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Jeu vidéo : test de MotoGP 23

Un virage bien négocié vers plus d'accessibilité

Le jeu vidéo officiel des Grands Prix sur console PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, PC et Nintendo Switch

Comme tous les ans depuis une décennie, Milestone revient avec une nouvelle adaptation du Championnat du Monde MotoGP en jeu vidéo, en l'occurrence avec MotoGP 23. Après un épisode très convaincant l'année dernière, le développeur italien avait la lourde tâche de continuer à faire progresser sa recette.

Pour cela, Milestone a introduit une météo dynamique et des courses flag-to-flag, a procédé à une refonte du mode carrière, a introduit des rivalités entre les pilotes, mais surtout, a souhaité rendre son jeu accessible à un plus large public. Cette ouverture ne risque-t-elle pas de dénaturer le titre ? Essai sur PC de la nouvelle version du jeu vidéo.

Jeu vidéo : test de MotoGP 23
Jeu vidéo : test de MotoGP 23

Gameplay

Il y a eu des changements opérés au niveau de la jouabilité, mais sans pour autant bouleverser totalement les habitudes de la série. Le gameplay reste ainsi dans la droite lignée de ce qui était proposé sur les précédents titres MotoGP avec des commandes qui répondent bien et une jouabilité fluide.

La jouabilité se montre plaisante et réactive
La jouabilité se montre plaisante et réactive

Bien entendu, les différences sont toujours importantes entre les différentes catégories puisque si on peut se contenter de gérer ses trajectoires en roulant poignée dans le coin sur les Moto3, il est important de faire preuve de plus de doigté sur les phases de freinage et d'accélération dès lors que l'on est au guidon d'une 1000 cm3 de la catégorie reine. Par contre, les différences d'une marque à l'autre au sein d'une même catégorie sont très, très subtiles. C'est finalement plus le niveau de développement de la machine qui influe sur son comportement.

Milestone avait promis de rendre son jeu plus accessible en matière de jouabilité pour s'ouvrir à des joueurs néophytes. Le pari est tenu avec l'introduction de nombreuses assistances supplémentaires et notamment d'une intelligence artificielle qui peut intervenir avec plus ou moins d'impact. L'idée est bonne puisque même en n'y connaissant rien au pilotage d'une moto, on peut ainsi avoir l'illusion d'arriver à piloter.

De nouvelles assistances ont été introduites pour rendre le jeu plus accessible aux débutants
De nouvelles assistances ont été introduites pour rendre le jeu plus accessible aux débutants

Par contre le premier niveau d'accès, là où l'IA est la plus présente, est vraiment trop intrusif, on a l'impression de pouvoir faire presque n'importe quoi, l'IA corrigeant automatiquement nos erreurs. Un bon moyen d'avoir une première approche, mais pas fait pour progresser. Ca évitera par contre de décourager les débutants absolus dès le premier tour de piste.

La multiplication des assistances et aides du jeu, en plus de l'électronique embarquée ajustable, permet ainsi de moduler la jouabilité pour l'adapter à ses propres capacités et ainsi combler ses lacunes, par exemple en intégrant de l'aide sur les freinages si c'est là notre point faible.

Mieux vaut désactiver quelques aides pour réellement progresser, la satisfaction n'est que plus grande en cas de victoire
Mieux vaut désactiver quelques aides pour réellement progresser, la satisfaction n'est que plus grande en cas de victoire

Heureusement pour ceux qui recherchent un challenge plus poussé et qui entendent améliorer leur pilotage manette en main, il est toujours possible de retirer toutes les aides. Le titre se montre alors assez exigeant, comme avant, en particulier dans la catégorie reine avec des motos beaucoup plus réactives aux accélérations et aux freinages, mais aussi plus sensibles au revêtement et aux changements de direction.

Avec l'introduction de la météo dynamique, donc des conditions météo qui changent pendant la course, il est désormais possible de passer par des épreuves en Flag-to-Flag. Si le changement d'adhérence impacte un peu les performances, la procédure de changement de moto n'apporte malheureusement pas grand-chose à l'expérience puisqu'une fois entré aux stands tout est automatisé et on doit patienter de longues secondes avant de pouvoir reprendre la main.

Le flag-to-flag est une des nouveautés de 2023, mais le changement de moto est entièrement automatisé
Le flag-to-flag est une des nouveautés de 2023, mais le changement de moto est entièrement automatisé

Intelligence artificielle

Pénalité pour Milestone. Et bien méritée. Les problèmes liés à l'intelligence artificielle sont une critique récurrente de la part des joueurs depuis plusieurs années. Sachez que ce n'est pas cet opus 2023 qui vient corriger le comportement horripilant de vos adversaires sur la piste. Année après année, les problèmes restent les mêmes.

L'Intelligence Artificielle souffre toujours des mêmes problèmes
L'Intelligence Artificielle souffre toujours des mêmes problèmes

L'éditeur a beau avoir loué les mérites de son IA ANNA depuis quelques années, on constate cette année encore que les adversaires n'ont que faire de votre présence sur la piste. Partir en pole position s'accompagne ainsi toujours de la crainte de se faire percuter lors du freinage du premier virage. Devinez quoi, ça arrive à chaque fois. Du coup on se retrouve à élargir volontairement pour sortir de la trajectoire et rester sur ses roues, perdant au passage de nombreuses places.

