Histoire de motarde

Des virolos à la mer

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

ZZR au repos depuis des lustres...
Le mimosa à côté est déjà bien en fleurs, si tu allais voir celui du Col du Vent ? Harnachement, petits bichonnages avant le départ et mince, le crachin arrive. Pourtant le ciel a l'air dégagé par endroits. Tant pis, tu iras au hasard de la qualité des routes, de ta conduite.
Un peu récalcitrante pour démarrer, noooon, ne me fais pas ce coup-là, je vais craquer, ZZR, il faut que tu marches, alleeeeeeeez, un petit effort.
Enfin, le moteur est parti. Vu l'heure, je peux faire chauffer un peu le temps de finir de m'habiller, pointer le stop et hop, départ. Marrant comme tous les gestes reviennent. Marrant comme d'un coup, on se sent bien, au gré du vent, seule au guidon au milieu de toute cette agitation. je sais que dans peu de temps, j'aurai la route pour moi toute seule.
Pression des pneus, une Daytona jaune.
Mouais, je m'ennuie sur la 4 voies, un peu peur des contrôles radars, tout droit, non, allez, j'ai envie de voir les arbres de près, sors et rejoins Aniane par les petites routes. Je n'aime pas ces virolos sous le crachin, la route est sale par endroits, je ne sais pas jusqu'où ça tient, option lopette dès que je sens que c'est mouillé. Par moments, des passages secs, je la tire un peu et la retrouve. Le soleil est là, quelques rares taches de jaune ou de bleu, ce n'est plus la même saison que tout à l'heure.
Arrêt au Pont du Diable avec quand même quelques rares touristes et la pluie revient sous le soleil, fine d'abord puis plus présente. Pas envie de m'aventurer seule dans le Col du Vent avec la pluie, les virages mouillés et l'assurance de conduire comme un pied. Tant pis, il ne te reste plus qu'à guetter l'arc-en-ciel qui va venir. Rien, toujours rien, rentre par la 4 voies et tu ressortiras après suivant le temps.
Retour, un camion, rétrograder, le moteur à 12000 tr, tu es belle, ma moto.
Un village avec son agitation et son marché. La 4 voies et son arc-en-ciel de toute beauté avec ses couleurs, là, sur la gauche. Dommage, je ne peux que lancer des coups d'oeil furtifs. La route est sèche, juste quelques courbes, je ne sais pas pourquoi je ne crains plus les radars.
Une bretelle d'accès dans Montpellier : tout bête, le grand beau est revenu, dans le virage on voit les pins se dessiner sur le ciel bleu. La nature et le temps changent tellement vite ici comme si l'on avait parcouru des kilomètres et des kilomètres ! Petite pause, le temps que le vent chasse les derniers nuages, envie de vitesse et de voir la mer. Il suffit d'aller tout droit avec une petite pensée à celui qui ne la prend plus car il n'a pas le temps de passer la 4.
Ben, en 6, ça passe quand même :-)). Les étangs sont très hauts, bleu marine et blancs sous le soleil et le vent.
Le printemps à la Grande Motte. Les gens aux terrasses, les enfants qui étrennent leurs nouveaux jouets, la mer agitée avec son reste de vagues, quelques voiliers au loin, un couple de motards qui inspectent ZZR, un gamin sur son jouet à roulettes qui a décidé d'en faire le tour, le tour, de plus en plus près. Un peu peur qu'il ne se prenne dedans...
Le soleil se cache, l'humidité tombe vite, il faut rentrer. Un beau VFR rouge. Un virage d'entrée sur la 4 voies que certains savent bien prendre, ben, moi, tant pis, à mon rythme, avec ma moto qui m'a emmenée encore dans des dizaines de paysages et de sensations différents en si peu de distance et de temps.
Tu mériterais bien une bonne toilette. Peut-être demain avant de sortir.

V La Rédaction

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