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La Tortue 2004

La concentre du Repaire des Motards - 21-23 mai 2004

Tortue 2004"La Tortue"... Ce nom résonne comme une promesse, mémoire de pirate des routes mais aussi de calme et de "patience et longueur de temps font mieux que force ni que rage"... idéal pour trois jours consacrés à la moto pour les mordus du Repaire. Et force est de constater qu'au retour, la Tortue aura répondu à sa promesse... La sioule, les virages et la route 99 nous reverront un jour...

L'idée était partie de façon spontanée, rapidement suivie par une équipe, de l'organisation et des inscriptions. Au final, ce sont quatre-ving motards qui ont répondu présent à l'appel de la Tortue pour se retrouver du 21 au 23 mai 2004, en plein coeur de l'Auvergne, à Saint Rémy de Blot, au centre des virolos et des chamalows. La caverne s'appelle ici Camping Moto Touche ou Camping Moto Route 99 : un haut lieu de la moto, tenu par un motard exilé, haut en taille et en couleur : Wim.

Tortue 2004L'entrée annonce la couleur avec une vielle mob rouillée, pendue comme un trophée. En entrant dans le restaurant la salle arbore comme autant de couvre-chefs, pistons, motos et réservoirs. Le plafond porte les tee-shirt de tous les moto-clubs déjà passés par là. Le bar a transformé le distributeur de bière en vieux moteur de Guzzi, ou peut-être est-ce l'inverse ?

Attenant au restaurant, une grande maison accueillant des dortoirs ou plus précisément des chambres de deux, trois, quatre, cinq personnes jusqu'au grand dortoir de 22 places : au total près de 40 places qui seront toutes utilisées par les motards en sportives, les couples, les solitaires et les repairiens du sud. Au dehors, un camping en étages permettant d'installer une centaine de tentes et leur moto... La moitié des inscrits ayant choisis l'option motard vagabond, chaque tente aura un grand espace dédié... Le bonheur est dans le pré...

3 jours, enfin quand je dis 3 jours, c'est la Concentre officielle car il était possible d'arriver la veille pour ceux qui venaient de loin et surtout obligatoire pour l'équipe des GOs. Plus d'une dizaine de motard(e)s sont donc arrivés dès le jeudi soir, commençant déjà à s'installer, soit dans les chambres soit sous le soleil et l'herbe verte. Le dîner sera pantagruelesque et surtout carbonaraonique... quand un bruit de graviers crissant retentit vers 22h... Thithanium arrive, aussi assoiffée et affamée que son VTR (150 km d'autonomie). Après avoir fait le tour de l'Auvergne à la recherche des motards perdus, elle vient finalement de trouver sa voie.

Mais la concentre démarre le vendredi...

Vendredi matin... Après le petit-déjeuner, on met la poignée au taquet pour accueillir les inscrits. Hélène sort les listes et les tickets et s'installe pour la journée.

La balade moto de l'après-midi est prévue pour 16h30. Le roadbook prêt et imprimé. Son seul titre est évocateur : la route des virages : 100 km de virolos sans une seule ligne droite !

Tortue 2004Mais en attendant le départ et pour ceux qui sont déjà là, la journée commence par une marche sportive de deux heures dans la campagne, à travers les chemins de travers et les cours d'eau au réminiscicence Herta, jusqu'au Château. De quoi mettre en jambes pour la fin de l'après-midi.

Et c'est sous un soleil de plomb que pendant ce temps-là, les arrivées s'égrènent . La terrasse se remplit peu à peu, comme la piscine. Que demander de mieux après une longue route que quelques longueurs et jeux d'O ?

A 4h30, les courageux se rassemblent et la première balade peut commencer au départ du camping dans la descente qui mène au pont de Ménat : une série de virages serrés sur une mini-route de montagne étroite. Le leader descend un poil trop vite mais le rythme va se stabiliser plus tranquille pour la suite.

Tortue 2004Le roadbook est clair, les kilométrages et panneaux indiqués. Le navigateur en liaison radio avec le leader indique donc les directions et la troupe enquille, virage après virage. Les paysages de fin de soirée révèlent les bords de Sioule (la rivière en contrebas). Seule ombre au tableau, les arrêts sont souvent impossibles sur des départementales sans barrière ni aire d'arrêt. Qu'importe ! Un château est indiqué en marge du roadbook; l'occasion de faire une halte en surplomb du Puy-de-Dôme, pour profiter de la vue.

