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Calme toi, René... LA suite

avatar Quardetour 14-05-2008 09:27
Re: Calme toi, René... LA suite

C'est un roman de Q motard en fait ?



avatar l4ping 14-05-2008 10:35
Re: Calme toi, René... LA suite

Ben alors la suite ou qu'elle est ??? j'aime clin d'oeil super content

Allez J-Paul une brassée de bisous pour les frangins et pour toi gros bisous gros bisous



avatar J-PAUL 14-05-2008 11:03
Re: Calme toi, René... LA suite

Hé ? Doucement, les mecs !!! J'ai aussi une vie privée... plutôt chargée :) !
Bon, ça fait plaise de constater que le duo infernal séduit toujours. Maintenant, pour répondre à quartetour, roman de Q ? Non, juste franchouillard, un pneu comme certaines pages de "Même pas peeur...", l'eeeeeeeeeeeeexcellentissime BD de mon pote SATO (au fait, il est bien en vue dans votre bibliothèque, j'espère ?????????)
René ne fait que suivre l'état d'esprit du monde motard que l'on peu retrouver ici même...
La suite ? Elle arrive clin d'oeil



avatar J-PAUL 21-05-2008 20:33
Re: Calme toi, René... LA suite

Juste un p'tit UP (les modos aiment pas trop..., je sais !)
Rassurez-vous, l'épisode suivant bientôt en ligne clin d'oeil



avatar J-PAUL 22-05-2008 12:11
Re: Calme toi, René... LA suite


CHAPITRE SIX : LA PISTE RESERVE PARFOIS BIEN DES SURPRISES…



- Salut Garry ! Un bail, mon gars, non ? s’écrit René en serrant vigoureusement la louche du pilote australien, lui aussi visiblement content de revoir l’Ancien.

Les deux hommes sont en cuir sur le bord de la piste jouxtant les murs ultra modernes de l’usine. Il fait un temps splendide ce matin ! Le ciel, d’un bleu limpide, se reflète dans la mer scintillante au feu de l’astre solaire jusqu’à perte de vue : le complexe de BIMOCATI surplombant la grande bleue, cette perspective donne une touche très PHILIP ISLAND à l’incroyable circuit privé – un curieux mélange d’ASSEN, ancienne version, et du très récent tracé de LOSAIL - qui est la fierté de son propriétaire. Pour un peu, resterait plus qu’à construire des boxes, une tour et des gradins pour faire de cette piste de six kilomètres, un parfait point de passage pour le Continental Circus. Les espaces de dégagements sont judicieusement placés pour permettre de se lâcher sans aucune retenue avec plus de deux cent chevaux sous la poignée et – c’est là qu’on comprend tout l’intérêt lié à sa vocation première qui est de retracer les particularités des principales pistes empruntées par le SBK et les GP – de nombreuses « coupes » servent à modifier le tracé à volonté pour l’adapter aux besoins du staff technique pour l’évolution de la moto sans avoir besoin de courir aux quatre coins du monde pour ça !

Joan Paulo, présent en compagnie de Guido et d’une quinzaine de techniciens, a les yeux qui brillent en présentant ce qu’il nomme le « jardin de son royaume » aux deux pilotes ainsi qu’à un Maurice qu’a pas le grande forme aujourd’hui (on se demande bien pourquoi !)

Soufflés qu’ils sont à la vue de ce truc incroyable sans aucune équivalence dans le monde ! Mais très vite nos lascars matent en direction des stands : quatre motos sont béquillées, prêtes à prendre la piste, équipées de couvertures chauffantes. Guido, un ordi en main, est affairé à gaver les systèmes de gestion d’infos. Entouré de quelques techniciens, on le sent dans son trip et il couve « ses » motos avec le regard d’un père. Un coup de clé par ici, une dernière vérif par là, et voilà que l’équipe entière se tourne vers Joan Paulo tel des pilotes attendant que le feu passe au vert pour s’extraire de la grille. Le Big boss se tourne alors vers René :

- La première que tu vois là est dans la configuration de celle que tu as piloté en Australie, seuls les pneus, le seeting et la démultiplication diffèrent. J’ai voulu ça pour te permettre une remise dans le bain en douceur tout en faisant connaissance avec la piste. Les trois autres sont équipées des diverses évolutions. Une cinquième machine, dotée d’un tout nouveau moteur, va arriver dans la demi heure : on termine de la monter. Elle risque de te surprendre, mais le châssis manque de mise au point dans cette configuration avec un drible énorme à la remise des gaz qu’on arrive pas éradiquer. Ni les pneus, ni les suspensions ne sont pas responsables d’après OJ qui pense plutôt à un problème de résonance du cadre : Aldo, le responsable châssis, vient de réaliser un nouveau cadre en tenant compte des données d’acquisition recueillis. Il semblerait que le problème vienne en fait que notre coque auto porteuse joue comme un ampli avec cette configuration moteur au calage différent qui, s’il permet une prise de mille tours, vibre un peu plus que l’ancien. En fait, on se retrouve avec le même problème que chez Yam en GP cette année : il nous faut plus de chevaux, mais dès qu’on augmente la puissance du moulin, la moto drible ! Ma qué ! Un truc de dingue !!! On a tout essayé : de la fourche en passant par l’amorto et le nouveau bras oscillant, on a changé la géométrie et nada ! Que dalle !!! La moto devient pratiquement incontrôlable en sortie de courbe ! Guido avait filé celle-ci à Ziva en pensant que, peut-être… à force de tâtonner… (il ajoute ça en baissant les yeux) Non, il semble qu’Olivier ait vu juste : la coque, si elle donne un avantage certain au niveau aérodynamisme par rapport à un cadre classique, est très certainement à l’origine du problème. Mais on voulait que tu sois le premier à l’essayer vu que Garry connaît pas encore la moto. Tu vas voir ! Ce moteur, ma ! C’est quelque chose !

Puis, se tournant vers MC COY en anglais :

- Tu vas prendre la numéro deux : on va régler les commandes à ta mesure pendant que René commence à tourner. Celle-là est équipée de l’ancien moteur mais possède la dernière version du bras oscillant, et je pense qu’elle est parfaite pour que tu te familiarises avec la moto et la piste. Une fois ça effectué, René va commencer le testing, tu vas valider et on passera tout ça sur la nouvelle équipée du cadre modifié que vous allez essayer chacun votre tour. Je sais…, c’est pas l’idéal, mais on a qu’un seul châssis pour l’instant et va falloir faire avec !

Aucun des deux ne pipe mot en enfilant déjà les casques pendant que les mécanos démarrent le moteur de la première machine et retirent les couvertures chauffantes : un pilote reste un pilote et tandis que René prend rapidement la piste – une lueur de feu dans le regard… -, Garry donne ses directives pour ajuster la triangulation des commandes à sa mesure. Ce faisant, il ne quitte pas des yeux son pote qui vient de boucler son premier tour…

La piste, dans sa configuration choisie, fait cinq kilomètres deux cent que René parcoure d’abord en deux minutes quinze : Pépère commence prudemment, se réhabituant à la moto et aux pneus tout en découvrant la piste. Le temps est idéal ce matin et la tonalité du trois cylindres commence changer de registre au fils des passages d’un Superpapy qui semble retrouver rapidement ses marques au guidon d’une meule l’ayant propulsé en tête du mondial SBK il n’y a pas si longtemps de ça ! Le chrono parle dès le cinquième tour : une quarante six, un temps qui semble étonner Guido et, surtout, Joan Paulo qui affiche un sourire de circonstance à la vue d’un René visiblement toujours aussi « vert » !

L’Ancien, à la afin du sixième tour, décide de regagner la voie des stands. Aussitôt Guido et son équipe se précipitent vers lui pour un premier débriefing tandis que voici Garry qui entre en piste. Il ne faut que trois tours au pilote australien pour descendre sous les une cinquante, mais une petite sortie de piste dans le gauche précédant la ligne droite l’oblige à rentrer au stand à la fin de son quatrième tour. On sent MC COY à l’aise sur la BIMOCATI : en habitué des GP et du SBK, « Macadam Cow-Boy » semble plus vite dans le rythme que René. Mais bon ! On ne cause que la mise en jambe et les deux sont là avant tout pour bosser à la mise au point de la moto. N’empêche que, déjà, des commentaires fusent sur la vélocité respective des deux pilotes à force de gestes explicatifs… Hé ! on est en Italie, non ? L’ambiance est décontractée malgré la somme importante de travail à abattre !

S’en suit un long moment d’explication entre les deux pilotes et l’équipe technique pendant que les mécanos ôtent les couvertures chauffantes de la numéro trois tout en effectuant quelques modifications sur celle de Garry sous la direction de Guido. René enfourche la deuxième machine et repart, imité très rapidement par MC COY. Les deux pilotes se suivent à distance en une quarante cinq pendant trois tours, puis Pépère lève la jambe en regagnant la voie des stands : très vite les mécanos se jettent sur sa moto sous la houlette de Joan Paulo cette fois. Quelques modifs plus tard, René est de nouveau en piste tandis que Garry s’arrête à son tour pour filer ses infos à Guido, lequel donne ensuite des directives à ses mécanos. L’australien reprend très vite sa ronde au rythme de une quarante quatre. René ne fait pas mieux pour l’instant. Au fils des arrêts aux stands, les deux pilotes alternent les changements de machines et les chronos commencent à descendre petit à petit pour atteindre la barre des une quarante en fin de matinée. Il est temps de faire la pause. Un sacré travail a déjà été abattu et, pour l’instant, le cahier des charges est respecté. Après le déjeuner, la BIMOCATI dernière évolution prendra la piste munie des pièces validées par les deux pilotes. Là, ils se la partageront à tout de rôle, ce qui va obliger les mécanos à modifier seeting et positions vu que René et Garry n’ont ni le même poids ni la même taille : du boulot en perspective mais les p’tits gars de la firme ritale semblent infatigables, contredisant la réputation italienne dans ce domaine précis (pas très courageux en principe…) Mais quand il s’agit de sports mécaniques, on peut toujours compter sur eux !

