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Drones de loisirs

Comment choisir son drone et comment l'utiliser

Conseils d'achat, de pilotage et de maniement des commandes

Phénomène grandissant, les caméras embarquées se sont peu à peu installées dans le paysage motocycliste, car elles permettent de capturer ses sorties sur piste et sur route avec une facilité déconcertante. Depuis quelques années, on assiste également à l'essor des drones, ces petits aéronefs quasi automatisés qui permettent désormais d'effectuer des prises de vues aériennes à moindre coût.

Cependant, le développement de ces appareils électroniques s'est accompagné d'une offre considérable de la part des fabricants, si bien que l'on retrouve des drones de toutes tailles à tous les prix, de 25 euros à plusieurs milliers d'euros. Et que les courses de drones en FPV notamment ont commencé à faire leur apparition, comme lors du dernier Paris Drone Festival qui a réuni 180.000 personnes le 4 juin 2017.

La législation concernant leur utilisation a également fortement évolué et va continuer à évoluer en 2018. Afin de nous y retrouver, nous dressons avec vous un petit guide pour vous aider du choix de l'appareil jusqu'à son utilisation.

Vol stationnaire d'un drone de loisir

Petit ou grand ?

Le Cheerson CX-10C est le plus petit drone avec caméra du marchéOn dit souvent que ce n'est pas la taille qui compte. Un adage qui ne s'applique pas forcément aux drones. Les plus petits modèles du marché mesurent à peine 4/5 cm de côtés et ne pèsent que quelques grammes. Ces appareils à l'allure de jouets ont l'avantage d'être très accessibles financièrement, mais aussi d'offrir un très bon outil de découverte.

Le Cheerson CX-10C en est un parfait exemple puisqu'il n'est vendu qu'aux alentours de 25€, mais intègre une caméra et propose les principales fonctionnalités de ce type d'appareils comme le vol stationnaire. Ces modèles réduits souffrent cependant d'une autonomie souvent limitée à 5/10 minutes. Ils se rechargent par contre le plus souvent en moins de 30 minutes. Le contrôle est ici radiocommandé. La qualité des prises des vues n'est pas bonne, mais il s'agit ici de s'initier. Leur durée de vie est également limitée et peut ne pas excéder les 250 vols. On ne peut demander plus à des objets qui miniaturisent au maximum et intègrent un maximum de fonctions dans un minimum d'éléments comme le capteur, accéléromètre et gyroscope.

Plus on monte en taille, plus les drones sont capables d'embarquer des technologies et des objectifs de qualité. Il faudra ainsi aller chercher dans les modèles faisant au moins 25 cm de côté pour bénéficier des machines les plus puissantes capables de supporter le poids d'une caméra d'action. En augmentant encore la taille et le nombre de rotors, jusqu'à 8, on retrouve même des drones capables de supporter un appareil photo reflex et des batteries supplémentaires pour une meilleure autonomie.

Si cet article traite uniquement des drones de loisirs, on voit désormais des drones de grande taille (avec des poids pouvant dépasser la tonne) capables de transporter des personnes ou évacuer des blessés avec des puissances supérieures à 1.000 chevaux.

Smartphone ou radiocommande ?

Le pilotage du drone peut s'effectuer de plusieurs manières différentes : à l'aide d'une radiocommande, via une application smartphone/tablette, en vol programmé, voire même autonome.

Les radiocommandes sont utilisées pour les petits drones et offrent une distance d'utilisation le plus généralement limitée à 20 mètres. Pour les modèles les plus évolués, ces radiocommandes peuvent atteindre les 500 mètres de distance voire plusieurs kilomètres (7 km pour le Inspire2) et inclure également des fonctionnalités de retour automatique au point de départ en cas d'éloignement trop important ou de perte de connexion avec la télécommande.

Le DJI Phantom est piloté par une radiocommande supportant le smartphone

Le pilotage par un smartphone se fait grâce à une connexion Wi-Fi et permet une distance de contrôle allant jusqu'à 100 mètres maximum. Les coupures de connexion sont fréquentes, mais les appareils sont le plus souvent dotés d'une fonction qui fait revenir voire atterrir le drone automatiquement. Les appareils munis d'un GPS peuvent même être programmés pour revenir à leur point de décollage automatiquement. Sur ces derniers, il est également possible de programmer un plan de vol au préalable en choisissant des points de passage et leur hauteur sur une carte. Le drone effectue alors le vol de façon automatique. Mais attention, il faut toutefois bien régler les paramètres, de hauteur de vol notamment, afin qu'il ne rencontre pas un obstacle ou simplement un arbre sur sa route de retour.

