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l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

avatar cesco 03-06-2005 14:34
avatar Jujubarteam 03-06-2005 15:01
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

La je dis preummmmmsssssssssss cool









































et aussi la suiteeeeeeeeeeeeeeeeeeee j'aime



avatar P'tit_Suisse 03-06-2005 15:35
avatar eliminator 03-06-2005 16:33
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

la suiteeeeuuuuuuuuu
vous croyez que rené va manger de la tete de veau en écoutant de la musique militaire? héhéhé
ou qu'ils vont parler du referendum? et meme, rené au ministere des transports, ca serait pas mal, pour nous...



avatar J-PAUL 03-06-2005 20:35
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Bon, la suite va pas tarder (j'me suis remis au clavier après avoir été obligé de vaquer à d'autres occupations) : restez à l'écoute, le final est proche...

Par contre, pour les ceusses qui veulent voir cette incomparable saga éditée (et ça va pas être facile...), va falloir sérieusement vous manifester clin d'oeil ...



avatar jyv 03-06-2005 20:37
avatar J-PAUL 03-06-2005 20:54
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Avant de causer pognon (quand on en sera là, on aura bien avancé...), va falloir mobiliser les troupes pour prouver que la demande est bien réelle : quand on est connu, les éditeurs sont comme les fosses, plutôt... sceptiques clin d'oeil ...



avatar J-PAUL 03-06-2005 20:55
avatar jyv 03-06-2005 20:57
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

il faut combien pour lancer la machine ?



avatar Jujubarteam 03-06-2005 21:00
avatar Mamy 03-06-2005 21:24
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Moi je veux bien défiler avec des pancartes. super content



avatar Jujubarteam 03-06-2005 21:30
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Oh oui je pourrais faire l homme sandwich...j ai toujours voulu le faire... super content



avatar maurice09 03-06-2005 21:31
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Mamy
03-06-05 21:24
Moi je veux bien défiler avec des pancartes.


>>Mamy si tu veux vraiment aider j'ai la solution !

Faire un courrier aux éditeurs avec obligation soit d'éditer les aventures de René, soit de faire 100km en Virago, soit de manger un part de tes gateaux aux chocolats super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content



avatar Jujubarteam 03-06-2005 21:34
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Et pourquoi pas manger du delicieux gateau au chocolat de Mamy tout en lisant le heros Rene & Co et en observant la virago qui de toute facon ne bougera pas.... j'aime



avatar Mamy 03-06-2005 21:59
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Juju gros bisous


Maurice je ne t'ai pas obligé à manger du gâteaux. tire la langue

Si j'étais sure que celà puisse aider, pour qu' un éditeur publie la saga de René, j'en ferai bien volontiers plusieurs super content

Par contre, c'est sur, avec tes 100 km en viragro tu vas les faire fuir en courant les éditeurs.... :)



avatar tom's 04-06-2005 10:33
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

J-PAUL a écrit:


les éditeurs
> sont comme les fosses, plutôt... sceptiques clin d'oeil ...

C'est à peu près ça JP, mais pense à ceçi, un des + gros succés du disque
en France avait été refusé par tout le monde, un des book best sellers récent français idem, et un des films qui a fait le + d'entrée en France cette année a eu un mal de chien à se financer,

donc si tu cherches de la clairvoyance
chez les éditeurs, faut persévérer grave, parcequ'ils marchent souvent " à l'envers"


clin d'oeil



avatar cesco 04-06-2005 15:20
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus





avatar J-PAUL 04-06-2005 16:32
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Bon, j'espère vous balancer le final ce soir (ça se travaille un truc comme ça...)

En attendant, quand je dis "mobiliser les troupes", ça veut dire tenter d'avoir un max de posts demandant une édition (plus y en aura, et plus les chances de décider un éditeur augmenteront)

Mais avant tout ça, faut d'abord que je finisse d'écrire, moi... : aller, je vous laisse et j'y retourne clin d'oeil !



avatar J-PAUL 04-06-2005 23:58
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus



La tronche de l’Ancien regardant son portable, blême comme un linge…

Pourtant, tu commences à l’connaître, le gars René : pas du genre à montrer ses émotions, si ce n’est pour se faire entendre. Mais là, on dirait qu’il vient de faire une rencontre du troisième type…

L’équipe, alertée par la mine du Respectable, s’est aussitôt inquiétée :

« Un problème René ? », a demandé son frangin en se précipitant.

