Faut-il que j'arrête la moto, pour de bon... ?

Me voici le pied dans la plâtre depuis deux semaines et j'en ai encore pour une dizaine de jours à trainer mon boulet... Je suis tombé, à l'arrêt, devant chez moi (!) car ma passagère, en voulant monter, m'a déséquilibré et mon pied a été coincé sous la moto...

Cette chute stupide m'a brisé un os du pied et me voici invalide depuis, et pour encore un moment, avec toutes les conséquences et souffrances que cela entraine...

Depuis 2007, c'est le troisième accident sérieux que je subis. Les deux premiers ont eu lieu en circulation... Ce sont des automobilistes qui, en déboitant brutalement, m'ont fichu parterre... Je m'en suis sorti à chaque fois avec "seulement" des contusions, entorse ou douleurs dans les côtes mais sans fracture. Les bécanes, en revanche, sont parties à la casse (une KLE 500 presque neuve puis une HONDE Seven Fivty, un peu plus ancienne).

C'est au tour, maintenant, de ma BM F800, non pas de partir à la casse (je n'ai pas pu évaluer encore tous les dégâts mais c'est réparable) mais de me causer un accident et, en l'occurrence, le plus sérieux...

Je vis assez mal ce moment et ne voudrait surtout pas que cela se reproduise. C'est pour cela que je me demande s'il est bien raisonnable que je remonte un jour sur ma moto... J'ai fait des milliers de km en moto depuis des dizaines d'années et, si j'ai pu parfois me faire quelques "chaleurs" je ne me suis jamais mis au tas tout seul... Ce sont toujours des tiers qui ont été à l'origine de mes accidents.

Je ne suis plus tout jeune et j'avoue que, depuis un bon moment, je ressentais parfois une certaine appréhension à prendre la route en bécane... Le plaisir et l'amour de la moto étant les plus forts, j'oubliais momentanément mes craintes... Maintenant, je crains que l'appréhension se transforme carrément en angoisse... Je ne peux me départir de l'idée que rouler à moto à quelque chose d'insensé et d'inconséquent. Les risques sont trop importants et ne pardonnent pas toujours...

Je vais terminer là mon (long) exposé en souhaitant avoir les impressions des motards que mon message aura "interpelé"... Merci à vous et bonnes vacances...

Courage à toi

Faire de la moto avec l'esprit "ailleur" n'est pas la meilleure des choses.

Je dirai, attend que ton pied soit opérationnel et vois à ce moment là, il te sera encore temps de prendre la décison d'arrêter ... Et peut être que ta moto n'a pas grand chose ...

Comme Panpan, d'abord rétablis-toi, te prends pas la tête avec ça, et si tu dois revenir à la moto, ben tu y reviendras.

Dany

Courage de la part d'un presque sexagénaire qui roule tous les jours avec un 1300 xjr.
Un problème dans la tête est un souci qui peut durer longtemps, mais dis toi que tout est relatif.
Effectivement, une bécane qui te tombe dessus à l'arrêt est un grand moment de solitude et un fort coup porté à l'égo, mais on s'en remet, je t'en parle en connaissance de cause!
Quant à arrêter la moto, réfléchis bien au rapport plaisir/ennuis et tu verras que c'est imbattable. Me posant la même question que toi, je me suis acheté une petite auto : une Caterham. et bien malgré le rapport poids/puissance, le plaisir de rouler différemment, le plaisir de cumuler les pannes..., je l'ai revendue au bout de 18 mois et ai gardé ma moto, car c'est inimitable.
La solution est d'acheter un trail, le plus léger possible (ce que tu avais, plus ou moins) et d'y aller cool, sans chercher l'exploit, tu laisses ça aux jeunes et hop, c'est reparti...
bozo

si ton âge est exact tu as juste un peu d'avance sur le mien. C'est vrai que c'est une question que l'on pose à un certain moment, surtout après un événement désagréable comme le tien, où était l'erreur ? est on sur de ne pas en faire une autre du même type, aura-t-on la force de se relever ou de relever la moto la prochaine fois (mauvaise expérience avec une 700GS - p....n que c'est lourd quand c'est à plat par terre comparé au R1150R qui n'est jamais à plat, il y a toujours un cylindre qui la relève déjà un peu) ...
Il faut savoir pourquoi on aime la moto afin de choisir si il existe le modèle adéquat, poids, puissance, position de conduite, capacité d'emport, ... en relation avec ses capacités physique et de conduite
Tu as bien involontairement du temps pour y penser, bon rétablissement

Merci de vos réponses... Je dois dire que la question de refaire ou non de la moto, à l'heure actuelle, m'apparait bien secondaire, pour ne pas dire dérisoire... Ce qui m'importe maintenant est d'être débarrassé de mon plâtre et de pouvoir remarcher, sans trop de séquelles, si possible...