Enfin, il existe maintenant des drones autonomes, à l'image du Hexo+, ou le Mavic Pro, capables de suivre une personne par le biais d'une application (fonction follow me).

Quelques modèles permettent même de les contrôler par de simples gestes pour lui dire à distance de prendre un droonie, comme le dernier Mavic Air.

Certains drones se dirigent avec des lunettes, en immersion (FPV ou First Personal View) comme les DJI avec les Goggles ou le Mambo de Parrot.

Les fonctions de détection d'obstacle ont commencé à apparaître. Attention toutefois ! Cette détection d'obstacle ne fonctionne souvent pas à 360° et est limitée à quelques axes : frontal et/ou en-dessous. Ceci va s'améliorer dans le futur, les drones étant de plus en plus équipés de radars sur toutes les faces.

Caméra intégrée ou embarquée ?

De façon générale, les caméras intégrées dans les drones de petite taille ne sont pas de bonne qualité. Sur les plus gros modèles avec caméras intégrées, la qualité est très variable et il est le plus souvent impossible de remplacer ces caméras par un autre modèle. Ce qui a amené ces dernières années, les amateurs à construire leur propre drone pour les équiper par exemple d'une GoPro Hero. Ceci est actuellement en train de changer sur des modèles de type Phantom4 ou MavicPro dont la caméra rivalise désormais avec la GoPro avec la possibilité d'enregistrer en 4K.

Le Parrot Bebop 2 embarque sa propre caméra

Viennent ensuite les plus gros drones capables de supporter le poids d'une caméra. Ici la qualité dépend de l'objectif, la marque GoPro reste ainsi une valeur sûre chez de nombreux utilisateurs pour ses images, mais aussi sa facilité d'utilisation mais a de nombreux concurrents chez AEE (fabricant qui propose également un drone), Drift, Sony, TomTom ou Garmin.

Une bonne manière de s'assurer de la qualité d'image d'un drone ou d'une caméra reste de regarder des vidéos tournées par des utilisateurs et postées sur internet. Une rapide recherche du modèle souhaité dans YouTube permet souvent de se faire une idée objective.

Exemple de prise de vue avec le Parrot Bebop :

Une autonomie limitée

C'est sans doute le point faible des drones. Les batteries actuelles, qui sont toutes en Lithium Polymère, souffrent d'une autonomie restreinte. En moyenne, il faut compter 10 minutes de vol. Une durée qui peuvent doubler pour les modèles les plus performants sur ce point pour atteindre entre 20 et 25 minutes sur les modèles DJI récents. Ces batteries étant amovibles sauf sur les petits modèles, il est tout à fait possible d'en acquérir plusieurs et de recharger son drone au fur et à mesure de ses prises de vues; les fabricants proposent désormais des "combos" avec la possibilité d'acquérir un drone avec plusieurs batteries, plusieurs batteries pouvant être rechargées simultanément sur un même et unique chargeur. Un moyen efficace de contourner ce problème.

Les fabricants déconseillent de recharger les batteries immédiatement après utilisation, mais de les laisser refroidir au préalable.

Les batteries amovibles permettent d'améliorer l'autonomie des drones

Il est conseillé de transporter ses batteries dans des sacs dédiés, séparées afin d'éviter les risques de feu. Ces sacs sont même obligatoires en cas de transport en avion. Ils coutent souvent moins d'une dizaine d'euros comme les YKS Sac de Protection Anti-feu pour RC Batterie Accus LiPo 300 x 230mm pour garde de Charge et Stockage Anti-explosion des Batteries Sac en Fibre de Verre 300 x 230 mm.

Les fabricants de drones

Parmi les principaux fabricants de drones de loisir, on retrouve la marque française Parrot avec ses Bebop et AR Drone ainsi que DJI avec ses Phantom ou plus récemment le Spark ou le Mavic Air.