« C’était Jacques… », a aussitôt répondu Pépère, l’air absent.

« Jacques Use, ton pote avocat ? »

« Non, le président… »

« Le…, me dit pas que c’était… », bafouille le Liquéfié en zieutant son frère d’air soupçonneux, comme si ce dernier venait soudain de verser dans l’irréversible régression de l’être atteint par la limite de ses capacités…

Là, à l’évocation du mot « président », tout le team s’est tu, incrédule : chacun semble attendre une explication sur un fait encore plus énorme que ce que René a effectué quelques heures auparavant sur la piste !

« Si, finit par lâcher Pépère, c’était le président de la République en personne… »

« Hein !!!, t’es sûr qu’on t’as pas fait une blague ??? »

« Non, non, j’t’assure, c’était bien lui : j’ai bien r’connu sa voix, et y m’invite mercredi matin à le rencontrer à l’Elysée… »

« M…de !, fait Max, alors là…, t’as pas de limites, toi… Décidément ! Et t’as répondu quoi ? »

« Ben…, j’crois qu’j’ai dit oui… En fait, j’sais plus vraiment… »

T’aurais fait quoi à sa place… ?

Le mal au crane du lendemain matin, j’te dit pas…

En plus, faut reprendre l’avion pour regagner la France. Pour permettre à René de se reposer, un jet a été spécialement affrété par l’usine BIMOCATI, histoire de lui éviter la cohabitation avec les journalistes. Tu sais quoi ? Le pilote est le même qu’à l’aller : celui-ci, adepte de la potion à Maurice, je peux te dire que pour certains, le vol été plutôt… mouvementé !

Des précautions ont été prises afin de préserver l’anonymat à l’arrivée sur l’aéroport parisien, mais c’était peine perdue : dans le milieu, y’a toujours des p’tits malins pour déjouer les supercheries, et l’Ancien est accueilli comme un véritable héros sous un tonnerre d’applaudissement par une foule enthousiaste se pressant dans le hall de débarquement.

René, bien que disponible et aimable (si, si… : comme il a profité pour en écraser un max, le Vieux est plutôt de bonne humeur, requinqué et finalement assez fier de lui, ayant eu le temps de digérer son exploit), mais bon, ce genre de mondanité, c’est pas vraiment son trip. Mais il se plie de bonne grâce au petit jeu des autographes et du mitraillage photographique, sachant que désormais, plus rien ne sera tout à fait comme avant : en acceptant la proposition de Max, il fallait s’attendre un peu à ça, même si le résultat est au-delà de toutes les espérances les plus folles…

Regagnant son domicile, il passe par le sous-sol ou dort sa fidèle V6 et jette un tendre regard vers cette dernière. Il sourit en hochant la tête : que de chemin parcouru depuis les premiers tours de roues sur cette monstrueuse moto qui l’a fait basculer d’un coup dans l’univers actuel du deux-roues (relis les premiers épisodes…) !

Quel plaisir aussi de retrouver son fidèle fauteuil : sorte de port abrité ou il peut enfin souffler après avoir affronté – et de quelle façon – les déferlantes du circuit australien. Il est maintenant chez lui, goûtant son home comme il ne l’avait jamais fait auparavant. René tombe la veste, enfile ses chaussons, et se hâte de se lover au contact du confort douillet du velours qui semblait attendre cette étreinte au goût un peu particulier aujourd’hui.

Puis soudain, Pépère craque et se met à chialer comme un gosse : l’accumulation de tout ça, même pour un gars de sa trempe, ça commence à faire beaucoup pour un seul homme…

Maurice, un peu en retrait, a assisté à la scène :

« Vas-y, dit-il doucement, se parlant surtout à lui-même, vas-y mon frère, laisse toi aller, tu l’as bien mérité : ce que tu as réussi à accomplir, y’a pas grand monde sur cette planète qui auraient été capable de le faire… »

Puis il s’éloigne doucement, laissant René seul avec lui-même…

Mercredi matin, le Respectable est debout de bonne heure, un peu plus fébrile que d’habitude. Pourtant, il a fait comme à l’ordinaire : petit déjeuner léger, footing et douche froide, puis re-déjeuner un peu plus copieux, pour enfin lire (enfin…, tenter d’en lire une partie) le courrier qui inonde la boîte aux lettres, ainsi que son journal : dans ce dernier, en première page, il est fait écho d’un vieux monsieur qui vient de bouleverser l’histoire de la course motocycliste, et pourtant, dans ce type de quotidien, la moto fait rarement la une… Là, un article complet est consacré à présenter le « phénomène », et il est signé… Grigou The Kick !

