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Essai longue durée : 15.000 km en Yamaha MT-07

Portrait d'une tête de classe

La sorcière bien aimée des motards

Fin 2013, la situation de Yamaha est préoccupante sur le marché des roadsters. Le constructeur aux trois diapasons souffre de la concurrence infligée par les autres grands constructeurs nippons. Il faut dire que le segment des roadsters est un coeur de cible crucial pour tous les constructeurs généralistes. Il s'agit de proposer des motos fiables, économiques, mais dans le même temps performantes et séduisantes.

A l'époque, pour se joindre à la mêlée, Yamaha ne dispose que d'une vieillissante FZ-1, de la controversée FZ-8 et des XJ-6, bonnes à tout faire, mais pas réellement attractives et loin de pouvoir empiéter sur les plates bandes de la dynamique Kawasaki ER-6. Au terme de chaque semestre, le fossé qui sépare les roadsters Yamaha des meilleurs ventes de la catégorie se creuse. Une situation inacceptable pour l'un des plus grands constructeurs mondiaux qui prépare en secret sa réplique. Celle-ci sera cinglante avec la sortie progressive de toute la gamme MT. Finie l'époque de l'imposante MT-01 et de l'exotique MT-03 première génération. Avec les nouvelles MT-09, 07, puis 125, 03 et enfin MT-10, Yamaha retrouve la recette de motos ludiques, populaires et accessibles. La MT-07 en est le fleuron et la figure de proue, après qu'elle s'est installée en tête des meilleures ventes de motos de grosses cylindrées dès son lancement sur le marché.

Après 15 000 km passés au guidon de cette championne des ventes, on vous dresse le portrait de cette bonne élève qui aime jouer avec le chaud et le froid et manier la douceur et la fougue.

La Yamaha MT-07 en action

Découverte

Avec la MT-07, on découvre sur le champ que Yamaha a su prendre le contrepied de sa production antérieure pour redéfinir les codes de cette nouvelle moto. Visuellement, ce qui étonne au premier regard, c'est la compacité de son gabarit. Avec un peu de recul, on pencherait pour une 250 cm3, mais sans doute pas pour un modèle cubant près de 700 cm3. Face au gabarit, la MT-07 confirme cette tendance.

Essai longue durée Yamaha MT-07

Son bloc moteur pèse ainsi 7 kg de moins que celui d'une XJ-6, son cadre 6 kg de moins et l'ensemble de sa partie cycle 18 kg de moins. Autant dire que la MT-07 a subi une préparation diététique sévère. En revanche, côté muscle, le couple d'une Yamaha MT-07 développe 8Nm de plus que l'ancienne XJ-6, définitivement reléguée au second plan par la petite nouvelle. Sortie peu après la MT-09, la MT-07 reste donc fidèle aux valeurs de la gamme MT, dont la traduction littérale est Master of Torque (le maître du couple, rien que ça !). Sur le papier, la pépite de chez Yamaha est donc pleine de promesses. Mais sur la béquille, c'est une machine frêle que l'on découvre.

Au coeur de cette moto, le bloc moteur compact baptisé CP 2 par les ingénieurs Yamaha. Un bicylindre que les metteurs au point ont voulu particulièrement coupleur, là où le 3 cylindres CP 3 de la MT-09 cherche en plus la puissance à haut régime. Le choix du bicylindre parallèle s'est naturellement imposé pour des raisons d'encombrement et de poids. Léger et simple, le bicylindre longitudinal était la solution idéale. Le bloc CP 2 de la Yamaha MT-07 possède un vilebrequin calé à 270° afin de conserver un comportement dont le lointain cousinage avec le calage Crossplane de la Yamaha R1 reste une notion sensible. Pour garantir la légèreté de son bicylindre, les ingénieurs Yamaha n'ont pas hésité à n'adopter qu'un seul axe d'équilibrage et à réduire la distance entre l'axe de ce balancier et le vilebrequin. Un choix audacieux pour une machine destiné à séduire un large public. Enfin, un travail particulier a été apporté à la réduction des frictions, afin de contenir au maximum la consommation.