L’heure du déjeuner, un moment toujours convivial après l’effort. La petite équipe se donne rendez-vous à quelques mètres de là dans un local flambant neuf aménagé comme un véritable restaurant. Les deux frangins se lancent un regard de connivence : décidément, le sieur Dautricouri n’est pas du genre à faire les choses à moitié…

Ambiance feutrée, tables en pins et moquette au sol (e mio ?), tons neutres, on sent le lieu empreint d’une sérénité toute particulière destinée à relaxer les troupes après l’effort (font pas semblant chez Bimocati !). Joan Paulo semble avoir pensé son complexe dans les moindres détails, un peu à la mode japonaise, et on est bien loin de l’idée bordélique que l’on peut se faire du rital en général. Faut dire que, question efficacité – et même si le nippon moyen, question passion, c’est un peu comme toi avec ta grosse au plumard le soir... -, les jaunes ont tout pigé et leurs motos (pas que ça d’ailleurs) n’innondent pas le globe pour rien. Le péril jaune ? Bien fait pour nous, pauvres *****nombrilistes qui râlons au premier pêt de travers au sein de l’entreprise ! Un japonais vit par et pour sa boite, il laisse sa personnalité au vestiaire au profit de la rentabilité de l’entreprise qui l’emploie, car c’est elle sa mère nouricière, et on ne veut jamais décevoir sa mère, n’est-ce pas ? La question de la main d’oeuvre étant réglée, l’esprit de discipline fait le reste. En plus, les bridés, non individualistes, possèdent un esprit de compétition commune hors du commun. Tout ça donne un mélange asssez détonnant qui tranche assez avec le reste du monde, et en particulier l’italie (on cause bécane, hein ?) qui, si elle posssède un passé et un savoir faire impressionnant dans ce domaine bien prècis, s’est laissée submerger par la production venue du soleil levant depuis longtemps. On cause du charme et du caractère des ritales, mais faut avouer que question sacs à ******** elles se posent là et la passion est parfois lourde à assumer.. Et pourquoi ? Tout simplement à cause de ce coté exacerbé des italiens qui, si ils sont capables de coups de génie, perdent le bénéfice de leur talent avec ce foutu tempérament bordélique qui est l’essence même de leur nature : l’enthousiasme porté à l’extrème va rarement de pair avec l’ordre et la méthode nécessaire à la bonne réalisation des choses. Hé oui ! La passion ne suffit pas toujours, même si dernièrement des marques comme Ducati semblent amorcer un virage allant enfin dans le sens dicté par un marché devenu particulèrement exigeant où le motard ne se contente plus d’acheter sa brèle au seul bénéfice de sa passion. Il est devenu un consommateur particulièrement exigeant et regardant au moment de signer le bon de commande. Ce qui était considéré autrefois comme un trait de caractère est aujourd’hui souvent perçu comme un défaut rédhibitoire, habitués que nous sommes maintenant à la perfection japonaise. Et va pas me la jouer version pur et dur en tentant de me prouver le contraire car je suis bien certain que t’es devenu toi aussi une espèce de consommotard au fil de temps car on y échappe ! Bien sûr, ta mauvaise foi légendaire va te faire râler en lisant ça, mais moi j’assume ! Et tu sais à quel point je suis passionné pourtant. Passionné, mais lucide, mon ami !

Mais, on cause et on finit par s’égarer (quand je te fais *****, s’il te plait, tu m’arrêtes : faut toujours que je jacte pire qu’une gonzesse dès que j’aborde des sujets comacs...). Bref, tout ça pour dire que le sieur Dautricouri semble avoir pioché tout ce qu’il y a de meilleur pour faire de Bimocati une marque dont on va causer dans les années à venir ! La rigueur japonaise alliée à la passion ritale, voilà ce qui fait la différence !!! C’est en tout cas l’avis de René, lui qui avait toujours pesté contre ces (dixit Pépère) ******** de bouffeurs de spagetttis qui sortent des brèles à faire bander un curé eunuque mais que si t’as envie de faire mille bornes avec, t’as plutôt intérêt à en avoir une deuxième de rechange pour les pièces détachées !

Au centre du Restau, un buffet froid garni en permanence par un service composé de… Maurice ! Commence pas !!! Ben ouais… t’as deviné, mon gars ! On est en Italie, non ? La bouffe est variée, typiquement méditerranéenne : aux traditionnelles pâtes, des crudités de toutes sortes assaisonnées à l’huile d’olive, du sauciflard au fumé bougrement odorant, du poisson, des grillades, des… pizzas (non… ?), plus plein de trucs à profusion aptes à te faire dégrafer le ceinturon bien avant la fin du repas… T’ajoute à ça les fromages et le vin avec des noms se terminant en « i » et t’obtiens là de quoi passer un bon moment apte à te coller la banane pour le restant de la journée. Voilà qui a dû coûter un max de pognon à Joan Paulo, mais le retour en investissement semble gagné d’avance : on sent les employés du site heureux et fiers de bosser pour Bimocati, et ça, c’est une des clés du succès !

Chacun prend place à table et aussitôt un ballet composé de créatures de rêve vient proposer et verser l’apéro à toute l’équipe. Les frangins sont sous le charme, mais bizarrement, le sujet de préoccupation principal reste le fameux trois cylindres. René prend la parole :

- Bon ! On a bien bossé ce matin ! J’m’attendais à trouver pire… Tu vois Guido, j’t’avais pourtant dit qu’la fourche allait pas, t’as vu en live que j’avais raison ! J’la connais c’te meule… Pis l’amorto qu’était taré trop dur, l’gamin pouvait pas prendre ses points d’corde correctement ainsi ! Celle d’Olivier est réglée comme ça ??? J’peux pas y croire ! C’est sûr qu’avant, ça pouvait aller, mais là, avec l’augmentation de la cavalerie, ça passe plus… L’est bien le nouveau moulbif mais j’ai hâte de voir avec le nouveau cadre car on peut pas encore l’exploiter totalement. ****** ! cette façon qu’il a de tenir la trois dans le quatrième virage ! Et encore, l’étagement de boite est pas parfait. C’est d’la balle ce nouveau moteur ! Par contre, c’est vrai, y a le drible… Mais bon ! On verra ça c’aprèm’… Tu penses quoi d’la bécane, toi, l’habitué des GP ?

Se faisant, René vient de se tourner vers Garry, lequel écoute la traduction des propos faite par Joan Paulo. Mc Coy fronce les sourcils, semble chercher ses mots puis déclare :

- Mouais… La moto semble bien née, mais ça fait un bail que j’ai pas piloté de SBK, donc va falloir que je me réhabitue avant d’émettre un avis aussi pertinent que le tient. Sinon, effectivement cette moto semble rapide, même si j’ai trouvé qu’elle manquait un peu d’allonge dans le virage sept où tu dois la maintenir longtemps sur l’angle en cinquième. Elle vire, elle freine mais… ce foutu drible au moment du relâché des freins, j’ai pas vraiment confiance car comme l’impression que je vais me faire éjecter au moment de la balancer. Ceci dit, y avait du progrès à la fin avec cette nouvelle fourche. J’ai hâte de voir le nouveau moteur et l’évolution du cadre. Moi aussi je pense que le problème vient de là ! Je commence à connaître la piste maintenant et suis bien certain de pouvoir descendre quatre secondes si on arrive à éradiquer le problème du drible…

Joan Paulo, tout en faisant la traduction, à le sourire : la Bimocati semble de nouveau sur des bons rails ! Guido semble excité à l’idée que son cadre est LA solution au problème qui a miné l’équipe depuis si longtemps. Maintenant que la moto semble au point au niveau des périphériques – seuls des pilotes de la trempe de René ou Garry pouvaient solutionner cette phase importante de la mise au point -, il sait que cet après midi son « bébé » va retrouver le rang qu’il n’aurait jamais dû quitter : celui qui permet l’accès des podiums ! Enthousiasme rital ? Effet René en tout cas ! Maurice ? Le frangin terrible, quant à lui, profitant de la conversation accaparant le petit groupe, s’est éclipsé en loucedé pour filer illico vers les cuisines : bientôt, quelques gémissements se font entendre…

Cette fois, personne ne semble avoir cure des frasques Mauriciennes, la Bimocati occupant largement l’attention de l’équipe attablée passionnément lancée dans une dissertation technique de la bête. Les autres tablées, au fur et à mesure de la venue des employés venant se restaurer, semblent être l’objet d’une effervescence particulière due à la venue de Garry et René : on a beau travailler au sein d’une usine engagée en mondial SBK, le sang de la passion coule intact et c’est à qui ose déranger le groupe directoire pour, soit demander un autographe, soit féliciter les pilotes ou les deux à la fois, ce à quoi ces derniers se plient de bonne grâce avec la bénédiction d’un Joan Paulo pas mécontent de l’état d’esprit régnant au sein de son personnel.

Il est maintenant l’heure de passer au repas et de faire une pause méritée, le programme de l’après midi étant établi dans ces moindres détails. Maurice vient de rejoindre la tablée comme si de rien n’était, si ce n’est un léger regard d’agacement de la part d’un René bien décidé à avoir une petite conversation avec son infernal de frère car, si la potion semble être comme une cure de jouvence quasi miraculeuse, celui-ci estime que là, va falloir couper un pneu les gaz : Maurice ayant maintenant la fâcheuse tendance de se « libérer » à la moindre occasion que ça va finir par en devenir indécent !!! Faut c’qui faut, même pour un Gédeufoitrentans…

L’équipe mange silencieusement, savourant, outre un frugal repas légèrement relevé de liquides enchanteurs, la quiétude d’un moment de sérénité bien venu avant la reprise des hostilités sur la piste. De temps à autre, le charme est juste troublé par le personnel venant quémander un autographe. C’est alors que se produit un truc que je vais te demander de garder en mémoire pour la suite… Tu crois aux apparitions divines (ouais, je sais…, je t’ai déjà fait maintes fois le coup mais…) ? Non ??? Ben, t’as tort ! ‘magine que se pointe devant ton insignifiante personne une fille d’environ un mètre quatre vingt, possédant une poitrine généreusement proportionnée et dressée fièrement sous un tee-shirt à même le corps la dévoilant impudiquement, les tétons qui pointent, tout ça... Plus bas, une taille d’une finesse infinie contrastant divinement ce qui précède – suis bien -, te donne la mesure de la suite de la visite : une paire de fesses comme t’en verrait même pas dans tes rêves les plus fous ! Ces dernières se trouvent « empaquetées » d’un écrin sous la forme d’un cuir moulant dévoilant une paire de jambes d’une longueur infinie, kif cette blondasse de Karenbeu, parfaitement en harmonie avec le reste. La trentaine insolente, absolument pas fardée – elle n’en a nulle besoin -, la divine créature possède un visage aux traits si fins qu’elle semble tout droit sortie des muses de la mythologie ayant tant fait rêver nos ancêtres, ce que souligne harmonieusement sa peau ambrée comme un fruit trop mûr. Mais le mieux est à venir : un regard bleu azur à peine soutenable qui te tétanise les muscles du corps en t’électrisant jusqu’aux tréfonds de ton âme si tu as l’outrecuidance de le croiser, le tout en parfait accord avec une longue chevelure sombre en bataille lui donnant des airs d’animal sauvage. Bref, en résumé, THE first nana ! Genre femme fatale comme t’en vois seulement dans les films. La latine telle que chaque mâle digne de ce nom l’a rêvée un jour de déprime consécutif à la constatation de sa morne condition d’être humain obligé de se traîner, tel un boulet au pied, celle qui un jour a eu l’honneur de dire « oui » devant monsieur le Maire, il y a de cela un temps dont les ravages ne sont que maintenant trop visibles et que la force des habitudes a transformé en une espèce d’accessoire du domicile conjugal (tu te sens visé… ?)