Dans celui-ci, le journaliste évoque la récente carrière du Respectable, depuis la prise de conscience de son immobilisme dans l’exercice de sa passion jusqu’au GP d’Australie, en passant par le stage au Mans avec SARRON. Il décrit l’incroyable volonté de son ami à défier le poids des ans et l’émergence d’un talent fou à une période de la vie ou, généralement, on passe plutôt le plus clair de son temps à ressasser les souvenirs en les enjolivant de jour en jour

René esquisse un sourire en lisant les éloges de son pote à son sujet. Va falloir qu’il lui explique comment il s’y est pris pour piger dans un truc aux antipodes de la moto !

L’Ancien est soudain sorti de sa lecture par un Maurice qui s’adresse à lui d’un ton excité :

« René ?!!! , Y’a une grosse bagnole qui vient de sa garer devant la maison, avec deux flics en moto !!! »

Pépère se lève tranquillement, va vers la fenêtre et écarte doucement le rideau. Pas de doute : une énorme limousine avec une cocarde tricolore au pare-brise, deux motards de la police en tenue d’apparat, un chauffeur en costard noir et une espèce de pingouin à binocles, vêtu comme une gravure de mode dont on aurait ôté toute gaieté, menu mais raide comme la … à Maurice après absorption de la désormais fameuse mixture. Et d’un sérieux, le gus… Sans dec’, ce type doit avoir trente cinq ans au plus, mais il fait déjà l’age de son grand-père, pense René en rigolant de la comparaison d’un gars comme ça et… lui-même !

C’est justement ce curieux personnage – d’après les standards du Respectable – qui sort de la voiture pour venir toquer à la lourde. C’est René en personne qui ouvre la porte. L’autre rectifie sa position, regarde le gars fixement pendant quelques instants, puis demande d’une voix totalement impersonnelle, comme si elle sortait d’une bande enregistrée :

« Monsieur GEDEUFOITRENTANS, je vous prie… »

René, devant la mine de constipé du gus, a décidé de s’amuser quelques instants…

« Ouais…, c’est pourquoi ? Si c’est pour lui vendre un aspirateur, pas la peine d’insister : y’a c’qui faut ici… »

L’autre, un peu décontenancé, répond :

« Excusez-moi, mais je suis le secrétaire particulier de Monsieur le Président CHIRAC. Je réitère en changeant la formulation de ma question : Monsieur René GEDEUFOITRENTANS habite bien ici ? Si oui, pourrais-je le rencontrer ? »

« Ben… Y’m’semble en effet qu’il crèche dans l’coin… Vous lui voulez quoi ? »

« Mmm…mmmm…mais…, heu…, voyons…, il a rendez-vous avec Monsieur le Président. Et la République ne saurait attendre !, répond l’autre un peu courroucé.

René éclate soudain d’un rire franc :

« Vous formalisez pas, mon vieux, c’est moi René. J’avais envie de plaisanter un peu pour vous mettre à l’aise »

« Sachez monsieur, rétorque le Constipé un peu pincé, que dans les hautes sphères nous ne goûtons que fort peu ce genre d’humour ! »

« Ben alors, vous devez pas rigoler souvent, soupire l’Ancien, mais entrez, je vous prie, le temps que je prenne mon blouson »

« Monsieur GEDEUFOITRENTANS, vous me permettez de pensez qu’il s’agit là encore d’une plaisanterie ??? »

« Hein…, quoi… ? »

« Je parle de votre tenue vestimentaire. Il est inconcevable de se présenter ainsi à l’Elysée sans porter au minimum un costume : le protocole d’usage exige au moins cette démarche… »