La route du retour va se terminer tranquillement pour revenir à la caverne qui se transforme en fourmillière. Les repairiens continuent à arriver... du pays Basque, du Sud, du Sud-Ouest, de Bretagne, de région parisienne, de Normandie, de Savoie, de Belgique... Au final, la Tortue concentre ainsi un véritable melting-pot de motards venus de partout sans qu'une région soit plus représentée qu'une autre. Du côté des motos, tous les modèles et cylindrées sont également présents depuis la courageuse Comet 125 cm3 jusqu'au VTR 1000 en passant par le gros scoot 500 X9. On se retrouve entre motard passionné et réunis autour d'une vision de la solidarité et de la convivialité sans préférence particulière pour une marque ou un modèle.

Quand le dîner arrive, presque tout le monde est arrivé. Toutes les tables intérieures sont remplies et la température monte dans le sud. Le temps pour Le Modérateur de prendre le micro, accueillir les tablées rassemblées et présenter le programme des trois jours. En fait, ce micro rythmera les ébats et étapes motardesques des soirées et des petits déjeuners, préludes aux informations, aux préparatifs et aux rassemblements. Mais pour ce vendredi soir, ce seront surtout les repairiens qui s'en empareront en se présentant à tour de rôle, des plus expansifs aux plus timides (on ne donnera pas de nom mais c'est une fille). De fait, entre la salade de gésier, le faux-filet, et les interventions diverses, le dîner va durer jusqu'à minuit, début de la soirée uniquement...

Rendez-vous est donnée à 9h le samedi matin pour le petit-déjeuner, et 10h30 pour le départ d'une longue route, devant mener jusqu'au Mont d'Or.

Les motards attaquent dès 9h avec une salle de restaurant pleine. Les ventres se remplissent de croissants et font le plein. Les motos aussi commencent à se préparer et vérifient le réservoir, quitte à rejoindre la station proche. A 10h30, tout le monde est prêt... Le micro dans les mains de David rappelle l'esprit de la Tortue - balade - et les consignes de sécurité et de conduite en groupe. Les groupes sont mélangés au mieux afin de rouler avec des motards que l'on ne connait pas encore. Par acquis de conscience, la question est quand même posée "y a-t- il des motards démangés au niveau du poignet droit ?". Mais pas une seule main ne se lèvre ! C'est donc dans un esprit de détente que le rendez-vous est donné aux restaurants du Mont d'Or.

Les gentils GOs reviennent pendant ce temps-là de la photocopieuse, puisqu'ils avaient oubliés d'imprimer les roadbooks en plusieurs exemplaires. Et dans un pur esprit Joe Bar Team, ils s'aperçoivent en revenant qu'ils avaient photocopié le mauvais roadbook. Ils repartiront donc poignée dans le coin pour refaire des photocopies, les bonnes ce coup-ci. C'est également en revenant qu'ils s'apercevront avoir oublié la carte sur la photocopieuse. La Tortue les a mis dans tous leurs états. Qui a dit qu'il n'y avait pas besoin d'organisation ?

Une fois les bons roadbooks arrivés, avec leur carte, il est enfin temps de partir sous le ciel couvert... Par chance, la météo s'est largement trompée et la Tortue ne connaîtra donc pas les orages comme prévus, ni même une goutte d'eau !

Tortue 2004Les routes qui s'ouvrent devant les pneus réchauffés sont autant d'invitations au voyage. Les virages se suivent sans jamais se ressembler, découvrant des paysages de verdure et de nature joyeuse. Les virages s'enquillent dans des slaloms réguliers. Les trajectoires s'affinent et les compteurs se stabilisent. Les plus lents remontent la file pour ne pas subir l'effet élastique qui transforme les 80 km/h du leader en 110 km/h en queue. C'est aussi l'occasion pour certains de profiter du cours en live de leur leader respectif pour suivre la traînée de poudre, et se défaire de leur peur du virage. Les cent kilomètres qui séparent la base du Mont d'Or vont donc s'effectuer sans se rendre compte du temps qui passe. Les groupes se répartissent alors entre les deux restaurants réservés pour accueillir tout le monde. La route du Puy de Sancy sera la halte obligatoire pour reprendre des forces pour la boucle de l'après-midi.

Les motards remplissent les salles, tandis que les casques s'alignent sur le sol. Le repas chaud ramène des couleurs aux pilotes et passagers. A l'extérieur le plafond descend et plonge la vallée dans une brume épaisse.