T’as visualisé ? Alors donc, voilà t’y pas que cette fille, sortie d’on se sait où mais que je voudrais bien connaître l’adresse (toi aussi ?), s’approche de René et, d’une voix à la tonalité suave, s’exprimant dans un français parfait sans accent, lui demande :

- Bon jour, monsieur Gédeufoitrentans, heureuse de faire enfin votre connaissance ! Je suis une de vos fans les plus assidues et j’aimerais que vous me dédicaciez mon tee-shirt…


Ce faisant, elle se penche vers notre Respectable, lui effleurant la joue de sa généreuse poitrine « tétonante » tout en tendant un stylo marqueur. René est soudain ailleurs… D’un geste quasi mécanique, sans un mot, il s’exécute telle une machine. Pépère, comme hypnotisé, reste sans voix tandis que sa main se porte machinalement à hauteur du dos que lui présente la Bellissima. Un « René » tracé d’une main tremblante orne maintenant le tee-shirt de la fille qui s’éclipse rapidement sans un merci. Elle vient de disparaître aussi vite qu’elle était apparue… Une sorte de lueur aveuglante et fugace, comme un éclair au milieu de la nuit.

Un ange passe… L’Ancien a le palpitant limite au rupteur, Maurice est blême comme tézigue le jour de tes noces (tu sais bien, à l’époque où ta Grosse l’était pas encore…), et Garry imite le poisson rouge en faisant des « O » avec la bouche ! Bizarrement, le reste de la tablée ne bronche pas, semblant même plutôt amusé par la réaction affichée des trois « invités »…

Au bout d’un moment, comme sortant d’une longue léthargie, René, flaire le coup fourré et lance un regard soupçonneux vers un Joan Paulo pouffant de rire à qui il demande d’une voix un peu pâteuse :

- C’était qui, ça… ???

- Ma ! Répond l’italien d’un air faussement détaché, une fille… du personnel ! C’est l’Italie…

René, un peu vexé, préfère ne rien rajouter en jetant un œil noir à son hôte.

Il est temps maintenant de retourner aux affaires et l’anecdote très vite oubliée. Du boulot reste à accomplir avant la fin de journée : la moto doit être au top d’ici ce soir car le service course n’ayant que deux jours pour conditionner les motos en partance pour Donnington, lieu de la prochaine escale du mondial SBK. OJ commencera les essais libres dès le vendredi matin.

Le temps s’est un peu couvert et un léger vent venu du large souffle de façon presque continue. Guido regarde Joan Paulo d’un air pensif, ils savent très bien ce que ça signifie : la température sur la piste ne sera plus la même, ce qui va un peu fausser le travail effectué ce matin. Mais qu’à cela ne tienne ! Il en faut plus pour démoraliser l’équipe qui, ayant bien bossée pendant la pause des pilotes et du staff technique, se remet au boulot sur les directives de Guido : en moins de vingt minutes, l’unique machine destinée à prendre la piste se voit parée d’un nouveau seeting ainsi que d’une paire de Pirelli différents sur les indications de la base de données stockés sur l’ordinateur portable du responsable de la compétition.

René va partir le premier. Il s’équipe tranquillement, l’esprit déjà en piste. Pépère est juste encore un poil troublé (vexé aussi de l’attitude de Joan Paulo…) par le numéro de la fille du restau, mais la passion a très vite repris le dessus. Garry, quant à lui, termine d’enfiler un cuir neuf, aidé par Maurice qui tient à participer comme il peut.

VAAAAAAABROOOOOOOOO ! VAAAAAAAAABROOOOOOOOOOOOOOO ! La Bimocati chauffe sur sa béquille de stand à grands renforts de coups de gaz (c’est Guido imself qui s’en occupe) tandis que l’Ancien sort du box, prêt à prendre la piste.

- Bon ! René…, dit l’italien en lui tendant la machine pendant que les mécanos retirent les couvertures chauffantes, j’ai fait retirer de la compression pour assouplir un peu et les pneus sont un poil plus tendres, vu que le piste sera plus froide que ce matin. J’espère que ça ira… Sinon, elle a tout ce que vous avez testé. Tu risques de la trouver un poil volage à la prise des freins, alors fais attention ! Pour l’instant, le nouveau cadre n’a jamais pris la piste, mais les simulations par ordinateur laissent supposer un peu moins de stabilité, rien de rédhibitoire toute fois ! Boucle trois tours pour commencer aux alentours des une quarante cinq que j’enregistre les données télémétriques. Si elle réagit bien, tu mets Gaz au quatrième et tu repasses au stand. Garry prendra la suite.

- T’inquiète pas, mon Grand ! L’gars René y sait c’qui fait et la chiotte va filer droit ! Déclare Pépère en rigolant tandis qu’il attrape les bracelets.

La machine s’élance alors pour un tour de chauffe. Le staff se masse très vite près du muret, impatient de voir le résultat en piste. René boucle un premier tour prudent en une cinquante cinq. En passant devant les stands, il lève le pouce pour signifier que tout va bien. Soudain, la moto change de vocalise : un second tour est bouclé en une quarante six. Guido et Joan Paulo, un peu fébriles, regardent les données inscrites sur l’écran d’ordinateur tandis que Superpapy entame le troisième tour. La machine semble bouger pas mal en entrée de courbe mais le chrono indique une quarante quatre. Couché sur le trois pattes qui crache tous ses chevaux, René visse et passe devant les stands comme une balle : là, c’est certain, le chrono va causer !

Du bord de piste la moto semble visuellement bouger pas mal au freinage mais la télémétrie indique des sorties de courbe incroyables ! Guido et son équipe esquissent un sourire : ils ont bien bossé et le travail accompli semble aller dans la bonne direction. Reste l’instabilité au freinage, mais René semble s’en accoutumer. Peut-être en peaufinant les réglages de l’amorto arrière ou son positionnement, voir un poil plus de chasse ? se demande l’ingénieur en chef. L’efficacité en terme de chrono sur les premiers partiels est bien réelle en tout cas selon les relevés !!!

VABROOOOOM ! VAAAAABROOOOOOOOOOM ! Garry et Maurice se retournent stupéfaits : une autre machine sortant d’on ne sait où vient d’entrer en piste et se lance à la poursuite de la Bimocati !!!

Joan Paulo, d’abord surpris, jette un regard agacé vers Guido qui lève les bras en l’air d’impuissance et lâche simplement en secouant la tête d’un air désabusé : « Ma…, la signora Sofia ! »

Pas content le boss !!! Néanmoins, comme les autres il se tourne vers le muret. La piste, visible à cent pour cent, permet de constater que René vient de boucler la presque totalité de son tour et ne fait pas semblant : la moto remue comme un cheval sauvage mais, menée autoritairement par Pépère, elle se tait et plonge en courbe avec une vitesse sidérante pour en ressortir avec des glisses d’un autre monde ! On sent que l’Ancien se fait plaisir et que là, la pendule va tomber.

L’Ancien passe devant les stands en… une trente huit !!! Deux secondes de mieux, c’est énorme, tout simplement incroyable !!!! Mc Coy, les yeux rivés sur l’affichage n’en revient pas : il sait très bien que les tours suivants, à ce rythme, risquent de révéler des (bonnes) surprises. Joan Paulo retrouve le sourire, mais son regard reste rivé sur la deuxième machine là bas, maintenant au fond du circuit… Guido se gratte la tête de contentement et Maurice, les… ********, signe chez lui d’une nervosité inaccoutumée : en homme d’expérience, le frangin a pigé que cette bécane rentrée en piste sans y être invitée va jouer les trouble-fête et que René n’a pas besoin de ça au moment où il donne son effort. Un pilote qui « fait » sa pendule se doit d’avoir une piste parfaitement dégagée. Le moindre obstacle sur la traj’ peut alors avoir des conséquences fâcheuses vu l’attention requise à ce moment, hors, René pense qu’il est seul en piste… Maurice commence à baliser car le frêro, visiblement à la limite, commence à se rapprocher de cette bécane maintenant distante de lui d’à peine six secondes.

Pépère ne semble s’être aperçu de rien et continue à en mettre du lourd, le nez dans la bulle ! Du bord de la piste, alors que bizarrement personne n’avait réagi à part Joan Paulo, l’équipe entière semble à présent se rendre compte du danger vu la différence de vitesse entre les deux machines mais… impossible de prévenir René d’ici !!!