Faut dire que René est vêtu d’un jean et d’un tee-shirt, comme à son habitude…

« Bon, rétorque le Gatouillable amusé, si y’a qu’ça pour vous faire plaisir… J’dois avoir un vieux costard qui traîne dans un placard : il est pas tout jeune – faut dire que c’est pas l’genre de truc que j’met souvent, j’dois l’avouer – mais j’pense qu’il doit encore m’aller. Vous allez m’attendre à l’intérieur et mon frère Maurice va s’occuper de vous pendant que j’me déguise en perroquet ! Au fait, c’est quoi vot’nom ? »

« Charles Henry Edouard de la Queue Molle, monsieur »

« A vos souhaits !, vous permettez que j’vous appelle Charles ? Moi, c’est René. Mauriiiiice !!! Tu peux t’occuper du monsieur pendant qu’je m’équipe ? »

« Tu prends ta moto ? », s’étonne le frangin.

« Non, j’met mon costard que j’avais gardé du temps du remariage du vieux… »

Quelques longues minutes plus tard, voilà un René transfiguré qui descend l’escalier…

« Et j’vous interdis de vous foutre de moi ! », déclare aussi vite ce dernier.

Maurice, amusé par l’attitude de son frère, ne peut s’empêcher de dire :

« Ben…, finalement…, c’est moins pire que j’pensais… »

Tu le verrais, l’Ancien dans son costume gris perle, type « années cinquante »… : on peut pas dire qu’on le sent à l’aise, ainsi accoutré, mais ma foi, il ne s’en sort pas trop mal… à part la cravate ! Heureusement, son frère est là pour peaufiner la présentation : en un tour de main, voilà un nœud impeccable de fait, et un Respectable plus à l’image qu’on se fait en général d’un type de soixante berges passées !

Le Charles Henry, pendant ce temps, est toujours immobile dans le hall d’entrée…

« Maurice !, je t’avais demandé de t’occuper du monsieur… », s’adresse René à son frangin sur un ton de reproche.

« C’est pas ma faute, s’excuse le Liquéfié, j’y ai proposé un verre, mais y dit qu’il boit pas. Et il a même pas accepté de s’asseoir ! »

« Charles, décompresse un poil, mon gars – je te tutoie, mais c’est juste pour te mettre à l’aise – t’es chez moi et t’as pas b’soin de jouer les maniérés ! » déclare René à l’intéressé.

« C’est que je suis au service de l’Etat, et en mission commandée ! L’étiquette… »

« Bon, ça va, coupe l’Ancien, mais on pourra pas dire que j’aurais pas fait le maximum pour être sympa avec toi… On y va ? Faut pas faire attendre ton patron ! »

Et voilà notre héros en route pour le palais de l’Elysée !

La limousine marche bon train, aidée en cela par les deux motards qui ouvrent la route toutes sirènes hurlantes. A l’intérieur, le gars Charles tente – avec certaines difficultés…- d’expliquer à René le protocole d’accueil, ou il doit se placer, ce qu’il doit dire ou ne pas dire…, enfin tout ce qu’un type de la trempe de Superpapy exècre par dessus tout…

Au bout d’un moment, mais il n’en dit rien au secrétaire du président, Pépère commence à se demander si c’était réellement une bonne idée d’accepter une telle invitation !

Enfin, le cortège pénètre les Champs-Élysées, puis tourne à gauche peu avant la Concorde. Y’a du bleu partout, que ça finit par en devenir intimidant : au fur et à mesure de la progression, René, sans trop savoir pourquoi, commence à avoir une drôle de boule au fond de la gorge…

Cette fois, ça y est, la limousine vient de franchir le porche majestueux du palais présidentiel !

René n’est pas au bout de ses surprises : toute la garde républicaine est présente dans l’immense cour, bien alignée de part et d’autre, et le tapis rouge a été étendu comme à la télé…

La voiture s’arrête pile-poil à hauteur de portière de ce dernier, tandis qu’un groom sapé genre « hôtel de luxe » vient ouvrir la porte en invitant le Respectable à descendre. Ce faisant, Charles recommande à l’Ancien de se tenir au garde-à-vous et d’attendre. Pépère, intrigué, et quelque peu impressionné, s’exécute.