Le moteur en coupe de la Yamaha MT-07

Côté partie cycle, la MT-07 transpire également les choix techniques judicieux qui confirment l'orientation de cette machine vers les sensations les plus brutes. Et si la MT-07 adopte un cadre châssis poutre en acier, finalement assez commun de nos jours, la finesse de celui-ci et le choix d'intégrer le bloc moteur comme élément porteur est une solution résolument tournée vers la rigidité et la légèreté. Le joli bras oscillant arrondi est volontairement court (530 mm) afin de favoriser les sensations à l'accélération. Ce même bras oscillant asymétrique actionne l'amortisseur monté horizontalement sur le carter moteur. Un nouveau choix technique tourné vers la rigidité et le bon équilibrage des masses. Enfin, du côté de ce qui ne se voit pas, la MT-07 adopte des segments variables dans les tubes de son cadre acier, toujours dans un souci de poids contenu. La fourche demeure quant à elle traditionnelle et dispose d'un pas étroit de 190 mm, afin de favoriser l'équilibre entre la direction et le train avant. Elle ne dispose en revanche d'aucun réglages.

Le bras oscillant de la Yamaha MT-07

Concernant la présentation générale de cette moto, la Yamaha MT-07 balance entre deux éléments d'un équilibre largement répandu dans le marché moto actuel. D'un côté, on pénètre dans un environnement tout de plastique vêtu. Qu'il s'agisse de l'habillage du réservoir d'essence, des écopes ou bien de la boucle arrière, les pièces en plastique sont légion. Pour autant, le niveau de qualité auquel Yamaha nous a habitué est bien présent sur cette machine. L'ajustement des pièces d'habillage est au rendez-vous, la peinture de qualité et l'anodisation des carters moteur plutôt flatteuse. L'éclairage est dans la même veine, à la hauteur mais sans surprise. Le phare avant en amande est conventionnel, tandis que la disposition des feux à leds à l'arrière permette de signer le sillage d'une MT-07 avec certitude dès que la nuit tombe.

Le feu arrière à leds de la Yamaha MT-07

En définitive, le gabarit harmonieux de la MT-07 transpire la recherche du meilleur rapport poids-puissance de sa catégorie. Et de fait, avec une fiche technique annonçant une puissance de 75 chevaux pour un poids de 179 kg, la MT-07 relègue la Kawasaki ER-6 dans une autre dimension, puisque la petite Kawa pèse une bonne quinzaine de kilos de plus. Une performance non négligeable. Dès sa sortie, la MT-07 a donc affolé les compteurs, tout en bénéficiant d'un tarif concurrentiel.

En selle : la vie à bord

Dès que l'on chevauche la Yamaha MT-07, il apparaît clairement qu'un soin particulier a été apporté pour conférer au poste de pilotage une sorte d'universalité. La hauteur de selle est par exemple non négligeable (805 mm), mais le dessin en creux de cette même selle permet d'accueillir les motards dont la taille n'atteint pas le mètre soixante-dix. Même chose pour le guidon, qui tombe naturellement sous les mains grâce à un dessin légèrement incurvé. Les repose pieds impose une certaine flexion des genoux qui définit une position assez compacte une fois en machine. En définitive, avec sa selle légèrement inclinée, on retrouve une position un peu comparable à celle que l'on retrouve sur une Ducati Monster, le guidon très bas en moins ! Une position finalement assez universelle qui ne gênera vraiment que les plus grands gabarits qui auront du mal à y loger leurs membres.

L'instrumentation de la Yamaha MT-07 est résolument moderne. On n'échappe pas ainsi à un tableau de bord entièrement numérique dont on ne peut que saluer la richesse des informations. Horloge, trips 1 et 2, thermomètre, jauge à essence et même indicateur de rapport engagé, tout y est sur la MT-07. Tout y est, certes, mais tout n'y est pas forcément lisible ! En effet, le compte tours à barographes est difficilement déchiffrable. Mais c'est surtout le positionnement du tableau de bord, très proche du bouchon du réservoir d'essence, qui pose quelques menus soucis de lisibilité. En effet, une fois au guidon, il faut abandonner complètement la lecture de la route et baisser fortement la tête pour jeter un coup d'oeil au tableau de bord. Pas vraiment pratique et potentiellement dangereux. Parmi les autres petits détails, passons au chapitre des commodos. La Yamaha dispose de commandes aux guidons de petite taille, qui ne sont pas toujours aisés à manipuler, surtout avec des gants d'hiver. Un détail qui a tendance à s'arranger lorsque l'on prend de l'expérience au guidon de la MT-07. Pour être tout à fait complet, on regrettera enfin le profil des rétroviseurs en amande. C'est joli, mais à part ses coudes qui empiète la moitié du champ de vision de ces rétroviseurs, on ne voit pas grand chose.

