Les Zhumeurs : le défilé du 14 juillet

Alexis, Journaliste

Bon, il faut avouer que défiler au pas et en rangs serrés n'est pas le plus grand de mes rêves. Mais quitte à choisir, je préfère autant rejoindre l'équipe d'Enduro de l'Armée de Terre (EEAT). Au moins, on pourra toujours couper à travers Champs (Élysées ?) pour écourter le calvaire. Et puis, pour le défi des pneus tout-terrain sur les pavés de l'avenue aussi...

David, Rédac'

Allons enfants de la Moto
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous les rétros
La roue avant est levée
Entendez-vous dans nos villes
Mugir ces féroces moteurs ?
Ils viennent jusque dans vos peurs
Rassurer vos fils, étendre les files !

Franchement, un défilé 100% deux-roues... avec des vélos, des scooters, des motos, des trikes, électriques ou non, cela ferait une jolie moto pride !

Grégoire, Chroniqueur

Ouais. Un matin de 14 juillet avec une Zündapp et son affût Spandau approvisionné à foison, en direction de la tribune officielle sur la place de la Concorde et... oups... désolé. Une crispation de l'index, excuses. La Légion d'Honneur ? Rhoooh... fallait pas. Trop sympa, non vraiment. C'était bien naturel. Je veux bien recommencer l'an prochain avec un Spit IXb si z'avez ça en stock quelque part.

Damien, Essayeur

Défiler sur la plus belle avenue du monde... Certes. Tous types de deux roues réunis pour un matin, descendant la glorieuse avenue, tressautant sur le pavé inégal, pour une célébration de la liberté de circulation. Fédé en tête ou en fin de défilé, telle la légion du cycle. A cette idée je préfèrerais largement le ballet quotidien d'une armada d'usagers, enfin convaincu des bienfaits du deux roues sur le fluidité du trafic et libérées du joug tout automobile. Et peut importe que la machine date de 1930 ou du dernier millésime. Fin du diesel urbain et de la pensé unique préconisée par nos édiles. Les Champs Élysées, éden mythologique, seraient alors bien un lieux de félicité de chaque jour...

Hervé, Reporter

Mon rêve, c'est de défiler à moto sur les Champs, au guidon d'un Triumph T120 Bonneville de 1968, celle du meilleur millésime, celui des petites réflexions contradictoires. Je la prendrais dans son jus, capable de pisser un bon quart de litre d'huile au moindre arrêt impromptu et dégageant de ses pots "saucissons" un nuage de fumée noire qui ferait pleurer de honte un Diesel de la fin des années 2000 à la pompe à injection mal réglée. Quand je passerai devant la tribune officielle, je ferai ronfler le moteur quitte à ce qu'il explose. Et si cela ne se passe pas, conscient du risque que j'aurais pris, je la poserai sur la latérale avant de quitter l'avenue et j'irai effectuer une petite miction contre le premier arbre venu car mon rêve, en fait, c'est de venir pisser sur les Champs, à moto, en matant l'Obélisque.

Philippe, Journaliste

Ne pas caler. Ne pas tomber. Gérer son avancée au millimètre dans toutes les directions, devant, derrière, sur les côtés. Comment faire si ma FJR a 50 tr/mn de ralenti en plus ou en moins que celle du voisin ? Comment être sûr de ne pas accrocher un levier de frein ou une valise latérale. Et dans les virages (ok, y'en a peu sur les Champs !), comment conserver l'harmonie du groupe ? Bon, j'admets : défiler n'a jamais fait partie de mes fantasmes, mais ce type d'événement doit générer un certain stress et demander une belle maîtrise de la moto. Alors rien que pour se confronter à cette nouvelle expérience, yes, pourquoi pas défiler sur les Champs. Et puis tiens, j'essaierai même de coller un petit autocollant "46" jaune fluo sur ma bulle, histoire de sortir un peu du moule, quand même. Question de principes.