Le pilote de ce qui semble être une Bimocati de première génération, comme celle de René à l’époque, coupe les gaz et se retourne, attendant visiblement la moto qui arrive très vite sur lui. Superpapy enquille le coude au ras des vibreurs et la roue arrière en dérive. Et cette foutue bécane est maintenant arrêtée au virage sept, un gauche très rapide qui se négocie fond de cinq dans lequel René ne va pas tarder à plonger !!! Un frisson d’angoisse secoue le petit monde parqué derrière les murets qui tente de se manifester en vain avec force de gestes bien inutile. Tout le monde s’attend maintenant au pire : vu sa vitesse et sa concentration, René ne verra le danger qu’après avoir verrouillé sa machine sur la traj’, c’est à dire qu’il ne pourra plus rien faire et risque fort de percuter l’inconscient qui semble décidé à ne plus bouger du milieu de piste…

Un ange passe… moins vite que Pépère dans le sept ! C’est au moment d’attraper les freins pour placer sa moto qu’il aperçoit enfin l’autre machine à la sortie de la courbe EN PLEIN SUR LA TRAJ’ !

- Bondieu de bordel de ***** !!! gueule soudain René dans son casque. Une sueur froide lui parcoure alors tout le corps. Vite ! faire quelque chose, improviser… La Bimocati est plein angle à ce moment et commence à amorcer une dérive qui va l’amener directement… SUR CETTE FOUTUE MOTO QUI N’A RIEN A FOUTRE A CET ENDROIT !!!

Ramener la machine vers l’intérieur, pas trop couper, un appui franc sur le repose-pied extérieur. L’ancien tente désespérément de rapprocher sa moto du vibreur, le coude rentré et avec un angle impensable. SCRRRRRR !!!! fait la Bimocati qui continue sa dérive en laissant des morceau de métal et de carénage au sol. Du bord de piste la situation semble perdue d’avance et chacun retient son souffle : passera jamais, trop d’angle !

La scène n’a durée que quelques dixièmes de seconde mais semblé une éternité. Au moment de percuter la moto René, par un réflexe désespéré, remet un violent coup de gaz qui a pour effet de propulser sa machine en avant tandis que la roue arrière vient taper l’avant de l’autre, pour la propulser au sol. Pépère reste sur ses roues mais sa Bimocati part dans un guidonnage d’une rare violence. Ne pas couper, ne surtout pas lâcher la poignée !!! Au prix d’un effort surhumain il visse et se cramponne et… le dieu des motard devait veiller sur lui à ce moment précis car la moto vient soudainement de retrouver sa souveraineté et filer vers le droit qui déjà se présente à lui. Mais René coupe, mord dans l’herbe et fait demi-tour pour aller à la rencontre de cet olibrius qui, déjà, tente de relever sa moto. Furibard qu’il est le Superpapy, et remonté comme ta **** devant Clara Morgane qui se ******** avec délectation derrière l’écran de ton téléviseur pendant que ta mousmé s’astique le minou dans la salle de bain !

De rage il jette sa moto à terre et fonce vers l’olibrius qui a lâché la sienne, ôte son casque et lui fait maintenant face d’un air penaud.

La fille au tee-shirt !!!

René, sous l’effet de la surprise, en reste sans voix. Fichtre (comme on dit dans les mauvais romans), qu’elle est belle, mais il y a soudain plus que ça ! La colère, encore bien présente, vient de céder sa place à tout autre chose qui n’a rien à voir avec une simple attirance physique. Jamais René n’a encore ressenti un truc pareil. Il reste sans voix, la regarde d’un air un peu ****tandis qu’elle bredouille en guise d’excuse un « je suis désolée, j’avais pas réalisé… » d’un timbre aux accents d’une telle vérité que l’Ancien ne trouve rien à dire. Ils se regardent longuement…

Les autres accourent. Tandis que les mécanos relèvent les motos pour les ramener vers les stands, Joan Paulo s’avance vers la fille, pas content du tout !

- Ma, Sofia ! T’es folle ou quoi ??? Faut toujours que t’en fasse qu’à ta tête ! Bien comme ta mère, hé ? Tu te rends compte de ce qui a failli se passer, dis ? Je suis désolé de ce qui vient de se passer, René, ma nièce a toujours été un peu folle !

- Bon, ça va ! Ma qué ! Y a pas mort d’homme, réplique la nommée Sofia en jetant son casque au sol d’un air rageur. Elle tourne alors les talons dans un magnifique volte face, superbe, et s’éloigne rapidement sans ajouter un mot.

René se tourne alors vers le boss et lance :

- La séance est terminée, Garry peut prendre la suite, elle marche cette bécane, reste juste à travailler un pneu sur le seeting. J’pense qu’en modifiant un poil l’ancrage de l’amorto elle sera bien mieux au freinage ! Moi, j’ai un truc à faire et ça urge….

Sans rien rajouter il se lance à la poursuite de la fille… Maurice, un peu en retrait, fixe Joan Paulo d’un drôle d’air. Le taulier semble songeur. Guido, quant à lui, fait mine de compulser son ordinateur mais c’est surtout pour masquer une gène bien présente.

- C’est qui cette fille ?

Joan Paulo regarde Maurice, esquisse un sourire forcé puis semble chercher ses mots avant de répondre.

- Ma nièce, Sofia Lorenzo ! La fille de ma sœur. Elle a perdu son père très jeune suite à une chute lors du warm-up du GP d’Italie en quatre vingt. Il était pilote invité, c’était sa première fois et tout le monde était présent. Loris sortait des stands et reprenait la piste quant il a été percuté par une moto lancée à pleine vitesse. Il a été tué sur le coup. Sa mère ne s’en est jamais vraiment remise et m’a demandé d’élever sa fille comme s’il s’agissait de la sienne. Elle passe son temps à voyager à travers le monde à présent et reste seule. Sofia vit mal cette époque et le traduit par un caractère impossible. Colérique, lunatique, elle dit blanc puis noir une heure après. Elle allume les mecs pour mieux les jeter ensuite. J’ai l’impression qu’elle refuse toute attache De l’extérieur, c’est une peste, mais elle possède un cœur énorme qu’elle tente de masquer par son attitude. Elle se fiche de l’opinion des autres et ne vit que pour elle, refuse qu’on l’assiste et pique des crises démentes si on insiste. Il faut la laisser décider de tout et ne jamais chercher à lui imposer quoi que ce soit. Je désespère qu’elle se case un jour. Son truc ? La moto, la piste. Elle ne vit que pour ça mais elle n’a jamais percé, rapport à son caractère. Aucun team ne veut l’accepter et personne n’accepte de travailler avec, même avec mon appui. On sent qu’elle cherche quelque chose qu’elle n’a pas encore trouvé et ça la met perpétuellement en rogne. Elle ne se confie pas, ou si peu. Mais je l’aime comme s’il s’agissait de ma propre fille et fait tout pour tenter qu’elle soit heureuse un jour.

- Pas un cadeau ! Lâche Maurice en guise de réponse. J’suis bien content de pas avoir de môme. T’es un mec bien Joan Paulo, mais j’voudrais surtout pas être à ta place ! Mais bon, t’as vu comme moi ? J’ai dans l’idée qu’entre elle et l’frangin… Dans ce cas tu peux commencer à dormir tranquille, jamais personne n’a imposé quoi que ce soit à René. Elle va tomber sur un bec, là ! Qu’elle tente seulement de lui faire son numéro et tu peux être certain qu’elle va se faire remettre en piste illico. Je connais assez l’animal pour te dire qu’il en pince déjà pour elle et s’il passe à l’offensive, ça va faire mal, tu peux m’croire !

- Ma ! Je voudrais bien, Maurice, je voudrais bien… Souffle un Dautricouri visiblement désabusé. Bon ! On a du taf à terminer, tu restes pour nous aider ? Oui, je sais… t’es pas pilote mais tu connais tellement bien ton frère et sa façon de travailler qu’on sait jamais, un détail qui nous échappe… Garry est un sacré pilote mais n’a pas ce feeling incroyable que possède René. Ce type est capable de déceler ce que les meilleurs ingénieurs avec tout leur matos ne trouveraient pas. Si on en est là aujourd’hui, c’est un peu grâce à lui et je m’excuse aujourd’hui devant toi d’avoir fait bande à part depuis. Enfin, faut me comprendre, hé ? J’ai toute une équipe expérimentée à dispo, le meilleur matériel, des moyens pour bien faire… Fallait bien qu’on tente de se débrouiller sans aide extérieure ? Ma qué ! On a vu le résultat…


***

Elle a filé droit vers l’arrière des stands d’un pas rapide sans se retourner, entré dans les vestiaires et refermé la porte en la claquant. Le René, jamais on lui a fait ça ! D’ordinaire il dit ce qu’il a à dire et a toujours le dernier mot, tu commences à le connaître, non ? Après tout cette fille semble avoir assez de jugeote pour pas que son geste sur la piste ne soit pas prémédité ? Ensuite elle se casse sur un simple mot d’excuse. Un peu facile ! T’es d’accord avec moi ? Et lui qui encaisse sans moufter. Comme un truc qui cloche dans tout ça… Pourtant, il reste là devant la porte close et hésite. Quelque chose en lui, espèce de force irrésistible, le pousse à pousser la lourde et rejoindre celle qui, il le sait déjà par sa petite voix intérieure qu’arrête pas de lui gueuler de foutre le camp, vient de se frayer un chemin dans une partie de son être qu’aucune encore n’a été capable d’atteindre, enfin… pas à ce point ! Il sourit malgré tout du fait unique dans une vie largement comblée de plaisirs plutôt égoïstes car axés autour de lui seul. Etre arrivé à cet age respectable pour se faire plomber aussi facilement tel un collégien, lui le grand René ? C’est pourtant bien de ça qu’il s’agit car ce qu’il a toujours redouté se présente aujourd’hui à lui, il SAIT que c’est elle…

Bon, je sais… Mais zappe pas surtout, l’histoire est loin d’être finie !

Deux solutions dans un cas comac : la voie de la facilité ou pousser cette ****** de porte ! René n’est pas homme à céder sans affronter, il a jamais été ainsi. Sans savoir pourquoi, il repense à sa course en Australie (voir « René, de la route à la piste… ») au moment de se placer sur la grille lors de la première manche, ce monde autour de lui, le bruit, cette ligne droite et le virage là bas au loin. Puis le feu rouge, la concentration extrême mêlée à une certaine angoisse, le passage au vert et la libération soudaine d’une tension infernale devenue à peine soutenable. C’est exactement ainsi qu’il voit les chose en se décidant à entrer dans le vestiaire d’un geste décidé !

