la nouvelle réforme avec le "A2/75 chwo". Bah oui, faudra bien renouveler toutes ces vieilles bouses obsolète et pas euro 13 certified un jour, donc...

Y a pas si longtemps, les petites, celles qui servaient aux moto-écoles, elles faisaient 500cc et entre 50 et 60 bourrins ( GSE, CB, GPZ...). Après on est monté vers les 600/650 ( Bandit, SV...). La cylindrée idéale pour les novices passe son temps à jouer au yoyo, tout comme la taille des gommards ( ah non merd', elle, elle ne fait qu'enfler sans aucune raison...)

Cela dit, elle doit être pas mal cette 400, vu que la 250 surprennait déjà pas mal de mecs qui tentzient de suivre!

04-04-2018 13:36 
eriko

le bref essai à son guidon (du coté d' Aulnay sous bois )aujourd'hui a confirmé ce que je préssentai :
si vous hésitez entre la yam r3 et cette kawa prenez la kawa car elle freine mieux .
Mais si vous avez déjà une yam comme Moi (Mt-03 même moteur mais pas de carénage ) pas de quoi en changer :la fiche technique donne 42CV Pour les 320CC de la yam et 45 CV pour les 80cc de plus de la Kawa . l 'écart est
mince et cela se confirme à la conduite . le moteur de la kawa est seulement plus plein à bas régime .
comme j'aime bien le cintre plat de ma Yam M

22-06-2018 18:54 
 

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