Un roulement de tambour se fait alors entendre, et soudain une haute stature fait son apparition là-bas, par la porte ouverte de l’immense bâtisse au pied de laquelle se trouve l’autre extrémité du tapis : Jacques CHIRAC !

La prestance du président français… ! : celui-ci descend les marches d’un pas souple en gardant la tête droite, puis s’avance pour venir à la rencontre de René. Le Respectable, au fur et à mesure que l’illustre personnage se rapproche de lui, sent son cœur battre de plus en plus fort. A présent, Monsieur CHIRAC est presque à son niveau… Bon sang ce qu’il est grand ! Et surtout, c’est son regard qui impressionne le plus : deux billes noires scintillantes qui semblent te transpercer jusqu’aux tréfonds de ton être, d’une lueur presque insoutenable…

René, tu commences à bien le connaître désormais, n’est pas vraiment quelqu’un dont l’habitude est de plier ou de s’incliner devant qui que ce soit, mais là… L’Ancien a la désagréable impression d’être une mouche prise dans une toile voyant approcher l’araignée : il voudrait s’enfuir, mais ne peut bouger tant le souverain français semble avoir de l’emprise sur l’ensemble de sa personne par le seul fait de le fixer droit dans les yeux !

Enfin, il parvient à articuler avec quelques difficultés :

« Mes respects Monsieur le Président… »

Jacques CHIRAC marque un temps d’arrêt, comme pour bien marquer l’instant présent, puis, sitôt les tambours tus, ouvre la bouche et déclare, d’un ton solennel :

« Monsieur René GEDEUFOITRENTANS, au nom de la république française, par les pouvoirs qui me sont conférés, pour avoir porté nos couleurs et fait retentir notre hymne national à l’autre bout de la planète, malgré le poids de vos années…, je vous fais chevalier de la Légion d’honneur pour service rendu à la patrie ! »

Nouveau roulement de tambour, puis un militaire remet une boîte au président, lequel en retire une médaille. Toute l’assemblée en tenue se met au garde-à-vous et le président fixe la décoration au revers du costume d’un René qui retient son souffle en se demandant ce qu’il fout là…

Puis vient l’accolade, pendant laquelle monsieur CHIRAC déclare au Respectable :

« Je tenais absolument à vous faire cette surprise… A présent, si vous le voulez bien, suivez-moi ! »

René, tel un pantin, se laisse guider par le président, et les deux hommes pénètrent bientôt dans le hall du fabuleux palais, suivis par Charles un peu en retrait. Le faste à l’intérieur… : tu peux pas savoir, t’y as jamais été, mais sache que les plafonds culminent à une hauteur invraisemblable, parés de dorures que soulignent des immenses lustres de cristal. Partout, sur le sol et les murs, le marbre blanc règne en maître, apportant malgré la froideur de sa matière, une douce impression de tiédeur grâce à l’harmonie crée par un ensemble dont chaque élément forme un tout, laissant le visiteur s’envahir dans un univers de quiétude absolu renforcé par l’insonorité des lieux qui renvoie juste l’écho des pas martelant le sol.

Pépère en a le souffle coupé ! Mais le président, habitué des lieux, traverse cette pièce somptueuse sans y prêter attention. A l’autre bout, une porte semble s’ouvrir sur l’extérieur. Effectivement, voici maintenant les fameux jardins de l’Elysée ! : t’as déjà eu l’occase de voir ceux du château de Versailles ?, ben là, c’est commac mais en mieux !

Je vais pas te faire la visite complète, j’suis pas payé pour ça : t’as qu’à envoyer un mail au palais présidentiel en te recommandant du Respectable… Peut-être auras-tu l’honneur d’être invité toi aussi…

Là, Monsieur CHIRAC marque une pose près d’une espèce d’immense table de salon se trouvant à proximité d’une superbe pièce d’eau avec une colonne au centre représentant une sirène laissant ruisseler l’élément liquide le long de son corps dénudé. Encore une fois, c’est le calme qui domine : quel contraste quand on songe que nous sommes en plein centre de la tumultueuse capitale parisienne ! Un immense parasol a été installé, car la journée promet d’être chaude, et une table remplie de mets divers pour la composition d’un solide petit déjeuner dressée. Le président fait signe à René de prendre place, tandis qu’il en fait de même. Charles, toujours à proximité, s’installe à son tour, mais le premier homme de France se tourne aussitôt vers lui :

« Non ! Pas toi, Charles… Laisse-nous s’il te plait ! », dit-il d’une voix calme mais dont le ton employé est assez impératif.