Elle est là, simplement vêtue de son string, son cuir et ses bottes jetés négligemment au sol, plus belle encore qu’il ne l’avait imaginée. Et la miss d’arborer un regard faussement offusqué en déclarant sur un ton vaguement agacé :

- Faut pas vous gêner, hé ? Pourriez frapper au moins ! Ma qué ! Vous les mecs, vous vous croyez tout permis sous prétexte que d’un simple regard la partie vous semble gagnée d’avance ? Et bien non, pas si simple que ça, monsieur Gédeufoitrentans…

Heu… Faut pas pousser trop loin avec René, la môme ! Sûr que là il est limite au ras du vibreur, mais quand même !!! L’Ancien s’avance sans un mot, lui saisit le poignet, l’attire vers lui et la serre dans ses bras en la serrant très fort. Sofia, surprise, n’a pas le temps de réagir que déjà une paire de lèvres se posent sur les siennes. Alors, sans plus penser à rien, elle s’abandonne…

Et après ? Doucement mon gars ! Vachement intime ces trucs là ! T’irais raconter tes « exploits » comme ça au premier venu ? Hein ? Oui je sais…, on a appris à se connaître au fil des chapitres mais quand-même ! Mais il insiste, l’animal… Bon, aller, juste un peu alors, uniquement pour toi alors, mais… le répète pas …

Je te passe rapidement la phase des préliminaires que tu peux considérer comme un tour de chauffe, même si l’importance qu’elle revêt conditionne largement la suite des opérations. Mais comme t’es pas un expert en la matière et que je t’ai plutôt à la bonne, j’explique quand même. Ouvre tes esgourdes : le maître mot, c’est la douceur, l’absence de toute précipitation. Défense absolue de toucher illico à la case trésor, tu m’entends ? Le désir doit être suggéré et monter dans les tours avec une régularité de métronome sans quoi tu finiras pas la course, oublie jamais ça ! Des gestes légers, plein de douceur. Tu proposes et la laisse accepter. C’est elle qui doit donner le signal et tourner la poignée (…), pas toi ! En fait, tu contrôles en lui laissant suggérer qu’elle mène la danse, c’est ça le secret ! Quant elle commence à bouger sérieusement, attend pas qu’elle te le fasse comprendre et commence une plongée en apnée. Jamais de précipitation surtout ! Laisse s’installer la magie des premiers instants en évitant un réveil brutal toujours possible du fait de ta maladresse proverbiale (c’est une amie de ta femme qui m’en a causé l’autre jour…) Bon, tu suis jusqu’à présent ? Le désir doit monter crescendo et rester constant dans sa progression, je te le répète pour bien que ça soit ancré dans ta tête de linotte. La technique suivante ? Mâte un escargot (c’est ****mais j’illustre…) et fais comac : du haut vers le bas, jamais l’inverse surtout ! Tu remontes très lentement et t’attends que le feu passe au vert avant de l’entreprendre d’un bon coup de langue décidé. Hé ? Pas si fort ! Fais pas l’bourrin !!! De la douceur, j’te dis ! quand t’en es là, tu peux faire comme René mais crache pas la purée trop vite, par pitié…

Pépère est maintenant dans le feu de l’action et lui balance sa célèbre « levrette au mont garni », un must qui en a fait chavirer plus d’une ! La môme réagit promto en montant dans les tours sans la moindre inertie, parfaite pour l’étape suivante, la “charge cosaque” qui permet d’enchaîner très vite sur le fameux “petit train dans la montagne”. Là, à ce moment précis, faut penser à économiser les pneus si tu veux rallier la ligne d’arrivée sur tes deux roues, René le sais très bien et laisse retomber un poil la cadense par l’entremise d’un magnifique “vent dans les voiles” parfaitement réalisé. Sofia, en connaisseuse, apprécie, en redemande, il est temps alors de passer au bouquet final, le très périlleux « galop à la gascon ». C’est l’apothéose ! La nièce du boss de Bimocati se laisse alors chavirer et s’abandonne totalement, l’aiguille largement dans le rouge depuis un moment ! A l’extérieur, inquiet des hurlements en provenance du vestiaire, Joan Paulo qui vient de regagner les stands et tente de se précipiter. Maurice l’arrête d’un geste décidé et déclare d’un ton solennel :

- Non ! Laisse s’accomplir l’expression de la vie…

Le taulier le regarde, un peu surpris, semble cogiter un instant, relève la tête et dis tout simplement, un léger sourire au coin des lèvres :

- Oui, tu as sans doute raison… J’ai connu ça aussi !

Pour l’ensemble de l’équipe à présent revenue elle aussi, les commentaires vont bon train. Ils en oublient même un instant leur boulot pour mieux se commenter la scène se déroulant pas très loin d’eux. Et chacun d’y aller de sa petite suggestion et appréciation dans une ambiance toute latine, Italie oblige ! Les comparaisons vont bon train, l’imagination ritale se chargeant du reste. Seuls Guido et Garry semblent rester de marbre : le premier tout occupé à sa seule passion en ce bas monde ( y a des mecs comme ça et heureusement pour les autres !), l’autre est un pilote qui ne relâche jamais sa concentration tant que son boulot sur la piste n’est pas terminé. Ils discutent à deux technique et réglages avec de grands gestes pour bien illustrer leurs propos.

Le calme après la tempête... René est maintenant allongé à même le sol tout contre une Sofia toute aussi ruisselante que lui. Ils restent ainsi longuement sans parler dans un silence aussi pesant qu’un brouillard automnal londonnien. En fait, ni l’un ni l’autre ne savent quoi dire et veulent surtout savourer ce moment privilégié qui succède au plaisir d’une rare complicité comme ce fut le cas précédement.

- Je ne connais même pas ton prénom…, commence René un peu mal à l’aise sans trop savoir pourquoi, ce qui n’est pas dans ses habitudes pourtant.
- Sofia, répond-elle dans un souffle à peine audible
- C’est joli, tout comme toi…

Re-silence puis elle ajoute d’une voix un peu plus assurée :

- Me sors pas ce scénario, tu gâches tout ! J’avais envie de toi mais… ça n’ira pas plus loin !

Voilà ce qu’on appelle toucher le bitume…

- Ecoute, je…
- Non ! Le coupe t’elle sèchement, ne dis plus rien et oublions ça !

Vlan ! Dans l’bac à sable le Respectable ! Le pire ? Aucune réaction de sa part…

Sur ce, elle se relève, s’habille rapidement et disparaît en claquant la porte, laissant là un René qui se demande s’il n’a pas rêvé !

Quelques minutes plus tard, c’est un Respectable un pneu sonné qui ressort lui aussi, aussitôt accueilli par une salve d’applaudissement qui a le don de l’agacer prodigieusement. Rageusement il lance à la cantonade :

- Z’avez rien d’autre à foutre ? Foutu pays ! Et dire que ça aligne les titres de champion du monde, j’vous jure ! Moi j’me casse ! Maurice ? Prépare les valoches et appelle l’aéroport, on rentre en France !

Ceci dit, il tourne les talons et regagne sa piaule sans rien ajouter de plus. Un silence s’est aussitôt installé. Même ceux qui ne comprennent pas le français ont saisi le sens du message. Joan Paulo se tourne alors vers Maurice :

- Ma… Qu’est-ce qu’il a ?
- Une maladie vieille comme le monde : il est en train de tomber amoureux et ne le sait sans doute pas encore. Cette fois, ça semble sérieux, je le connais bien et j’ai intérêt à m’en inquiéter. Bon, j’te laisse et j’te rencarde.



avatar cesco 22-05-2008 12:56
Re: Calme toi, René... LA suite

ah ben quand même, j'ai failli attendre super content



avatar TakeItEasy 22-05-2008 13:56
Re: Calme toi, René... LA suite

wouaou! on le reconnait plus le René j'aime



avatar cacalaü 22-05-2008 15:17
Re: Calme toi, René... LA suite

Merci, vivement le prochain :)



avatar VFR800Rouge 22-05-2008 16:16
Re: Calme toi, René... LA suite

plus vite plus fort plus loin super content



avatar jyv 22-05-2008 17:27
avatar J-PAUL 22-05-2008 18:57
Re: Calme toi, René... LA suite

Thank's clin d'oeil !
Désolé pour le retard, mézigue is overbooké et j'tente de gratouiller sur le clavier le temps d'une rare pause entre mille trucs laissés sur le grill...
Un épisode par mois me laisserait le temps de peaufiner les réglages, mais les forums ne le permettent pas, les posts descendants plus vite que Maurice pour se faire prendre un tour par le Ziva du coin.
Pis, j'dois avouer que c'est plus "chaud" d'écrire le II que le premier. Je pensais le contraire mais faut trouver les idées et surtout... les caser sur le World !
Déjà, Sato, qui doit boucler en huit mois une suite à un truc pondu sur 3 ans, se fout des hernies à la boite à pensarde... Et au poignet droit aussi ! Bon, lui c'est du crobard, mais pas facile d'imaginer la tonne de boulot que ça représente pour l'auteur, une fois le bouquin en main bien installé dans le canapé ! Ben, idem pour René ! Et j'fais ça à temps partiel... Pitié les aminches :) !!!



avatar VFR800Rouge 23-05-2008 08:38
Re: Calme toi, René... LA suite

t'inquiètes pas JP on le sait que tu tires un peu court ;)

Mais bon quand même, la suite j'aime



avatar J-PAUL 28-05-2008 11:37
Re: Calme toi, René... LA suite



CHAPITRE SEPT : CALME TOI, BON SANG !



