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Histoire de la République Tchèque

De l'arrivée des Slaves à la fin de la Tchécoslovaquie

Venceslas Ier, Saint patron de la République TchèqueHabitée depuis la Préhistoire, les Slaves n'arrivent en République Tchèque que durant le 7ème siècle. L'histoire slave est officiellement lancée au 8ème siècle avec la création de la principauté de Grande-Moravie. C'est à cette époque que les missionnaires Cyrille et Méthode évangélisent les Slaves. Peu après la création de l'état, la Hongrie envahit le territoire. Les Tchèques gardent alors leur autonomie, à l'inverse des Slaves. Au 10ème siècle, la première dynastie se constitue : les Przemysl.

Le souverain Borivoj, premier Przemysl dont on trouve des traces du règne, se convertit au catholicisme et diffuse la religion dans le royaume. C'est à ce moment que l'Etat tchèque devient une nation érudite, avec l'importation de livres, l'édition de biographies de saints et de chroniques. En 924, l'arrière-petit-fils de Borivoj, Venceslas de Bohême, prend le pouvoir avant d'être tué par son frère. Il est béatifié et déclaré saint patron de la Bohème. En 973, Prague est construite et devient un évêché.

Au 12ème siècle, le royaume commence son expansion et son urbanisation avec la création de ville comme Brno. En 1306, la dynastie des Przemysl s'éteint, mettant fin à la première dynastie du royaume. Le Royaume de Bohème est annexé au Saint-Empire romain germanique, tout en gardant une certaine autonomie. En 1355, le souverain du royaume devient empereur du Saint Empire. Prague devient ainsi la capitale et le royaume connait son âge d'or. La plupart des grands quartiers de Prague sont érigés à cette époque, tout comme le pont Charles, toujours debout aujourd'hui.

Des conflits religieux et nationalistes

Dès la fin du 14ème siècle, les premiers soutiens à la Réforme protestante apparaissent en Bohème. Les thèses calvinistes et luthériennes rencontrent une grande popularité au sein de la population, malgré une résistance farouche de l'Eglise. A cette époque, le roi en place, Venceslas, est fortement critiqué et crée une instabilité au sein du Saint empire. Une majeure partie du 15ème siècle est secouée par une guerre religieuse et politique, qui se solde par l'immolation de Jan Hus, prédicateur protestant et la défenestration des partisans hussites. A l'issue de la guerre, une certaine tolérance est acceptée envers les deux doctrines.

 La seconde défenestration de Prague, Matthäus Merian (1662)Le 16ème siècle voit l'arrivée au pouvoir des Habsbourg. Prague redevient un centre culturel après avoir été délaissée pendant plus d'un siècle. Malheureusement, les tensions du siècle précédant entre protestants et catholiques remontent et mènent à la guerre de Trente Ans après la défenestration - ratée - des sujets des Habsbourg qui tentaient d'accroître l'influence catholique dans le pays. Les protestants sont vite vaincus et les Habsbourg assoient leur pouvoir sur la Bohème, qui est mise sous tutelle. Un mouvement de Contre-Réforme est mis en place et la population est convertie de force. C'est le début d'une domination allemande dans le pays.

Indépendance face à l'Autriche

Il faut atteindre 1848 pour que le Printemps des Révolutions amène une nouvelle vague de nationalisme tchèque dans le pays, qui s'est peu à peu germanisé. Les nationalistes se donnent la lourde tâche de réinviter la langue tchèque, d'intellectualiser la société et de renforcer l'unité de la Bohème. Trois ans plus tard, le royaume de Bohème accède à la liberté religieuse, l'abolition du servage et à l'égalité devant la loi.

Les années qui suivent voient l'arrivée d'une monarchie constitutionnelle en Autriche, ainsi qu'une montée du désir d'une unification de l'Autriche et de l'Allemagne, ce à quoi s'opposent les Tchèques. Une guerre s'engage entre l'Autriche et la Prusse, dont cette dernière sort victorieuse. La Bohème reste sous le contrôle austro-hongrois, mais ses demandes sont écartées par le pouvoir. Ils tentent au fil des années de faire entendre leur voix, mais les relations continuent de se détériorer face à un empire sourd aux revendications tchèques. La Bohème devient peu à peu un territoire fortement industrialisé, tandis que le sentiment national tchèque s'intensifie. A la sortie de la Première Guerre Mondiale, l'Empire affaiblit, les Tchèques déclarent leur indépendance et la création d'un Etat tchécoslovaque.

La Tchécoslovaquie

Les premières années de la République sont sous tensions. Les Tchèques et les Slovaques sont bien majoritaires sur le territoire, mais de nombreuses minorités représentent près de la moitié de la population, dont les Allemands. Ces derniers sont écartés de l'élaboration de la Constitution. Mais la Seconde Guerre Mondiale n'est pas loin et dès son arrivée au pouvoir, Adolf Hitler réclame les territoires germanophones du pays. Les Sudètes lui sont cédées en 1938, mais celui-ci envahit la Tchéquie entière dès l'année suivante. A la défaite de l'Alliance, la République est rétablie.

En 1948, le communisme s'impose comme modèle. Klement Gottwald devient le premier président communiste de la Tchécoslovaquie et instaure un culte de la personnalité jusqu'à sa mort en 1953. Parallèlement, l'unité entre Slovaques et Tchèques s'effrite. Le gouvernement se divise rapidement en deux chambres distinctes. Ce dernier tente une libéralisation de la politique, avec une certaine liberté de la presse, d'expression et de circulation. Mais cette tentative est avortée par l'invasion de l'URSS, qui démantèle rapidement la politique socialiste mise en place pendant ces quelques mois. Pendant vingt ans, le communisme reste en place, jusqu'à la Révolution de Velours de 1989 qui destitue le pouvoir en place de façon pacifique.

Dès la fin du régime communiste, Tchèques et Slovaques s'accordent sur la séparation en deux Etats de ce qu'était la Tchécoslovaquie. Cette scission est confirmée par les élections des deux premiers ministres et mise en place en 1993. Les actifs sont divisés de façon équitable et le dessin des frontières ne posent aucun problème. La République Tchèque est proclamée. Depuis, celle-ci a rejoint officiellement l'Union Européenne en 2004. Malgré un passé fortement religieux, c'est aujourd'hui un des pays les moins religieux au monde, avec 34% de la population se déclarant non-religieuse et 45% ne souhaitant pas répondre à cette question.

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