« Mais… Monsieur…, le protocole… », bredouille le secrétaire d’un air incrédule.

« Ha non !, tu vas pas recommencer avec ton truc, bidule, machin !!! Tu nous laisses, j’ai à parler à monsieur GEDEUFOITRENTANS seul à seul. Aller, va jouer avec les mouches ! »

L’autre se lève et se hâte de déguerpir, non sans jeter un regard noir envers René, lequel n’en revient pas de la dernière réplique du président envers son secrétaire : le ton employé est celui du chef de l’état, mais les mots…

Jacques CHIRAC jette alors un regard à droite (normal) puis à gauche, et finit par déclarer d’un air satisfait :

« Ha !, enfin tranquille… »

Puis, le président se lève soudain, tombe sa veste et sa cravate, ainsi que sa chemise… Il est maintenant en tee-shirt représentant une NORTON Commando !

René, sans moufeter le moins du monde, attend la suite avec une curiosité croissante. Jacques croise son regard étonné en direction de l’effigie de la moto, et répond en souriant :

« Ben oui, le président est aussi un homme… J’ai toujours aimé cette machine que j’avais pu essayer à l’époque. Mais maintenant, je suis tenu par les rênes du pouvoir qui m’empêchent de vivre ce qui est une passion rarement exercée… », dit-il en soupirant, un soupçon de regret dans le regard.

Quel contraste avec l’instant d’avant !, songe René. L’être, un peu froid et distant, semble maintenant un homme ordinaire…

« Mais bon, reprend t’il aussi vite, vous n’êtes pas là pour entendre ressasser les souvenirs d’un vieux nostalgique ! Je tenais d’abord à vous féliciter personnellement pour les deux manches que vous m’avez fait vivre sur EUROSPORT : avec Bernadette, on était comme deux gosses et j’avoue avoir hurlé quand vous êtes passé devant la ligne en vainqueur… Bon sang, quelle course ! Mais j’arrive toujours pas à comprendre comment vous avez fait pour en arriver là ! »

« Que dois-je répondre Monsieur le Président… ? En fait, tout est arrivé si vite que je n’ai pas encore pu réfléchir à cette question. Je suis simplement un passionné qui a décidé de vivre jusqu’au bout son rêve ! »

« Vous voulez me faire une faveur ?, appelez-moi Jacques, et mieux encore : on se tutoie. Ce sera plus simple comme ça… Pour tout dire, je commence à en avoir ma claque de toutes ces mondanités et obligations de mon boulot d’président… Tu peux pas savoir ! Tiens, prend un croissant avec ton café ! »

« Mons…, heu… Jacques…, vous…, tu… j’veux dire… », bafouille René, au comble de la surprise.

Jacques éclate alors d’un rire franc, puis déclare :

« Me…de René !, tu vas pas faire comme les autres ??? C’est là mon drame, depuis que j’suis président, tout l’monde me lèche les bottes et j’ai plus d’copain ! Quand j’t’ai vu à la télé, j’me suis dit : en v’la un qu’est vraiment différent des autres, bon sang qu’est-ce j’aimerai avoir un pote comme ça ! Alors, s’il te plait, fais-moi plaisir et considère le fait que le président est un homme comme tout le monde, et passionné de bécane en plus. Tu veux une preuve ? Tu crois VRAIMENT que si Christian ESTROSI fait partie de mon équipe, c’est pour ses qualités de politicard ? »

Là, René finit pas se lâcher complètement, séduit par ce type étonnant :

« Ouais, je comprend… Mais si tu m’as venir, je suppose que c’est pas uniquement pour me cirer les pompes ? »