L'IA sait aussi se comporter normalement, mais les accrochages restent fréquents
L'IA sait aussi se comporter normalement, mais les accrochages restent fréquents

Par la suite aussi, il n'est pas rare d'être victime de "contacts virils", par exemple quand un pilote vous fait l'aspiration dans la ligne droite, tente de vous dépasser, mais se rabat brusquement sur vous car il veut se remettre dans la trajectoire idéale pour amorcer son freinage... Ces comportements ne sont heureusement pas systématiques, mais on doit y faire face au moins une fois par course. C'est là que l'on apprécie particulièrement la fonction de rembobinage.

Graphismes

Si la licence MotoGP n'a jamais été une référence en matière d'excellence des graphismes, elle a toujours su proposer un ensemble cohérent, complet et agréable. Dans l'ensemble, on note ici des petites améliorations par rapport au précédent opus.

On reconnait sans mal les pilotes, motos et circuit, comme ici au Mans
On reconnait sans mal les pilotes, motos et circuit, comme ici au Mans

Les motos et les pilotes sont toujours aussi bien modélisés, tout comme les circuits officiels. Les effets de lumière rendent mieux et la pluie est également plutôt bien retranscrite. Par contre, certaines textures utilisées sur les circuits paraissent encore trop simplistes. Une sensation particulièrement présente à Losail et qui est davantage présente lorsque le ciel est nuageux et qu'il n'y a plus d'effets de réflexion de la lumière.

Dès que le ciel se couvre, les graphismes se montrent moins convaincants
Dès que le ciel se couvre, les graphismes se montrent moins convaincants

Milestone a également retravaillé sa sensation de vitesse avec l'ajout d'un effet de tremblement. Le rendu est particulier, ça bouge vraiment beaucoup, particulièrement dans la ligne droite du Mugello où l'on atteint des vitesses stratosphériques, mais on finit par s'y faire. L'éditeur a également pensé à introduire un système de réglage des caméras. Chaque vue, à la première ou la troisième personne, peut ainsi être ajustée selon les goûts de chacun, y compris en désactivant cette option de tremblements de vitesse.

L'effet de vitesse a été retravaillé pour offrir plus de sensations
L'effet de vitesse a été retravaillé pour offrir plus de sensations

Notons enfin que MotoGP 23 n'est pas vraiment gourmand en ressources sur PC. Avec notre configuration habituelle, on dépasse allègrement les 144 images/secondes permises par notre moniteur en QHD, avec tous les réglages graphiques poussés à fond. Nous n'avons d'ailleurs pas rencontré de ralentissement ou de saccades durant les courses, y compris lors des départs où tous les pilotes sont affichés à l'écran. Et du coup, c'est vraiment plaisant.

Le nouveau Mode Carrière

Le thème central du développement de MotoGP 23 ayant été l'accessibilité, il a été décidé de procéder à une refonte du mode carrière allant dans ce sens. Exit donc les recrutements de personnel, la gestion de fonds ou encore les développements techniques, désormais tout est plus linéaire et simple. Voire un peu trop, puisque même les objectifs fixés par l'équipe lors des essais libres, qui ajoutaient un peu de défi, ont disparu.

Il est possible d'opter pour un calendrier réduit pour la carrière
Il est possible d'opter pour un calendrier réduit pour la carrière

Comme par le passé, il est toujours possible de créer son avatar, de débuter par le bas de l'échelle et de gravir les échelons jusqu'au sommet. On enchaine alors les week-ends des courses, en suivant le calendrier officiel ou dans une variante réduite à une dizaine de Grands Prix, en tentant de tenir les objectifs fixés par son écurie. Cela permet de gagner de l'expérience qui servira à attirer l'attention d'écuries ou de sponsors plus prestigieux. Il est toujours possible d'améliorer sa monture, mais uniquement durant les tests officiels.

Avant de pouvoir intéresser une écurie officielle, il va falloir gagner en notoriété
Avant de pouvoir intéresser une écurie officielle, il va falloir gagner en notoriété

Une des grosses nouveautés annoncées est l'introduction d'une dimension sociale, avec la possibilité d'entretenir une bonne entente avec ses coéquipiers ou au contraire sa rivalité avec un autre pilote. Pour cela, il suffit de répondre aux messages postés sur son fil "réseau social" soit en se montrant agréable, soit en descendant l'autre. C'est très binaire, mais c'est marrant de dézinguer les pleureuses jalouses de votre victoire. On nous promettait que ces réponses auraient de l'impact sur les courses suivantes... Ce n'est pas évident au premier abord, les rivalités que l'on entretient n'étant pas toujours avec des pilotes qui luttent aux mêmes places que nous en course.