Le trajet du retour fut assez pénible pour Maurice car René a à peine desserré les dents pendant tout le voyage. Engoncé dans son fauteuil, il semble à des années lumière de la réalité, ce qui commence à agacer sérieusement le frangin. Ses tentatives de la ramener à la surface se sont toutes soldées à un « Huum ? » désespérant en guise de réaction. Ni triste, ni gai, il est ailleurs, c’est tout, comme plongé dans un rêve qu’il est en train de vivre tout éveillé. Paname vient d’être annoncé par le commandant de bord. Un Gédeufoitrentans est un être à la personnalité complexe, tu le sais bien à présent. Un caractère entier, généreux, impulsif parfois et toujours animé par une terrible force lui donnant ce relief si particulier qui en fait ce qu’il est et qu’on nomme la passion. Quant on en est doté, pour peu qu’on sache s’y abandonner et qu’on possède ce qui précède, on est capable de repousser les limites de la raison et atteindre des buts inaccessibles au commun des mortels, ce qui est le cas des deux frangins et… particulièrement marqué chez René. Le revers de la médaille ? Une allergie irréversible à l’échec ! Pour la première fois de sa vie, quelque chose vient d’échapper au contrôle du Respectable sans qu’il trouve la force de réagir. Et qu’a t’elle de si particulier cette chose ? Rien en fait… sauf d’avoir touché chez lui une partie de son être jusque là imperméable, à un comportement qui peut sembler puéril à cet age et dont il s’était toujours préservé. Tu vas me dire, et Céline, alors ? Ils sont bien ensemble mais… René a toujours su habilement se mettre à l’abri de tomber dans un piège dont il est difficile de s’extraire et que l’on nomme l’amour, signe d’une faiblesse qui est – l’a t’il souvent remarqué chez les « autres » - le talon d’Achille de l’homo sapiens commun, cet être d’une sous-catégorie indigne de l’état d’esprit forgé seul par sa seule volonté tout au long de son existence. Aujourd’hui , y a comme un couac dans cette mécanique bien huilée… L’autre particularité du Gédeufoitrentans est l’absence de patience, l’age n’y a rien fait et la moutarde peut monter très vite à tout moment, sorte de volcan toujours prêt à se réveiller au moindre prétexte n’allant pas dans son sens, ce qui est le cas de Maurice à cet instant précis…

- ***** ! René, écoute bien ce que je vais te dire : tu me fais ***** !

Simple petite phrase prononcée d’un ton très calme mais sans équivoque. L’Ancien se tourne alors lentement vers son frangin, le regard toujours dans le vague.

- Huuum ? Tu dis quoi ?
- Bon ! ça y est ? T’es avec nous maintenant ??? Explose soudain Maurice. Depuis qu’on est parti t’es plus là ! T’as quel age mon vieux ? ***** et *****, René !!! J’t’ai encore jamais vu comac ! Cette fille… Bon sang ! Réveille toi et explique moi au lieux de te comporter comme un vieux ****que t’as jamais été. Le grand René…, si les autres te voyaient à cet instant ils le croiraient pas !!! Aller, dis moi ce qui s’est passé avec, et j’te cause pas de la partie de ramonage : on a eu le son et pour l’image fort bien pigé !

Petit sourire forcé de l’intéressé… Enfin une réaction ! René ouvre la bouche, semble chercher ses mots comme en proie à une terrible lutte intérieure. Il regarde Maurice droit dans les yeux et fini par déclarer d’un ton mal assuré :

- En fait… j’sais pas trop ! J’me suis prix cette Sofia en plein dans la gueule, comme si j’avais raté un freinage et tapé le muret, t’imagines ? Déjà, t’as vu au restau ? J’étais comme un gosse quant elle s’est approchée de moi et j’avais l’guignol au rupteur comme quand tu veux pousser un gromono au delà de la zone rouge ! C’était pas moi, tu comprends ? Bon, passe encore pour ça ! Et le Joan Paulo qui s’est bien foutu de moi, ce naze ! Le coup d’la piste ensuite : j’ai bien failli aller au tas avec ses conneries et j’ai rien dit, t’entends ? RIEN DIT !!! ****** ! Qu’est-ce qui m’arrive ??? La suite ? J’l’ai tringlée, normal, comme d’hab’. Enfin, j’croyais… J’ai eu envie d’elle, mais pas seulement de cette façon. Pas eu l’temps d’y causer, elle m’a planté là illico et s’est cassée. Tu sais quoi ? J’ai eu comme l’impression de perdre quelqu’un de cher, un peu comme le jour où le dabe a cassé sa pipe pour aller bouffer les pissenlits par la racine. ***** ! J’y pige plus rien !!!

Maurice pose sa main fraternelle sur l’épaule de René et répond :

- T’as joué avec le feu et tu viens de te brûler les pattes, mon vieux… A force d’aller tringler à droite et à gauche t’as fini par te faire piéger toi aussi. T’es pas l’premier et s’ra pas le dernier dans ce cas. Moi-même, y a des lustres… Mais bon ! J’me suis barré à temps et c’est d’l’histoire ancienne. C’que t’as ? Tu l’sais très bien : t’es tombé amoureux d’cette fille. Rigole pas, même si tu veux pas te l’avouer, t’as parfaitement pigé ! Deux solutions frangin : tu files la rejoindre et tu renonces à tout c’que t’as fait jusqu’à présent, ta liberté d’aller où tu veux quand tu veux, tirer ta Céline, celles de passage, tout ça…, ou alors tu passes la six et t’ouvres en grand pour mettre du large entre cette gonzesse et toi, plus la revoir sinon tu vas plonger pour de bon. Par contre, j’dois te prévenir que si t’optes pour la première solution, tu vas en baver pour l’avoir, j’ai causé avec son oncle et c’est pas un cadeau cette fille ! C’est à toi de voir et décider suivant c’que tu veux vraiment au plus profond de toi.

René reste silencieux un long moment, comme pour bien ingurgiter les paroles de Maurice. La lutte intérieure qu’il se libre doit être terrible car chaque muscle de sa mâchoire semble se tendre à l’extrême et, machinalement, ses poings se sont serrés sur les accoudoirs de son siège. Un peloton d’anges passe, pas pressé de se faire le freinage… Soudain, il relève la tête et éclate d’un rire qu’il veut franc et assuré.

- Ouais, t’as p’têt bien raison finalement ! J’vais quand-même pas m’caser maintenant, j’suis encore dans la fleur de l’age, ***** ! De plus, une ritale ça veut des chiares en général et j’me vois pas passer mes journées à leur torcher l’*** quand je sais qu’y a une bécane qui m’attend au sous-sol, j’en suis pas encore là !

Deux jours qu’ils sont de retour à la Respectable House et Pépère en branle toujours pas une. Bon, il a bien filé un sacré coup de main à Maurice qu’a bossé comme un turc sur les bécanes, mais juste à la demande du frangin. Pas dans ses habitudes, ça… Céline s’est pointée, il lui a bien glissé deux doigts dans le tiroir caisse, par pure courtoisie, sans plus. La môme s’est cassée en chialant…

Le troisième jour, enfin, a vu René revenir un pneu à la norme en vigueur chez le personnage : il a enfourché sa V6 pour aller taquiner la minute au tour à Carole. Y avait Gimbert et sa Yam de SBK, en petit comité pour une séance de sponsoring (ouais, ça fait light, je sais…, mais en France on fait avec ce qu’on a, c’est bien connu). La R1 a hurlé dans les bouts droits, freiné à en flinguer les disques, bougé comme jamais dans les courbes du petit circuit parisien, bien étriqué pour ce type de machine. Le sponsor, un gros industriel de la couche-culotte passionné de moto, était aux anges de la belle démonstration du pilote du GMT. Bien-entendu, son activité est aux antipodes du deux-roues, mais ce brav’ type est un philanthrope doublé d’un doux rêveur… au compte en banque plus que bien rempli. Son souhait ? Aider financièrement le team français et ramener le monde de la moto vieillissant à une norme plus rationnelle en tentant de filer le virus aux morpions grâce à de superbes bécanes imprimés directement sur les couches. Pour lui, une bécane vissée au *** dés l’enfance, y a que ça de vrai pour filer le virus ! Pas un mec sérieux, c’est certain, mais son activité tourne à plein rendement en alimentant… les marchés extérieurs, preuve qu’on peut réussir sans se prendre la tête. Son fric ? Il en a pas assez d’une vie pour tout dépenser. Il a bien pensé au MotoGP au début, mais c’est un milieu trop fermé pour un arriviste… même en alignant la fraîche. Il a rencontré Gimbert au hasard d’une soirée chez des amis ayant pignon sur rue dans le milieu. Sébastien lui a conté les difficultés incroyables d’un pilote français pour rester à flot au niveau international, le désengagement progressif des sponsors dans un univers coûtant de plus en plus cher où, si tu n’es pas rital ou espingouin, point de salut, même avec un poignet droit bien affûté. Le mondial SBK, à l’instar du prestigieux MotoGP, devient un véritable cauchemar pour un team français qui veut tenter l’aventure : l’escalade technologique, la renommée sans cesse grandissante du championnat a fait grimper les enchères à un tel niveau que les mécènes potentiels préfèrent investir dans d’autres domaines aux retombées médiatiques moins incertaines, merci la téloche française et autres médias de parler autant de nous, ça fait plaisir de constater qu’on a été un pays leader en nombre de marques de motos et inventions mécaniques en tout genre… il y a presque un siècle de ça ! Aujourd’hui, que reste t-il de tout ça ? Une fédé qui rame, des importateurs qu’osent plus se mouiller, et… quelques fous pour y croire encore ! Christophe Guyot est de cette race là ! Après l’endurance, il tâte du SBK avec Gimbert, mais aussi David Checa, un espagnol, frère de l’autre… Le GMT 94 n’a pas les meilleures armes pour lutter à égalité, mais ils le font !
Hubert de la Couchoderche a versé une larme, vitupéré sur cette foutue mentalité française de toujours baisser les bras avant de les lever, et juré de se pencher sur le problème avec la plus grande attention. Un coup de fil et… quelques jours tard la R1 de Gimbert fait des ronds à Carole (seule piste dispo, faut faire avec !) sous l’œil médusé des rares personnes présentes, lesquelles se demandent le pourquoi de la présence du gigantesque semi-remorque et du célèbre pilote dans un tel lieu !