Au niveau des prix, on retrouve des drones avec caméra dès 25 € et l'on pense aussi à la meilleure vente du Bigben Hawk à 49 euros, qui inclut un décollage et atterrissage automatique ou la possibilité de prévoir son plan de vol tout en intégrant une caméra vidéo. Ce prix peut monter jusqu'à plusieurs milliers d'euros pour les modèles professionnels. Pour les modèles capables de supporter une GoPro, il faudra débourser au moins 600 €.

  • 3D Robotics
  • Acme avec le Zoopa Q165 ou Q410 ou les Zepto 55
  • Align avec le M480L
  • Ansmann avec le X-Drone
  • Bigben Hawk
  • Blade avec le 350 QX ou le Glimpse
  • BMI avec le Futura 360
  • Curtis avec le Yougblood Stingray
  • DJI avec le Innovation S900/S1000, les Mavic pro et Air, l'Inspire2 en haut de gamme (à partir de 3399€) ou le Phantom 4 advanced
  • Dromina avec le Minus
  • Drone Volt avec le Janus 360
  • Freefly Systems avec le Freefly Alta8
  • Gaui avec le 540H
  • Hexo
  • Husban avec le X4 V2 ou le X4 H107C
  • Galaxy avec le Visitor 6
  • Gaui avec le 540H
  • Gryphon
  • J-Perkins avec le Ethos QX75
  • MGM avec le quadri 360 elitcoptere
  • Parrot avec le Bebop ou le plus récent Mambo
  • PNJ avec le DR Mini 60 ou le R-Falcon HD
  • RC logger avec le RCEye 650
  • Skeyetech avec le YPack4
  • T2M avec le Red Flip ou le XF1
  • Walkera avec le Walhotenbr, le QR350 Devo7 ou le Scorpion
  • Xiro
  • Yuneec avec le Q500+ ou le H520
  • Zerotech Dobby
  • ...

Une règlementation de plus en plus contraignante

L'utilisation des drones pose de nombreux problèmes, que ce soit par rapport au respect de la vie privée, aux gênes de l'espace aérien ou encore au survol des sites protégés (aéroports mais aussi plages, villes...).

Ainsi la réglementation encadrant l'utilisation de ces appareils a rapidement évolué en France avec deux arrêtés publiés le 17 décembre 2015, eux-mêmes renforcés par la loi du 24 octobre 2016 publiée au JO du 25/10/2016 qui encadre désormais de façon drastique l'utilisation d'un drone, notamment dont le poids dépasse les 800 grammes.

Mais le poids de 800 grammes qui a souvent été la seule limite pour séparer la législation est en train d'évoluer pour inclure également l'énergie cinétique avec les drones dépassant les 80 joules. Pour rappel, l'Energie Cinétique se calcule selon la formule suivante : EC = 0,5 x mv2, où m est la masse et v, la vitesse. Selon cette formule, des drones comme le Mavic Pro ou le Bebop 2 (moins de 800 grammes) seraient alors concernés car au-dessus de la limite des 80 joules.

Pour l'instant, les drones de plus de 800 grammes doivent être enregistrés et ceux dépassant les 25 kilos doivent être immatriculés. Mais au-delà de l'enregistrement, un drone de plus de 800 grammes doit être équipé de signalement lumineux et sonore mais surtout demande à suivre une formation de téléopérateur.

A noter que certaines dispositions prévues notamment au niveau européen entreront en vigueur au 1er janvier 2019 voire en 2020 au plus tard. On parle notamment de l'obligation d'enregistrer son drone à partir du moment où il dépasse un poids de 250 grammes, comme le font déjà de nombreux pays, dont les Etats-Unis.

On se dirige en tout cas vers une législation européenne sous le patronage de l'Agence européenne de Sécurité Aérienne (AESA) pour les drones de loisir et professionnels. Ceci n'empêchera pas les règles de la DGAC au niveau français.

Ces textes permettent de faire la distinction entre les aéromodèles, destinés au loisir et à la compétition et les modèles d'activités particulières et d'expérimentation, qui regroupent tous les drones destinés à d'autres utilisations.