Femme en Yamaha MT-07

La ville est son domaine

La mise en route de la MT-07 s'effectue dans une discrétion notable. Le bicylindre s'ébroue en douceur et la sonorité neutre de sa mécanique ne laisse rien présager de particulier. Mais dès les premiers mètres, on ressent la facilité avec laquelle la MT-07 évolue en milieu urbain. Sa légèreté, tellement vantée par Yamaha, saute aux yeux de son essayeur dès les premiers kilomètres avec cette impression de chevaucher une 125 cm3 animée par un gros moteur. La MT-07 braque court, se manie presque sans effort et se faufile naturellement grâce à son gabarit contenu. Et pourtant, elle témoigne rapidement de son petit caractère. Avec elle, même en ville, la machine entend bien ne pas se faire oublier. Avec le calage particulier de son vilebrequin, le moteur a besoin d'être sollicité pour démarrer en souplesse et exige un certain doigté dans le maniement de l'embrayage pour ne pas caler à chaque feu tricolore. Le moteur ne s'efface donc pas dans l'environnement urbain, la sensation de traction délivrée par le couple important se fait sentir dès les plus bas régimes et la légèreté de l'ensemble garantit des accélérations euphorisantes dès les plus basses vitesses.

Du côté des commandes, l'exercice urbain révèle un embrayage souple, dont le point de patinage un peu direct réclame une petite habitude. Côté boîte de vitesse, on retrouve cette sélection un peu longue et un verrouillage parfois flou que l'on déplorait parfois sur d'anciennes générations de roadsters de la marque. Les claquements caractéristiques permettent finalement de verrouiller plutôt à l'oreille qu'à la sensation. Rien de dramatique, mais tout de même une petite tendance au flou artistique qui réclame de bien décomposer le passage des rapports.

En revanche, la maniabilité de cette moto compacte fait des merveilles en ville, le moteur trouve naturellement sa zone de confort à partir de 2 000 tr/min, délivrant à la fois souplesse et force, tout en distillant un léger grondement qui permet de garder le sourire sous le casque. A l'arrêt, les pieds trouvent facilement la destination du sol, notamment en raison de la selle évasée qui amène naturellement les pilotes de petite taille à coller le réservoir pour trouver le chemin du sol avec les pieds.

Duo Yamaha MT-07

Sur la route : petite pépite routière

Lorsque s'éloigne dans les rétroviseurs les derniers horizons du milieu urbain, la petite MT-07 révèle le côté obscur de sa force. Et commence par libérer son moteur. Tonique dès 2 000 tr/min, le bicylindre devient rageur dès 4 000 et dispose de l'allonge nécessaire pour prolonger le plaisir jusqu'à la coupure d'allumage qui intervient juste avant d'atteindre le seuil des 10 000 tr/min. De bout en bout de sa course, le moteur de la MT-07 surprend par sa vivacité. Malgré une puissance qui reste dans la moyenne de sa catégorie, les montées en régime se font de manière directe et réactive, notamment en raison du rapport poids/puissance de la moto. Avec son empattement court, la MT-07 dispose de velléité au lever de roue avant sur les deux premiers rapports au sujet desquels il faut s'employer activement. D'un seul coup, le petit roadster ultra maniable en ville se métamorphose en une machine qui réclame de l'expérience pour en tirer l'essentiel.

Côté partie cycle, la MT-07 a quelques arguments pour suivre le rythme imposé par son moteur qui en redemande. Grâce à son poids contenu, à la rigidité de l'ensemble et à sa hauteur de selle, les changements de direction sont la spécialité de ce roadster dynamique. Malgré son pneu arrière de 180 mm, qui semblait a priori un peu disproportionné au regard du gabarit de l'engin, la MT-07 change de direction avec beaucoup d'énergie, bien secondé par un guidon suffisamment large pour lui imprimer le bras de levier nécessaire. Pour autant, la combinaison du moteur et du châssis impose un mode d'emploi qu'il faut intégrer. Avec son train arrière court et son couple important, la MT-07 a tendance à délester naturellement de la roue avant lors des phases de remise des gaz. La moto conserve sa ligne, là n'est pas le souci, elle n'élargit pas sa trajectoire, mais son train avant déleste fréquemment sur les trois premiers rapports. Il en résulte une sensation de légèreté au guidon et l'erreur à ce stade consiste à s'y cramponner, ce qui occasionne un léger mouvement comparable à un guidonnage. Une sensation que l'on retrouve aussi à haute vitesse. Calée sur l'angle, l'accélération en sortie de courbe s'accompagne de cette curieuse sensation d'allégement du train avant. Des situations qui réclament doigté et sang froid. La MT-07 aime qu'on lui fouette les sangs, mais pas qu'on se crispe à son guidon.