La moto m'a quelquefois apporté comme une raison de vivre, du moins ce que je croyais être un repère (un repaire !) mais j'ai l'impression que tout cela s'est évanoui et il ne me reste qu'un goût de cendre dans la bouche...

Un accident, avec des conséquences invalidantes, entraîne une cascade de problèmes collatéraux et, selon le stade où l'on se trouve dans sa vie, on peut se sentir plus ou moins démuni... Il se trouve que je m'aperçois que je le suis... Je n'ai pas beaucoup de soutien autour de moi et je dois faire face, assez seul, à cette épreuve et le courage me manque...

Je me rends compte que je ne suis pas un héros...

Les héros n'existent pas mais le Repaire oui et si on peut (à distance) te filer un coup de pouce voire un coup d'pied au luc si le besoin s'en fait sentir, n'hésite pas ... On sera là

j"entame allégrement ma 5 eme dizaine d'année ou il m'arrive de rouler sur 2 roues
et j'ai toujours une appréhension la 1er 1/2 heure, surement l’avertissement que j'ai plus l’insouciance du jeune célibataire qui va tout manger !!
Et si ça peut te tranquilliser tout mes "accidents" se sont fait a l’arrêt ou en roulant au pas !!
Sauf dernièrement ou je me suis mis au tas avec la rn6 de ma fille, à l'amorce d'un rond point j'ai bloqué la roue arrière, petite glissade et un pouce à l'envers !

Alors remet toi, fais un peu de gym pour retrouver un usage normal et après tu pourra réfléchir à la suite


Modifié 1 fois. Dernière modification le 12-08-14 08:27 par truchose.

Pourquoi anticiper sur des séquelles possibles ?
Il arrive, heureusement, que des fractures se remettent bien, sans séquelles aucune !

donc, je prescris :
1 : remise peinarde sur pied (c'est l'cas de l'dire)
2 : consolidation (kiné ?)
3 : bilan des motivations pour la pratique de la moto, les aspects positifs, les aspects moins positifs, ...
3,5 : relativiser la place des incidents dans un parcours, poser des hypothèses sur le sens de leur survenue (le moral était pô bon, tu étais fatigué, préoccupé ... ??).
4 : et si tu te rapprochais d'un moto club ...?
5 : et si cette histoire devait être mise ne veille, c'est pô un enterrement non plus ... enfin c'est pô ainsi que je le souhaiterai pour mon compte.
6 : si le point 5 est validé, faire autre chose ... une nouvelle dynamique ne peut pô faire de mal !

Tu fais bien de partager cette difficulté avec nous, on est jamais seul ... et puis certains entrent dans des périodes où ce genre de questions arrivent !

Quant à ceux qui se sont arrêtés depuis des lustres, après de courtes expériences, ben ... ils auront pas apprécié comme toi, une longue histoire de passion !!

Bon courage à toi !

Vous êtes tous super sympas et vos encouragements me réchauffent le coeur...

En fait, c'est mon isolement qui me cause le plus de soucis, créant des difficultés matérielles et domestiques... Si j'étais juste immobilisé mais entouré et chouchouté, ce serait beaucoup plus facile à supporter...

Les aléas de la vie et d'autres choses plus intimes (qu'il me faut sans doute analyser) ont fait que je me retrouve, pratiquement seul, à devoir me débrouiller dans une situation pas facile...

La moto, fil conducteur de ce site, n'est pas vraiment en cause... Un accident d'un tout autre type m'aurait conduit dans la même situation...

Ma seule chance est de pouvoir parler de cette expérience avec un groupe de gens qui partage la même passion que moi (la moto) et qui, de ce fait, peuvent mieux me comprendre et êtres solidaires...

Merci à tous.

Hello
Il est certain qu'il est difficile de partager et de résoudre des situations dont on ignore tout.
Mais quelque soit la situation, il y a des solutions, sinon, il n'y a pas de problème...