Tortue 2004Les estomacs repus sont prêts à repartir. Les groupes se défont et se refont avec de nouvelles têtes et les départs se font comme un feu d'artifice, explosant littéralement dans tous les sens. Les groupes se croisent. Certains s'arrêtent pour admirer les paysages et se font rattraper. D'autres oublient les roadbooks et partent à la découverte de routes inconnues et hostiles. La route du matin était tracée. La route du retour renoue avec l'aventure et l'improvisation. Les arsouilleurs se sont finalement retrouvés et titillés par la mise en forme des heures précédentes attaquent davantage les détours sinueux des cols avoisinants.

Mais, au final, si les arrivées vont s'échelonner sur près de deux heures, les casques enlevés laisseront voir des sourires bananes... Chacun a roulé à son rythme, quelquefois enroulé, quelquefois plus soutenu, mais jamais au-delà de ses propres limites. Ainsi, quitte à rattrapper une trajectoire un peu hasardeuse ou une sortie de virage un peu large, les motos se sont toujours menées en maîtrise pour le plus grand bonheur de leurs pilotes et de leurs passagers... ou passagères.

Le retour est le signal de remise des Marshmallow, récompense ultime de tant d'efforts. Blancs ou roses, ils vont être goulûment avalés par les sportifs sur roues.

La soirée arrive ainsi à grands pas et les kilomètres avalés ont ouvert les appétits. Ce soir, "beau temps" oblige, le barbecue est donc de mise... les assiettes se remplissent de steaks, de saucisses, de salades et de sauces, de pommes de terre et la convivialité se retrouve autour du feu où chacun fait cuire comme il l'entend.

Tortue 2004La soirée se continue à l'intérieur par le concert des Plug & Play : du ryhtm'n blues et du rock, qui bouge !

A l'extérieur, du côté des tentes, alors que la nuit est tombée depuis longtemps, les adeptes de la Tequila frappée démontrent que la nuit réserve des surprises et des mélanges détonants. Si la température commence à se rapprocher du zéro officiel, çà monte au niveau des têtes et des gosiers. La Manzana sort de sa tanière avec le vieil Armagnac (25 ans d'âge mais très vigoureux), les casquettes volent de tête en tête, les verres se croisent et les bouteilles de Schweppes se vident. Seuls quelques flashs gardent une trace indélébile des photos compromettantes qui se monnaieront cher plus tard pour être sûr de ne pas apparaître. A ce jeu, les motardes montreront la voie de façon impressionnante.

Vers 1h, les premiers motards rejoignent leur chambre tandis que la fête bat encore son plein partout.

Dimanche matin, 9h

Le réveil est plus difficile pour tous, mais les petits-déjeuners se prennent toujours avec délectation, sous un soleil radieux et un ciel d'un bleu fabuleux.

Lorsque la cloche sonne les dix heures, les motards sont tous prêts pour la photo finale. Les motos sont déjà rassemblées, tandis que les retardataires sont extirpés de leur lit pour poser, l'oeil hagard, avec leur sac de couchage fétiche.

Tortue 2004Deux balades sont encore au programme : la route des virages pour ceux qui ne l'ont pas fait le vendredi et celle des châteaux plus courte. Finalement, ce sera la route des châteaux qui remportera l'unanimité, pour ceux qui ne décident pas de reprendre la route tout court, quelquefois longue.

Si la forme était au rendez-vous le samedi, le dimanche est plus nébuleux, la conduite plus engourdie. Et çà tombe bien, car c'est le cas de chacun. La route se transforme donc en balade avec arrêts fréquents. Chaque château, église romane est un prétexte pour poser le genoux à terre.

Pendant le temps de la balade, au camping, les départs se succèdent... plusieurs centaines de kilomètres attendent certains, alors que les tracés sur départementales sont définis afin de profiter d'une route de retour sous des auspices propices et radieux.

Tortue 2004Ainsi se termine La Tortue 2004. Mais à 16h30, lorsque les derniers motards quittent le camping, le "preums" résonne déjà sur le forum Sorties par la main des premiers arrivés en région parisienne tandis que les échanges entre participants de la Tortue continuent jusqu'à 23h malgré la fatigue et les milliers de kilomètres parcourus en quelques jours !

La Tortue 2004 est finie mais la convivialité des repairiens est plus que jamais présente à travers les espaces, qu'ils soient réels ou virtuels.

Rendez-vous pour la Tortue 2005, plus qu'une promesse, une certitude de bonheur.

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