Pilotage Yamaha MT-07

Sur départementale

Sur des routes sinueuses, l'ensemble des éléments d'amortissement avoue ses limites. Lorsque le rythme augmente, la fourche dénote une certaine tendance au pompage. Sur les freinages appuyés, on rentre en courbe avec une fourche proche de son point de butée et qui souffre alors d'un certain manque de précision, particulièrement quand le revêtement de la route se dégrade. Dès que l'allure est rapide, c'est comme si l'on se retrouvait avec une fourche au débattement réduit. Les changements d'angle sont toujours aussi rapides, mais accompagnés de cette sensation de mollesse et de pompage un peu excessif de l'avant. Une situation à laquelle répond l'amortisseur de manière diamétralement opposée. Ce dernier, plus sec, à tendance à rigidifier la moto, notamment sur les remises de gaz et donc à amplifier le phénomène de pompage de l'avant. La situation n'est pas catastrophique et la MT-07 ne souffre pas d'un désaccord de suspension rédhibitoire. Néanmoins, les suspensions trahissent sur petites routes le souci d'économie des ingénieurs lors de la mise au point de la moto. L'amortisseur arrière est réglable en précharge, ce qui est insuffisant pour gagner significativement en progressivité. Néanmoins, si l'on est un petit gabarit, décharger un peu l'amortisseur permet de redonner de l'homogénéité à l'ensemble sur petites routes. A l'avant, en revanche, on ne peut que constater les choses, puisque la fourche ne dispose d'aucun réglage.

En définitive, la MT-07 exprime réellement tout son potentiel sur petites routes. Surprenantes de vivacité et de légèreté, l'étagement court de sa boîte de vitesse permet des montées en régime ultra réactives et particulièrement jouissives. Mais si l'ensemble peu convenir à tout le monde, tirer le meilleur de la MT-07 réclame expérience et doigté, car son comportement n'a rien de neutre.

Autoroute : la MT-07 sur les grands axes

Il ne faut pas longtemps pour comprendre que la spécialité de la MT-07 n'est pas l'autoroute. Non pas que le moteur fatigue, au contraire, il ronronne autour des 5 000 tr/min à 110 km/h sans vibrer, ni s'essouffler. Néanmoins, la compacité de la machine et son absence totale de protection expose le pilote à tous les vents et les intempéries. Après de longues heures à son guidon, sans pouvoir changer de position, les jambes maintenues dans une position assez repliée, la descente de machine peut s'avérer douloureuse ! Yamaha propose à son catalogue un saut de vent qui améliore un peu la situation des courants d'air. Mais rien ne pourra améliorer la position du pilote assis sur une selle dont la finesse semble augmenter avec les heures de selle ! Mais à l'impossible, nul n'est tenu et si la MT-07 vous emmènerait volontiers au bout du monde, c'est le plus souvent vos propres dispositions à manger du vent qui vous fera réfléchir avant d'enquiller de longues heures d'autoroute à son guidon !

Yamaha MT-07 sur route

La MT-07 dans le temps

Après 15 000 kilomètres au guidon de la Yamaha MT-07, la conclusion de cet essai longue durée est plutôt flatteuse pour la petite Yamaha. Au quotidien et après tout un hiver passé à rouler au quotidien avec elle, force est de constater que la petite japonaise ne vieillit pas trop mal pour une moto dite d'entrée de gamme. Pas de vis rouillée à déplorer ni de durite qui s'oxyde ou de revêtement de carter qui partent en capilotade. De ces nombreux trajets quotidiens, de ces balades sur petites routes et de ces quelques incartades sur autoroute, il ressort que la MT-07 s'accommode de la plupart des situations tout en restant amusante. Jamais fade et toujours alerte, ce poids plume distille un plaisir simple. Bien sûr, au quotidien, on déplore son manque d'aspects pratiques. Peu de points d'arrimage pour accrocher un paquet qui, de toute manière, glisse invariablement sur la selle passage, un réservoir en plastique sur lequel on ne peut pas fixer de sacoche aimantée et un logement riquiqui sous la selle. Mais à l'impossible, nul n'est tenu et si la MT-07 dispose de qualités routières polyvalents, elle n'est par définition et en aucun cas un couteau suisse prêt à emmener le barda d'un randonneur autonome ! A noter que la MT-07 n'a pas souffert de problèmes de jeunesse particuliers, mis à part un rappel du constructeur pour le remplacement d'un câble électrique de batterie. Rien de bien méchant.

Les pneus

Enfin, il est à signaler que nous avons testé la Yamaha au fil du temps avec 4 montes pneumatiques différentes. Chacune d'entre elle a démontré son influence sur le comportement de la moto. En première monte, notre MT-07 d'essai disposait des Bridgestone BT-23, des pneus endurants orientés touring, mais un peu limités en conduite sportive.