Tu parles d'isolement et certainement d'aide à te déplacer : ne peux tu bénéficier, de ce fait, d'une aide à domicile pour atténuer les petits tracas du quotidien? La mairie ou des sociétés acceptant les chèques emplois/service et leur déductions fiscales sont elles inaccessibles là où tu habites.
Et peut être y a t'il un forumeur habitant près de chez toi qui pourrait t'aider à mettre la machine en route.
Et denier point, que ce soit la moto ou la pêche au bord de l'étang, trouve un projet à réaliser, c'est la seule façon d'avancer, de trouver de l'énergie pour passer au dessus des ennuis du moment.
A ta dispo en MP pour parler plus avant si tu le souhaites
Courage
bozo

Je suis plus vieux que toi et je n'envisage pas d'arréter la moto, quand aux gamelles je pratique également le TT alors cela me permet de travailler l'équilibre à notre age c'est primordial.
Par contre j'envisage sérieusement de remplacer mon Tiger 955I par un engin plus bas et plus léger. Bon c'est vrai les fractures cela fait mal mais ça passe...
VVV

j'ai vécu un sale long moment l'an passé (8 mois) , avec une épaule en vrac. Et donc une vie en vrac. J'espère que tu trouveras des amis pour t'assister.

Un os se répare bien (s'il n'y a que cela) et vite. Reviens dans ta vie, le reste suivra.

Depuis, je viens de me péter la main... en VTT. La moto n'y est pour rien donc. C'est la fatalité.

pour éviter ce genre de mésaventure lorsque ton passager monte, tu peux laisser sortie la béquille latérale, qui t'aidera à ne pas te planter

Mettre la béquille latérale, en effet, j'y ai pensé... après coup !
Mais, d'habitude, même si ça tanguait un peu, ça passait, c'est pour ça que j'ai pas pris cette précaution ce jour-là...
Si on pouvait penser à tout...!

Lorsqu'on part à moto,, on doit être concentré à 120%. Si on n'est pas en forme ou fatigué, vaut mieux renoncer temporairement. La faute n'est pas toujours celle des autres .
Pour ce qui concerne un arrêt définitif , faut voir. J'ai arrêté une dizaine d'années quand j'ai eu mes filles, ne pensant plus remonter un jour ( un copain s'étaint tué alors qu'il venait d'avoir son enfant, et c'était en même temps que moi pour ma première fille). Or, j'ai eu beau faire, l'envie était toujours là et depuis 2003, me voilà repartie .J'ai repris une HOnda CB 500 avec laquelle, à ce jour j'ai réalisé 94000 km puis en 2010 j'ai pris un BMW 650 GS (à ce jour : 74000 km). Je viens de faire le CAP NOrd ( 9470 km) une moitié du chemin avec des potes l'autre, seule, comme j'en ai l'habitude. Là je repars faire un tour en Italie. En fait, pour en revenir à ton dilemne : si après un arrêt, ton envie est toujours aussi forte, reprends. Si tu as des doutes : arrête. Mais le risque 0 n'existe pas et on doit toujours partir en y pensant un peu (je suis d'accord d'ailleurs avec ce qu'a écrit un autre internaute). Maintenant si la peur prend le dessus.... il vaut mieux arrêter. Dommage peut être mais il n'ya aucune honte à avoir. Bonne réflexion !

Ca y'est, on m'a retiré mon plâtre ! Je suis soulagé d'un grand poids, c'est le cas de le dire ! Je peux marcher (doucement) mais tout n'est pas rétabli, d'autant, qu'en plus, mon crétin de toubib m'a écorché le pied en sciant le plâtre ! J'ai, décidément, pas trop le bol en ce moment...

Je ne suis pas prêt à remonter sur la moto et ne sais pas encore ce que je vais en faire... L'envie de moto est toujours là mais je ne sais pas comment je réagirais au guidon... De toute façon, il est bien trop tôt pour décider quoi que ce soit...

Ce qui compte, c'est que je sois réparé physiquement et, surtout, moralement, car tout ce que j'ai subi, a assombri, malgré moi, ma perception des choses en général...

Ton plâtre parti, tu vas avoir le moral qui va repartir vers le beau ... Du moins d'ici quelques jours, lorsque tu auras commencé ta rééducation, ...