Christophe Guyot connaît bien René pour avoir suivi ses exploits avec une attention particulière depuis que Sarron lui a causé du bonhomme. L’arrivée de Superpapy semble le ravir au plus haut lieu. A peine Pépère a t-il ôté son célèbre casque Ago Réplica bardé du non moins célèbre RG en lettres d’or, que le taulier du team français se précipite vers lui, lâchant là un Hubert qui, pour l’instant, pige pas trop pourquoi un patron de team se comporte ainsi à la vue d’un vieux qui descend de sa bécane…

- Salut René ! Content de faire enfin ta connaissance ! Christophe Guyot, team manager du GMT 94. C’est un honneur pour moi de pouvoir rencontrer le phénomène dont tout le milieu arrête pas de causer !
- Ouais , salut ! Pas mal c’que t’as fait en endurance. Bon, le SBK, j’avoue… Mais j’aime bien les mecs qu’ont assez des patates dans l’calcif pour plonger comme tu l’as fait. T’as un jeunot bien d’chez nous qui mérite un bon guidon. La R1 est pas mauvaise comme base, elle mérite juste un bon développement. Là, j’reviens d’italoche, rapport à la Bimocati qu’est un pneu à la ramasse en c’moment, et Joan Paulo, le boss, m’a causé des perfs d’Haga cet hiver et de son début de saison. La meule est bien née, faudrait pas grand chose – j’en suis bien certain – pour que toi aussi tu ramarres au bon peloton. C’est pas du matos d’usine en SBK, ça part de la série. Faut leur montrer qu’en France aussi on peut jouer devant ! J’ai pas l’droit de t’aider, because à mon engagement avec les ritals, mais j’va te filer un p’tit coup d’main à ma façon : tu vas voir le comte Satovitch de ma part, c’est un pote. Je te file son bigo perso. Y a p’têt moyen de booster un poil les bécanes sans utiliser de pièces spéciales… Bon, tu battras pas la Bimocati qui risque de surprendre à la prochaine course (j’t’ai rien dit, hein ?), mais en cas de départ dans le bon wagon, je peux te garantir que tes meules seront pas larguées en moteur ! J’t’en dis pas plus. Moi, j’veux juste voir du frenchie jouer devant. J’te demande juste un truc : motus sur tout ça !

Ceci étant dit, René sort un calepin de ses fouilles, écrit vite fait quelques numéros dessus et le tend avec un petit sourire à un Christophe Guyot qui se gratte la tête en enfouillant le papelard.

- On part ce soir à Donnington, déclare celui-ci, Checa et le reste du team sont déjà sur place. Christian m’a bien dit que t’étais vraiment pas un type ordinaire, c’est ce que je constate. Bon, je ne vais pas te demander de quoi il s’agit, mais connaissant un peu le Satovitch, je m’attend à tout, même au pire…
- Fais-moi confiance ! Rétorque Pépère en rigolant, c’est pour la bonne cause… Pas très légal, mais tu verras qu’a moyen de faire un truc sans toucher au moulbif !!! Par contre, traîne pas trop pour le joindre. Y a prescription maintenant (mais uniquement de toi à moi, hein ?) , mais rappelle-toi de la Bimocati en Australie l’an passé ! Complètement à la ramasse au début, mais t’as vu la suite ? Aujourd’hui ils roulent street légal, mais ce jour-là… Bien-entendu, pas question d’utiliser notre ruse en permanence, mais sur une manche et en jouant subtilement, tu peux créer la surprise et… attirer l’œil de l’usine pour avoir les bonnes pièces, toi aussi ! Va juste falloir que je prévienne Joan Paulo, sinon t’es grillé, mais t’inquiète pas : il dira rien ! Me remercie pas et, encore une fois, MOTUS. Bon, causons d’autre chose, because… y a le mec avec qui t’étais en jactance qui se radine.

En effet, Hubert de la Couchoderche vient de rappliquer. Présentations et serrage de paluches. L’industriel – peu au parfum des échos du milieu – ouvre des yeux ronds quand Christophe lui sort la « fiche technique » de ce vieux type qui paye pas de mine, flanqué d’un gus qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau au comportement plutôt bizarre pour un gars ayant visiblement dépassé la soixante : Maurice, en effet, sitôt descendu de bécane, a filé pronto vers un groupe de jeunes filles à l’entrée du circuit pour effectuer son numéro habituel…

Gimbert se pointe aussi, serre la louche à René et entame aussitôt un long dialogue avec le Respectable. Visiblement, ça cause technique : traj’, compression, détente, point de corde…, tout en semblant ignorer le reste des personnes présentes ! Hubert observe la scène, un peu médusé : le pilote du mondial SBK semble demander des conseils à ce vieux bonhomme comme s’il s’adressait a un professeur, et l’autre d’entrer dans des détails vachement techniques écoutés avec la plus extrême attention !

- Heu…, s’adressant à un Christophe amusé, ce type est si fort que ça ???????????????????
- René ? C’est un phénomène comme on en rencontre jamais, sauf dans la quatrième dimension ! répond le team manager en éclatant de rire. Son frère, que vous voyez là-bas, est pas mal aussi dans un autre registre que la décence m’oblige à ne pas nommer. Ces deux là, faudrait un bouquin de cinq cent pages pour les raconter, et encore…

Intrigué, l’industriel veut absolument en savoir plus. Il attend sagement que Pépère soit dispo. Pendant ce temps, l’autre vieux type vient de s’éclipser avec le groupe de fille sous le regard d’un Hubert totalement ahuri. Pas possible, songe t’il, qu’à cet age là on puisse encore attirer ainsi le **** opposé ! Petit coup de blues passager… Malgré tout son oseille et sa position sociale, monsieur de la Couchoderche vit seul : atteint d’une timidité maladive, il est incapable d’aller vers une fille sans perdre toute sa superbe. Le drame de sa vie ! Les plus imminents pontes du monde de la psy se sont cassés les dents sur ce cas apparemment insoluble… Pourtant, son allure physique ne joue pas en sa défaveur : grand et sportif, le teint hâlé sur un regard bleu acier, le bonhomme attire les regard… mais ne sait pas les soutenir sans bredouiller comme un gosse !

Christophe, qui a capté le regard du mécène en devenir, le ramène à la réalité des choses. Il se place entre Gimbert et Pépère.

- Monsieur de la Couchoderche, laissez-moi vous présenter René Gédeufoitrentans. René, monsieur que voici a décidé de nous filer un coup de main pour boucler la saison. C’est un passionné, tout comme nous, mais parfait néophyte en matière de compétition de haut niveau. En échange, nous nous engageons à figurer dans un spot publicitaire assez inédit, je l’avoue, mais visiblement rentable pour nos deux parties d’après les premières études marketing. Nous sommes ici pour un premier contact « live ».

René lève un œil vers le type désigné, lui serre la louche et enchaîne très vite :

- J’trouve ça bien d’filer un coup d’patte à un gars comme Guyot. C’t’un mec cleen et pas un charlot comme y en a malheureusement trop dans l’milieu. Son seul tort est d’être français, une tare dans le monde de la moto ! Alors z’êtes là pour filer d’la thune ? Et c’est quoi cette histoire de spot pub ?

Hubert le regarde en souriant. La spontanéité de ce vieux bonhomme, visiblement un VIP du monde de la moto, le rend très sympathique à ses yeux.

- Oui, répond t’il, pour schématiser la situation, c’est un peu ça. Le spot TV ? Je suis PDG d’une grosse marque de couche-culotte. Rigolez-pas ! C’est strictement la vérité. Je sais…, aucun rapport avec la moto, mais… j’avais songé à investir dans le sponsoring et la pub pour promouvoir ma firme. Le deux-roues m’a toujours passionné, même si je n’en possède pas faute de temps pour ça. Je possède pourtant mon permis. L’agence de pub avec laquelle je travaille est du genre novatrice. Leur principe est que plus c’est original, plus important sera l’impact. Aucun rapport entre la moto et les couches ? Alors faites-moi un truc avec ça ! Ils ont rigolé au départ, puis trouvé l’idée géniale. Dans la foulée, ma rencontre avec Sébastien, et voilà ! J’ai décidé d’aider le team pour la saison en cours et de faire réaliser une pub sur mes produits mettant en scène le monde moto.

René le regarde longuement, la tronche un peu en biais. Il semble jauger l’individu. Ce type paraît un peu loufdingue, mais dans le milieu, qui ne l’est pas ?

- Ouais… ! Après tout, pourquoi-pas ? J’ai un pneu de temps en c’moment, si j’peux vous aider en quoi que ce soit… T’en pense quoi, Christophe ?

Le père Guyot se retourne, un peu étonné.

- Je sais pas trop…, c’est inattendu cette proposition ! Mais bon, t’es sous contrat avec Bimocati, il me semble ?

René rigole :

- T’inquiète pas pour ça, j’fais c’que j’veux et j’suis pas marié avec eux !

Hubert, qui ne perdait rien de scène, ajoute :

- Oui, pourquoi-pas après tout ? Un type âgé qui sait tourner la poignée, pour le spot… ? Au fait, vous savez vraiment piloter comme ça ???

Là, c’est Guyot qui s’esclaffe et déclare :

- Lui ???????? René, fais-moi plaisir : enfourche la R1 et montre nous. On doit bien avoir un cuir à ta taille dans le camion.
- Ok ! Justement, j’étais venu pour me dérouiller les articulations et j’ai l’équipement dans le top-case à Maurice. Au fait, il est où, l’frangin ?

Christophe, tordu en quatre, répond :

- En train de faire du Maurice derrière le bâtiment, en charmante compagnie d’ailleurs ! Sarron m’en avait causé, mais j’avoue que là, j’suis scié !!!