Pour simplifier les conditions d'utilisation de ces appareils, le Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a publié une notice explicative relative à l'usage des drones de loisir. Cette dernière comprend 10 points essentiels :

  1. Ne pas survoler les personnes ni être au-dessus de l'espace public en agglomération
  2. Ne pas dépasser les 50 mètres d'altitude ni un éloignement supérieur à 200 mètres en dehors des sites d'aéromodélisme autorisés
  3. Ne jamais perdre son drone de vue, ne pas l'utiliser de nuit ni dans un véhicule en mouvement
  4. Ne jamais voler à proximité d'un aérodrome ni survoler les sites sensibles ou protégés (terrains militaires, monuments historiques, réserves naturelles, centrales nucléaires...)
  5. Respecter la vie privée, informer les personnes présentes et demander leur autorisation pour tout enregistrement d'image permettant de les reconnaitre et ne pas en faire d'utilisation commerciale
  6. Etre couvert par une assurance responsabilité civile ou spécifique couvrant l'utilisation d'un aéronef
  7. Se documenter sur l'utilisation des drones avec le guide de l'aéromodélisme de la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile)

Notons également que pour les modèles pesants plus de 25 kg, une autorisation de vol et un permis ULM sont obligatoires. En cas de manquement aux différentes règles énoncées ci-dessus, l'utilisateur peut se voir infliger une peine maximale d'un an d'emprisonnement assorti de 75.000 € d'amende.

Les applications recensant les zones interdites : No Fly Zone

NFZ ou No Fly ZoneIl existe de nombreuses applications pour smartphone sur Androi et IPhone, recensant les zones interdites de survol, aussi appelées NFZ. On citera notamment Mach 7 par X-One Technology, initialement dédié aux pilotes d’avions, d’ULM et d’hélicoptères et qui propose aussi une aide à la préparation et au suivi des vols VFR.

Certaines applications fournies avec certains drones comme DJI Go4, permettent d'avoir un retour vidéo sur son smartphone mais aussi de recevoir les alertes NFZ.

Le fait de voler dans une zone interdite peut être passible de six mois de prison et de 15.000 euros d'amende.

Les assurances

Vu les déboires qu'ont connu de nombreux pilotes avec des drones perdant la connexion et allant se perdre ou chute, il est conseillé de prendre une assurance casse. La Fnac propose l'assurance SFAM mais DJI propose également des assurances. Attention ! Ces assurances doivent souvent être prise lors de l'achat ou dans le mois suivant l'achat pour être effectives.

Au niveau responsabilité civile, les drones de loisirs peuvent être pris en charge par les assurances mutlirisques habitation, à condition d'avoir été signalé à l'assureur au préalable; mais attention, toutes les assurances ne le prennent pas en compte.

Au-delà des 800 grammes, il faut prendre une assurance spécifique, qui vous demandera notamment la preuve de la formation suivie. Le prix peut alors tourner autour de 500 euros à l'année; un prix qui ne prend pas en compte les casses ou perte mais uniquement la responsabilité civile.

Plus d'infos sur les drones de loisir

Commentaires

tom4

Hello

intéressant.
juste une petite correction , on peut effectivement acheter plusieurs batteries, par contre, il est déconseillé de les charger plusieurs fois par jour, il est en général conseillé d'attendre quelques heures après utilisation avant de la remettre en charge

tom4

13-01-2016 11:46 
JOKER5

Très intéressant, l'aeromodelisme est mon 2ème dada après la moto...

Soulignons toutefois que la règle générale de hauteur de vol télé pilote des 150 mètres se durcit drastiquement si l'aéronef telepilote est doté de télétransmission vidéo. Dans ce cas il doit respecter soit un Max de 2 kilos, soit une hauteur de vol de 50 mètres seulement.

Enfin, si on trouve ca si drone, il est bon de se souvenir que le telepilotage ne se borne pas qu'aux fameux drones et caméras embarquées dont on nous rebat les oreilles depuis 5 ans... Le plaisir existe aussi sans caméras et sans ces drones de machines. Hélicoptères, autogires, para moteurs, moto planeurs ou planeurs, avions, et autres merveilleuses maquettes existent depuis aussi longtemps que leurs répliques taille réelles... Et ce sont des sources intarissables de plaisir, de rêve, de technologie, et d'habileté de pilotage !

14-01-2016 22:53 
 

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