« A la bonne heure !, s’exclame le président, c’est comme ça que je veux t’entendre ! Reprend un croissant, j’te dis. Mais t’as raison, et j’vais te donner l’explication : Quand l’Vieux m’a filé les clés de la maison – et moi, naïf, ça faisait deux ans que j’en rêvais de ce boulot- il m’a dit de pas m’inquiéter, que les affaires étaient en ordre et que maintenant que je prenais la relève, il allait enfin pouvoir passer ses journées à la pêche, après avoir fait le ménage dans les affaires… Tu parles : trois millions de chômeurs, les syndicats qui arrêtent pas de se plaindre, la délinquance qui monte, la dette extérieure, et plein de bidules, machins comme ça… En fait, le boulot de dans deux ans, quand j’l’ai eu, j’ai vite réalisé que j’y connaissais pas grand chose, alors j’ai cherché à bien m’entourer pour faire bosser les autres à ma place. Et je t’assure que c’est pas facile de faire semblant de surveiller tout l’monde quand y’a mille problèmes à résoudre et que toi, tu sais pas comment faire. Alors, j’ai pris ceux qui semblaient être les meilleurs, mais j’vais te confier un secret : plus ils étudient à l’E.N.A., et plus ils sont à côté de la plaque. Quand ils font une bourde, c’est bibi qui trinque ! Tu parles d’un cadeau comme boulot…
Tu vas me dire, y’a l’jeune Nicolas qui veut la place : ouais mais bon, j’peux pas lui laisser la maison tout de suite, faut attendre les élections pour ça. Déjà, j’ai réduit le mandat à cinq ans : ça me fait gagner deux piges.
En attendant, avec la constitution européenne, y’a p’têt moyen de refiler le taf au d’sus de moi : en gros, j’serai plus PDG mais simplement directeur. Mais faut que les français disent oui pour ça : c’est l’boulot de Raffi de les décider. Mais j’crois que le Jean-Pierre, j’lui ai filé un peu trop de trucs à faire et maintenant, il craque et commence à gatouiller sévère : si les français s’en aperçoivent, c’est foutu !
Donc, pour résumer, c’est sa place que je te propose… »

« Heiiiiiiiiiin ???, moi premier ministre ???????????, mais j’y connais rien à la politique… »

« Justement, comme ça t’as moins de chances de dire ou faire des con…ries. Toute façon, tu fais dire oui aux français, et après c’est les autres qui vont bosser pour nous… Mais c’est un mec comme toi qu’il faut pour ça ! Alors t’acceptes ? »

Tu trouves pas que ça commence à faire beaucoup pour un seul homme, tout ça ?

« Après, je te garantie qu’on va pouvoir de la bécane à volonté, sans compter que je te laisse carte blanche pour édicter des projet de loi en faveur de la moto… »

Voilà le défaut de cuirasse du Respectable… : sa passion immodérée pour la moto…

Sans s’en rendre compte, il accepte la proposition du président, et…

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

« Hein ???, ha ! Pu…ain de réveil… !!! »

René est dans son lit : mal au crane et les murs de la chambre semblent danser autour de lui…

« Bon sang ! Quel rêve…, se dit le Gatouillable, Faut que j’arrête de picoler comme ça, moi ! »

Lentement, il tente de sortir de son lit, mais ses vieilles articulations le rappellent à l’ordre : faut dire que quand on a dépassé soixante ans, la mécanique est plus longue à chauffer…

Machinalement, il jette un regard sur le poster à l’effigie d’AGO, lequel est en bonne place sur le mur central de la pièce.

« Jamais fait un rêve pareil…, ça semblait si vrai pourtant… », dit René à haute voix.

A son age, quand on vit seul, on se parle souvent à soi-même.

Il lui faut bien une plombe pour émerger, mais comme le mal de tête persiste, il décide de descendre au sous-sol pour sortir sa moto, histoire de prendre l’air : peut-être ainsi ira t’il mieux après…

Clic ! L’interrupteur donne aussitôt la lumière : sa vieille YAMAZUKI 1000 XYZ l’attend sagement. Tiens ! elle a encore perdu de l’huile… Rien de plus normal : cette moto est atteinte de la même Respectabilité que son proprio !