En effet, le parking n’est pas situé très loin du bâtiment réservé au complexe, d’où montent des gémissements qui s’amplifient… Le bruit n’a pas manqué d’attirer les rares personnes présentes sur le circuit en ce début de semaine. Ces derniers ont rapidement délaissé la piste pour se poster à l’entrée dudit bâtiment et chacun y va de son petit commentaire. Les responsables ont bien tenté d’intervenir, mais un geste de Guyot les a arrêté net. Eux aussi se sont mêlés au rang des « spectateurs auditifs » et tous de tendre une oreille se voulant connaisseuse. Hubert, ne pigeant rien à l’affaire, oublie momentanément le motif de sa présence et à peur de commencer à admettre l’impensable : toute sa vie n’a alors été qu’une longue suite de mensonges ? Si ce vieux type est capable de ça, alors pourquoi pas lui ? Bon sang ! Il a tout pour lui… Fric, réussite sociale. Soudain, il en veut à sa famille entière d’avoir fait ce qu’il est devenu : une machine à perdurer le nom familial dans la Hight Society… Les psys ? Tous des crétins ! Trop, c’est trop ! Et Hubert va leur montrer qui il est vraiment ! Que de temps perdu à se lamenter… Aujourd’hui est un autre jour : Hubert de la Couchoderche, l’industriel un pneu loufoque, a vécu ! En fait, sans trop savoir pourquoi, Hubert vient de comprendre que sa timidité maladive n’était qu’un prétexte à faire perdurer l’image du père, autorité suprême soudain mise à mal. Quelques fois, suffit d’un déclic pour piger bien des choses…

René et Christophe se regardent en souriant, Sébastien, qui n’ignore rien des « frasques Mauricienne », est plié en deux, tout heureux de vérifier en live les dires du milieu. Le monde de la moto est un tout petit univers où tout se sait, où on aime causer. Et le fait de posséder le duo d’ancêtres le plus déjanté de la planète ferait presque passer un Rossi au second plan, rien que ça ! Faut dire que déjà, par nature, la moto attire des gens pas ordinaires, lesquels sont fiers de revendiquer leur différence avec le commun des mortels. Un monde où la mauvaise fois règne en règle absolue, où on se doit d’étonner l’autre en permanence sous peine de passer pour un baltringue. René et Maurice, c’est de l’or en barre !

En parlant du dernier nommé, l’Animal vient de sortir du bâtiment, assez fier de lui. Il aime qu’on le regarde et ce petit groupe qui le mâte comme s’il venait d’une autre planète n’est pas pour déplaire à son égo grandissant avec le temps. Surtout que cinq filles superbes, dans la fleur de l’age, le précèdent en n’ayant d’yeux que pour lui. La tronche défaite, refringuées à la va vite, elle donnent l’impression d’avoir couru un marathon…

Soudain, l’un type présents reconnaît l’Ancien et lance :

- Mais…, c’est René !!! René Gédeufoitrentans et son frangin… Incroyable !!!!!!!!! Depuis le temps que j’entends parler de vous ! Félicitations pour ce que vous avez fait en Australie. Partout, on cause que de vous ! Voulez pas me signer un autographe ?

Tous les regards se tournent alors vers le Respectable qui, en compagnie de Maurice, s’exécute en souriant, maintenant rodé à ce genre d’exercice.

Ceci fait, il explique la situation à son frangin et file chercher son équipement dans le top-case pour « se dégourdir les pattes » avec la R1 du GMT 94.

Voir René en piste est toujours un truc qui vaut le détour : deux tours pour prendre la tension du bitume et de la bécane, arrêt au stand pour quelques réglages et… c’est parti pour un festival d’une dizaine de tours bouclés en moins d’une zéro deux, à seulement deux dixièmes du pilote titulaire qui connaît pourtant la moto par cœur ! La foule est scotchée sur place. Connaisseuse, elle sait que ce vient de faire René n’est pas à la portée du premier venu. La piste est sale et froide : peu en rapport avec un chrono idéal. Déjà, le temps de Sébastien impose le respect, René…, personne n’ose broncher à sa descente de la moto, si ce n’est par un tonnerre d’applaudissement !

Pépère, comme à son habitude, n’en a cure et se tourne vers un Gimbert tout aussi stupéfait en lui déclarant :

- Bon, t’as pas l’même pilotage que mézigue et j’dois reconnaître que cette machine, telle qu’elle est, est pas faite pour moi. Mais tu devrais essayer de resserrer un poil la chasse et relâcher la détente de l’amorto arrière : perso, j’arrive pas à la faire glisser à la corde comme je veux, mais je pense que ça t’aiderait aussi, même si tu freines moins fort que moi d’après ce que j’ai pu constater pendant que tu roulais. La brèle va être plus vive, et vu la façon dont tu files en courbe, y a p’têt moyen de gagner un ou deux dixièmes dans les enchaînements, réglée ainsi. Aller ! J’me suis fait plaise, j’arrête pour aujourd’hui ! La meule est bien née. Moins puissante que la Bimocati, mais elle tracte bien en sortie et bouge pas de la traj’, ce qui permet d’en remettre du lourd dès qu’on la redresse. J’suis certain qu’avec un vrai moulbif et réglée à ma convenance, elle ferait la pige à la ritale. Enfin, la précédente…

René, c’est vrai, a tordu la poignée comme à son habitude, mais en prenant pas mal de risques. Maurice le regarde, un peu soucieux : son frangin, même s’il semble rester le même en apparence, lui donne l’impression de vouloir en découdre avec lui-même, et il en connaît la raison ! Va falloir l’avoir à l’œil…

Pendant que les mécanos rangent la moto (un tourniquet comme Carole ne peut rien apporter à ce type de bolide plutôt fait pour des pistes taillées à sa mesure), le petit groupe se réunit dans la partie salon du gigantesque semi-remorque et attend les deux pilotes partis se changer. Maurice en profite pour prendre la température de la nouvelle aventure dans laquelle le frangin semble vouloir se lancer et décide qu’il va être temps d’y greffer une paire de Brembo série or : à ce rythme là, va finir par casser une soupape, le René ! Tout songeur, il repense à la fille en Italie… Cette donzelle, si elle était pas ce qu’elle semble être, serait certainement un système de freinage idéal pour Pépère, mais là, on risquerait de tomber dans un extrême pervers qui verrait René perdre tout ce qui fait ce qu’il est en vérité. Va falloir trouver un juste milieu dans tout ça, Maurice s’en sent la responsabilité, mais comment faire pour gérer un type comme ça ? Là, sur la petite piste du circuit parisien, il a vu son frère prendre des risques inconsidérés, et ce, gratuitement ! Bon, il est pas tombé, mais c’est pas passé loin à plusieurs reprises, et René ne prend JAMAIS ce genre de risques en temps ordinaire…



avatar J-PAUL 29-05-2008 11:42
Re: Calme toi, René... LA suite

Alors ??? Jusqu'ici, ça va ?????
Une chose qui me ferait plaise serait des avis sur l'évolution du book, si y a des orientations à prendre, des trucs à revoir, tout ça...
A vos claviers clin d'oeil



avatar VFR800Rouge 29-05-2008 11:59
Re: Calme toi, René... LA suite

salut jean-paul,

beaucoup de choses qui se mélangent amha et qui nuisent à la trame générale même si le style est toujours excellent clin d'oeil

vu de ma fenêtre, tu écris chaque chapitre sans trop savoir ou va aller le book et c est plus une suite de chroniques.

Avec toutes les portes que tu as ouvertes dans les premiers chapitres, je me dis qu'il est temps pour toi de poser la direction finale et ton style fera le reste.

Voilà c'était juste l'impression d'un lecteur qui se goure peut être complètement clin d'oeil

merci en tous cas de nous faire profiter de ta prose sourire



avatar J-PAUL 30-05-2008 15:35
Re: Calme toi, René... LA suite

Merci Eric ! Tu as mis dans l'mille...
'Fectivement, je me disperse avec un tas d'idées dont je ne me décide toujours pas laquelle choisir :) !!!
Moins évident, le tome II...
Où alors, peut-être le fait que cette période n'est pas propice pour mézigue à l'écriture. A vrai dire, je me tâte sur le fait de continuer ou pas pipeau ...



avatar tom's 30-05-2008 17:02
Re: Calme toi, René... LA suite

Lu - enfin pu me reconnecter, tu m'as porté la poisse JP à griller tout le temps tes ordis, j'ai fait pareil, mais format géant, genre hiroshima
Sinon, c'est cool lire, mais même remarque que vieux FR clin d'oeil
et Albert Kéké était mon préféré tu le sais aussi super content



avatar J-PAUL 30-05-2008 18:51
Re: Calme toi, René... LA suite

Merci Dom' ! Ouais, ces foutus ordis :) !!!
Je pense avoir pigé : j'ai voulu reprendre René, mais... moi z'ossi j'ai craqué pour Albert Kéké...
M'est avis que mon envie d'écrire passe plus désormais pour ce jeune blanc-bec que pour l'illustre Ancètre à la V6 !
Tu sais coaaaaaaa ??? J'écris René mais pense Albert...
Peut-être un seul tome des z'aventures du Respectable est-il assez finalement ?
Des avis sur le sujet clin d'oeil ???



avatar tom's 30-05-2008 18:57
Re: Calme toi, René... LA suite

Ecris Albert en pensant Albert, y a une mine la j'aime



avatar VFR800Rouge 30-05-2008 21:11
Re: Calme toi, René... LA suite

Salut JP,

A mon avis tu as été trop loin dans ce tome 2 pour le laisser en plan et tu le regretteras autant que tes lecteurs.

Il faut juste que tu décides ou ca va. A mon avis tu peux pas remettre pépère en course çà ferait trop de redites mais ce que tu suggères à demi mot consistant à entrainer le zyva et la sofia au niveau en sbk voire en gp peut faire une bonne trame.

Pr contre, amha, il peut plus se la taper ca fait un peu trop San A et Marie Marie clin d'oeil

Quant à Albert Kéké je suis d'accord qu'il y a un truc à en faire mais y a du taf pour que ca soit un book. Ca sera plus facile sur le modèle nouvelles avec un thème à chaque fois.

Quand à notre ami Sato, au lieu de glander à lire René, il ferait mieux de nous finir son tome 2 et de réfléchir au tome 3 )



avatar VFR800Rouge 11-06-2008 11:06
Re: Calme toi, René... LA suite

Bon JP, faut faire quelque chose là clin d'oeil



avatar J-PAUL 11-06-2008 18:34
Re: Calme toi, René... LA suite

Mea culpa, comme on dit : des tonnes de projets, mille trucs à faire et... un JP qui se disperse un pneu en ce moment, laissant l'ordi dans l'placard :) !!!
Va me falloir des journées de 48 heures pour tenir TOUS mes engagements.
Je vous demande simplement un chouia de patience avant de reprendre le clavier pour boucler le nouvel épisode et débroussailler l'orientation de la suite des z'aventures du Papy le plus rapide de la planète clin d'oeil



avatar La blonde 14-06-2008 23:09
Re: Calme toi, René... LA suite

hop un tit coup de remontant pour René...


parce qu'il le vaut bien!



 

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