Si la fonctionnalité est amusante, critiquer ses adversaires sur les réseaux sociaux n'apporte que peu d'intérêt
Si la fonctionnalité est amusante, critiquer ses adversaires sur les réseaux sociaux n'apporte que peu d'intérêt

Les autres modes de jeu

Le didacticiel mis en place sur les deux précédents opus est toujours présent, mais a été vidé de sa substance. On apprend à gérer le flag-to-flag ou la cartographie de sa moto, mais on passe à côté de l'essentiel puisqu'on n'explique pas aux nouveaux venus les techniques de base de pilotage d'une moto, par exemple comme gérer le freinage en approche de courbe, comment rectifier sa trajectoire ou comment préparer un dépassement. Le mode Rider Academy conserve de son côté son intérêt très limité puisqu'il est toujours question de réussir à signer des temps au tour record, se montrant ainsi redondant avec un classique contre-la-montre toujours disponible.

Le tutoriel est toujours présent, mais se concentre sur quelques points très spécifiques
Le tutoriel est toujours présent, mais se concentre sur quelques points très spécifiques

On retrouve toujours les classiques modes de jeux en course unique et en championnat. De retour l'année dernière, le mode multijoueur en écran partagé est toujours de la partie pour ceux qui aiment jouer physiquement avec leurs proches. Il en va de même pour les courses en lignes qui sont toujours proposées sur des serveurs dédiés. Il est désormais possible de jouer dans des parties classées pour n'affronter que des joueurs de son propre niveau.

En dehors de la carrière, les modes de jeu restent classiques
En dehors de la carrière, les modes de jeu restent classiques

En revanche, la grande réussite du précédent opus, le mode Nine, qui retraçait la saison 2009 à travers un documentaire interactif proposant de revivre les faits marquants des courses de cette saison, a été totalement occulté. Le concept disparait malheureusement sans rien pour le remplacer. Dommage, car on l'appréciait vraiment.

Contenu

Du très classique avec la totalité des licences officielles des catégories MotoGP, Moto2, Moto3 et MotoE (ces dernières seront disponibles prochainement). Cette nouvelle édition est enrichie de deux nouveaux tracés y compris celui du Kazakhstan même si son Grand Prix a été annulé dans la réalité. En revanche, pas de pilotes de légende au programme cette année ni de 500 2-temps.

Il y a toujours largement de quoi personnaliser son pilote avec les différents équipements officiels proposés ainsi que les éditeurs de casque, de numéro ou de logo, mais c'est le même contenu ressorti chaque année... En revanche, on notera la présence de deux combinaisons supplémentaires proposées dès la sortie du jeu en téléchargement... mais pour 1 euro supplémentaire.

La personnalisation est toujours au programme, mais recycle la même formule et les mêmes éléments qu'avant
La personnalisation est toujours au programme, mais recycle la même formule et les mêmes éléments qu'avant

Conclusion

La formule proposée par la série de Milestone évolue par petites touches chaque année. Après un MotoGP 22 plutôt réussi, on ne demandait à MotoGP 23 qu'à renouveler un peu son contenu et améliorer son IA. Manqué sur ces deux points, on perd également le mode qui avait su relancer l'intérêt du précédent opus et ce ne sont pas les changements apportés au mode carrière qui permettent de corriger le tir. Pour autant, MotoGP 23 est une bonne édition. Le nouveau titre parvient à affiner son gameplay pour offrir une expérience plus réussie manette en main qui s'ouvre désormais à un public débutant grâce à l'introduction de nouvelles assistances, tout en restant exigeant pour les joueurs les plus expérimentés. Si la forme déçoit un peu, le fond se montre lui bien réussi et, malgré ses défauts, le plaisir de jouer prend vite le dessus. Et c'est bien là l'essentiel.

MotoGP 23
MotoGP 23

Points forts

  • Le gameplay bien dosé
  • Enfin accessible aux débutants
  • Toutes les licences du MotoGP
  • Des graphismes en léger progrès

Points faibles

  • L'IA (encore) à la ramasse
  • Le tutoriel moins complet qu'avant
  • Pas d'équivalent au mode Nine.
  • Disparition des Légendes et 500 2-temps

Configuration requise pour PC

Configuration Minimale Recommandée Pour le test
Système d'exploitation Windows 8.1 64-bit ou supérieur Windows 10 64-bit ou supérieur Windows 10 64 bits
Processeur Intel Core i5-4590, AMD FX-4350 ou équivalent Intel Core i3-10100 / AMD Ryzen 5 1500X AMD Ryzen 5 5600X
Mémoire vive 8 GB 8 GB 64 GB
Carte graphique NVIDIA GeForce GT 1050 2 GB VRAM ou plus/ AMD Radeon RX 460 2 GB VRAM ou plus NVIDIA GeForce GTX 1660 Ti 6 GB VRAM ou plus | AMD Radeon RX 5700 8 GB VRAM ou plus NVIDIA GeForce RTX 3070 Ti 8GB
Espace disque 22 GB 22 GB 22 GB

Disponibilités / Prix

  • Plateforme : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Nintendo Switch, PC (Steam)
  • Prix : 49,99 euros sur Nintendo Switch et PC, 69,99 euros sur consoles

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