Autre monte d'origine de la MT-07 lors de sa sortie, les Michelin Pilot Road 3 ont fait preuve de leur homogénéité et se sont montrés juste un peu avares en remontées d'informations sur petites routes et par fortes chaleurs. Afin de tester un pneu un peu plus sportif, nous avons aussi testé la MT-07 avec des Michelin Pilot Power 3. Une expérience satisfaisante sur le mouillé, mais un peu décevante sur le sec. En raison de la légèreté de la MT-07 et de son couple direct, nous avons déploré une fâcheuse tendance à glisser sur l'angle à la remise des gaz. Au final, c'est avec les Michelin Pilot Road 4 que la MT-07 s'est révélée le plus à son avantage en toutes circonstances.

Route de nuit en Yamaha MT-07

Freinage

Par définition légère, la MT-07 est une bonne freineuse de nature. Mais là encore, les plus expérimentés des motards y trouveraient à redire. Largement à la hauteur dans la plupart des situations, le freinage se révèle un peu spongieux à l'attaque. Dans ces situations, on regrette un manque de mordant et de ressenti. L'attaque du maître cylindre distille soit tout, soit rien et lorsque les freins sont à température, il devient parfois délicat d'avoir un ressenti précis du freinage. Lorsque le rythme est rapide, l'équilibre de la moto rend quasiment inutile l'usage du frein arrière, excepté si la route est humide.

Aspects pratiques, duo et consommation

Du point de vue des aspects pratiques, la MT-07 fait dans le minimum vital, mais aussi dans la moyenne des roadsters de sa catégorie. Commençons par l'accueil réservé au passager. Celui-ci est tiède, dirons-nous, tant le petit triangle de selle destiné au passage est loin d'assurer à ce dernier un voyage des plus confortables. Même chose pour les repose pieds passagers, assez haut perchés, qui garantiront au voyageur de poupe ce profil si enviable du crapaud. La selle passager se dépose grâce à la serrure logée dans le cadre. On y trouve en-dessous un logement minimal qui pourra accueillir un petit bloc disque ou un pantalon de pluie roulé en boule. Pour soulever la selle du pilote et accéder par exemple à la batterie, il faut en revanche sortir la caisse à outils et se munir d'une clé BTR.

Consommation

Quant à la consommation, si la MT-07 est plutôt sobre, elle n'en a pas pour autant une grande autonomie. La faute à un réservoir de contenance moyenne (14 litres). En utilisation mixte, il est difficile de descendre sous la barre des 5 litres au 100 km, ce qui confère en général à la MT-07 une autonomie d'environ 200 km. Rien d'insultant donc pour la MT-07 qui reste meilleure dans ce domaine que certaines de ses concurrentes. Mais en cas de conduite un tantinet sportive, il n'est pas rare d'allumer le voyant de la réserve avant d'avoir parcouru 200 km.

Femme en Yamaha MT-07

Conclusion

Deux ans après son lancement et malgré un tarif de vente en légère hausse (5 699 € à sa sortie, contre 6 199 € aujourd'hui en version standard), la MT-07 conserve de sacrés arguments. Malgré le retour de la Suzuki SV 650 cette année, la petite Yamaha semble toujours conserver un bon avantage dans la catégorie des roadsters d'entrée de gamme. Plus légère, plus vive et pour tout dire plus attachante, la Yamaha MT-07 reste la référence de sa catégorie. Même d'un point de vue économique, puisque la dernière SV 650, pas foncièrement novatrice, s'affiche à partir de 6 599 €. Quant à la Kawasaki ER-6, elle est vendue 200 € de moins que la MT-07 à 5 999 €. L'effort de la petite Kawa de rester sous la barre des 6 000 € est louable, mais insuffisant pour concurrencer l'écart de comportement qui la sépare de la Yamaha. Rien que sur la balance, une MT-07 pèse 20 kilos de moins que la nouvelle Suzuki SV 650 et 25 kg de moins qu'une ER-6. Et c'est bien dans cet écart que réside le secret du plaisir ressenti au guidon de cette MT-07 également accessible en version permis A2.

Points forts

  • Comportement moteur
  • Légèreté
  • Dynamisme

Points faibles

  • Suspensions
  • Aspects pratiques

La fiche technique de la Yamaha MT-07

Disponibilités / Prix

  • Disponibilité immédiate
  • 6 199 € en version standard et standard 35 kw
  • 6 699 € en version ABS et ABS 35 kw