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Histoire de motarde

Les Gorges du Tarn en ER5 et SP1

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

Dernière balade des vacances avec mon parrain en SP1, moi en ER5, dernier week-end d'août l'année dernière, grand beau.

Mon permis a trois semaines et pas mal de kilomètres déjà ! Mon parrain en SP1. Je lui dois, outre des balades passagère, mes premières centaines , peut-être 2000 km de conseils assidus, de rigolades à n'en plus finir, de découvertes de la moto bien pilotée et du plaisir de la moto sous toutes ses formes, je crois. Arsouilleur, tranquille, bon vivant, qui ne vit que par la moto et les restau. D'une maniaquerie incroyable qui fait que ses motos sont toujours flambant neuves.

En ville, il passait souvent devant pour me faciliter les directions mais sur route, il restait presque toujours derrière : il avait peur de risquer de conduire trop vite pour moi. Je le voyais -en fait, vu la vitesse, je ne le voyais pas :)), parfois partir devant, dès qu'il avait vu quelques virages à son goût et la chaussée nickel. La première fois, j'ai cru qu'il passait devant pour me montrer la route, j'ai essayé de m'accrocher, j'ai vu une boule rouge loin loin devant dans un virage ! Je n'ai jamais vu quelqu'un me déposer à cette vitesse ! Par contre, le moindre bitume non parfait, la moindre plaque d'égout ou le moindre problème et il reroulait normalement.

Arrivée vers Anduze. A un stop, on doit prendre à gauche. Voiture arrêtée, il se met à gauche, en retrait de l'automobiliste. Mouarffff ! J'vais le gratter au stop, y va rien comprendre :))))) Me voilà donc me mettre à droite de la voiture, prête à traverser, c'est bon, j'y vais -en sécurité. Mouarffff ! Déposé, je l'ai le SP1 !
Euh..... Cligno, arrêt sur le petit parking. Maaah ! Qu'est-ce que j'ai pris, moi qui allais lui dire "t'as vu comme je t'ai gratté " ?
- Ca, tu ne le refais plus jamais.
- Ben quoi ?
- On ne doit pas gêner les automobilistes si l'on veut qu'ils nous respectent.
- Ben quoi ?
- En te mettant à sa hauteur, tu lui as gêné la vue pour traverser. Tu te mets toujours à gauche, sinon, ils sont agressés par des motos de partout, tu le laisses regarder, tu le laisses passer. T'es en balade, non ?

Maaah ! Penaude, j'étais. Lui, en SP1, laisser passer une voiture ? Des centaines de petites remarques comme ça que j'essayais d'autant plus de retenir que j'admirais sa façon de piloter.

J'avais fait la Corniche des Cévennes 3 semaines plus tôt, pour étrenner mon permis et m'y voilà de nouveau. Je me rappelle mon premier tout droit. Je me régale de passer sur ces courbes qui passent un peu mieux que trois semaines avant entre les montagnes pleines de verdure. Cela me manque dans le grand sud, cette odeur de frais, de feuilles, d'humidité ou de champignons parfois.
Restau à Florac. Toutes les pauses, c'est " Tu as vu " ? Non, j'avais pas vu. Je ne comprenais pas comment il faisait pour tout voir comme ça, tout analyser. Un bus arrêté :
- Et alors, ça veut dire quoi ? Que tu auras des gens qui vont passer devant.
Une voiture arrêtée ? Tu auras une portière. Etc, etc
mais effectivement, c'est ce genre de remarques et de conseils qui permettent aux nouveaux de mieux lire la route et ses dangers.

Moi, la nulle en géographie, j'avais découvert en 2 mois de moto, le Verdon, l'Estérel et un peu des Alpes du Sud, l'Ardèche et maintenant, j'avais les Gorges du Tarn, là, après le pont. Cela peut sembler ridicule mais quelle découverte pour moi, rouler dans ces lieux entendus pendant des années que je ne connaissais pas. Sont-ce les kilomètres précédents, la sensation d'avoir, là, les Gorges du Tarn, je me mets à "bien" rouler. Bien pour mes 3 semaines, hein, mais bien, rhooooooo, ça vient tout seul, le paysage est grandiose, à la mesure de ce que je vis - :)) Sainte Enimie, jolie petite ville, noire de monde bien sûr, des défilés, des reflets de soleil, des courbes.

Maaaah ! Il est où ? Il n'est plus dans les rétros. Quand même, je sais bien que ce n'est pas possible, non, je n'ai pas pu le semer, quand même :)) Je m'arrête. Mais qu'y a t il ? Que faut-il faire dans ces cas-là ? Il est tombé et il faut que je fasse demi-tour ? Maaah ! Que faire ? C'est long, long à attendre et se demander ce qu'il faut faire. Et le voilà.
- Ben, t'as eu un problème ? Je ne comprenais pas, il semblait hilare, les yeux tout pétillants, heureux !
- Non, rien, je regarde le paysage.
- Et tu ne vas pas plus vite ?
- Non, pourquoi ? C'est vrai, je ne comprenais pas
- Argggh ! J'ai envie de rouler et j'y arrive aujourd'hui.
- Eh ben, roule comme tu veux. Moi, je roule pour regarder. C'est tellement beau ici, je ne sais pas quand je pourrai revenir Quand même, je trouvais ça bizarre qu'avec sa machine, il ne cherche pas à aller plus vite. J'essayais de faire comme lui, mais non, j'avais envie de rouler, alors, tant pis, au prochain café !

On monte jusqu'au Point Sublime, la route était plus difficile mais quel paysage grandiose à l'arrivée. Un bel arrêt à la terrasse d'un café sans personne, à méditer sur ce calme, ces paysages, ce bout du monde offert encore une journée.

L'arrivée sur Millau m'a fait comprendre pourquoi il voulait tant goûter ce paysage des Gorges du Tarn.

V My Dreamy

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