René enfile ses vieilles bottes. Pour ce faire, il se penche et grimace par la douleur provoquée au niveau de ses articulations lesquelles ont pas mal bourlingué pendant toutes ces longues années à rouler hiver comme été. Puis il décroche son vieux barbour rapiécé, en se disant qu’un jour viendra ou il faudra bien songer à le remplacer. Mais René est un nostalgique…

Son intégral n’est pas en meilleur état, mais il est peint au couleurs de son idole, dédicacé en soixante dix sept de la main même du champion, alors…

Un p’tit coup de démarreur, et la brèle prend vie. Bien-entendu, le petit nuage de fumée qui sort des échappement est bien présent pour lui rappeler qu’un jour ou l’autre…

Le Respectable sort maintenant du sous-sol et, pendant que la brèle monte doucement en température, vérifie dix fois qu’il a bien fermé la porte à clé… Que veux-tu, à cet age-là, on a ses petites manies !

Soudain, le bruit strident d’un deux temps en approche se fait entendre. Cette fois, René vient totalement d’émerger : il monte rapidement sur sa moto, et passe la première. Il semble attendre quelque chose… ou quelqu’un !

Wiiiiiiiiinnnn ! fait le *****-feu en passant rapidement devant lui. L’Ancien, rageusement, lâche l’embrayage et se lance à la poursuite de ce jeune trou du c… de Valentini ROSSO qui cette fois, c’est certain, ne lui échappera pas !

Dis voir…. ? Oui, c’est à toi que je m’adresse ! Franchement, t’y a cru à cette histoire de Gatouillable capable de mener le mondial Superbike ???

FIN.



avatar Jujubarteam 05-06-2005 00:00
avatar Jujubarteam 05-06-2005 00:45
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Merci J-Paul pour cette magnifique aventure que tu nous a fais partager et qui nous a fais tant rever... clin d'oeil

Bravo a toi...c etais super... super content

super



avatar jyv 05-06-2005 01:39
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

GEANT............. super content

j'en suis sans voix............ flute


pourquoi c'est déjà fini........ pas content pas content



avatar tom's 05-06-2005 10:02
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

super content super content thx AMIGO clin d'oeil
On a beau dire, l'ag est dans la tête, et bien tristes sont ceux qui n'ont pas de rêves cool



avatar Papy_78 05-06-2005 12:30
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

J-Paul, un seul mot : BRAVO... clin d'oeil

Au fait, qui va aller expliquer à Maurice que toute cette histire était un rêve... :)

Fou et sympathique, au demeurant super content

avatar J-PAUL 05-06-2005 16:45
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Ben oui..., fallait que ça arrive un jour : je dois avouer que je finissais par plus trouver quoi écrire (et pourtant, dans l'forum, y'a qu'à se servir...) !

Le truc, c'est de prendre du plaisir en écrivant, sinon ça se ressent et la mayonnaise tourne rapidement, et tout le monde s'em...rde, écrivaillon inclus.

Là, je dois avouer que je commençais à en avoir un peu ma claque de toujours en revenir aux mêmes sujets, alors qu'à la base, ce truc, qui est devenu cette saga du volume d'un bon bouquin, n'était qu'un clin d'oeil au bras de fer des deux générations.

En plus, alors que j'étais à des années lumières de penser à ça, voilà t'y pas qu'on me glisse à l'oreille que mes délires seraient à l'aise sur papier avec reliure : sceptique au départ, l'idée a fait son chemin depuis, et je compte tenter l'aventure... avec votre aide, bien-entendu !

Pour qu'un éditeur dresse l'oreille, il faut qu'il sente que le public accroche, sinon c'est même pas la peine d'essayer.

Si ça marche, je compte bien demander un truc à Sato par la suite...

Si, ça marche pas, ben... on aura quand-même bien rigolé clin d'oeil !



avatar Bulle 05-06-2005 19:49
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

c'est genial super content
j'aime beaucoup la fin super content



avatar maurice09 05-06-2005 22:36
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Bravo J-Paul, mais tu as oublié de dire que cette histoire est réellement arrivée au frère de rené super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content super content



avatar Papy_78 05-06-2005 22:37
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Maurice, là, c'est vraiment l'heure des gouttes... gnarf

avatar maurice09 05-06-2005 22:39
avatar Papy_78 05-06-2005 22:41
Re: l'apothéose de René, pour tom's qui n'en peut plus

Oui, oui... ange

Et encore, t'as d'la chance, tu passes au travers de la "chemise à grandes manches" :)

Au fait, tu vas récupérer tes baskets quand ?... gnarf

 

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