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Brèves de motard(e)s

Vie de motards - témoignage... et APPEL DE PHARE...

Renaissance

En janvier dernier, j'ai percuté un sanglier. Je pensais que la moto c'était fini pour moi (cheville, main pétée, opération de la hanche), puis la passion l'a emporté.

Ci joint le récit de ma renaissance... A moto...

La veille, j'ai mal dormi. Des souvenirs enfouis dans ma mémoire ont ressurgi brutalement. Tout d'abord la gamelle d'anthologie qui m'a obligé à abandonner l'idée de m'asseoir sur un moto pendant près de 10 mois, puis l'entourage qui te peint les murs en noir à l'envie (tu as 4 enfants, tu aurais pu te tuer, pense à ta famille....), puis la période de l'année (l'automne et son cortège de glissades imprévues). L'idée avait fait son chemin pourtant, depuis l'été, pour se concrétiser au milieu de ce bel automne...

Il y a une dizaine de jour, je franchis le pas, je me rends chez mon concessionnaire favori. Il entame rapidement les hostilités avec les railleries d'usage. " Ta bécane, tu la veux avec une 12.7 devant pour éliminer les sangliers.... " La négo se passe sans trop de problème. C'est la 4éme moto que je lui achète, je commence à savoir le repousser dans ses derniers retranchements. Commande est prise, livraison prévue la semaine suivante, jeudi après midi (hier). GSXF bleue (gris bleu), tapis de réservoir, bulle haute et antivol (résistant plus de 10mns au test FMC/NF du motomag d'octobre) font partie du package...

Jeudi, matin, je prépare mes affaires pour la journée. Ca me fait drôle de sortir mon équipement, en attendant une amie qui passe me prendre ce matin (je peux pas conduire et la voiture et la moto en même temps).

J'ai peine à travailler toute la matinée. J'ai l'esprit ailleurs.... On le comprend aisément.

Jeudi après midi. Le moment est venu de prendre possession da ma nouvelle monture. Je suis assailli par le doute. Et si c'était une connerie, j'ai presque envie de gerber, vais-je y arriver. Ca frise la bêtise. J'arrive chez Suzuk' route de la reine. On règle les formalités d'usage, le temps de discuter avec deux motard de la police venu en visite (lesquels cela dit en passant ne sont pas les derniers à avoiner sur des bécanes aux performances illégales). L'appréhension est à son apogée. Le moteur ronronne au ralenti, le cons' donne une dernier coup de chiffon et me dit : " Frédo ! A toi de jouer ! ". J'enfile mon casque, mes gants. J'enfourche la belle. Je prends mon temps, je suis concentré. Mon pote est rentré dans son magasin. Il m'a laissé seul, il sait que la première prise de contact avec sa moto (SA moto) est quelque chose de personnel qu'on a pas forcément envie de partage sur le moment. Je tourne légèrement la poignée des gaz pour re-étalonner mon référentiel gaz/accélération (10 mois de voiture dont 5 comme passager, ça marque), l'aiguille du compte tour monte et redescend régulièrement. Le moteur est à température et fini d'éliminer les pellicules protectrices répandant dans l'atmosphère une odeur de neuf. Je serre l'embrayage, la première fait entendre son Klonc ! caractéristique. Je libère doucement l'embrayage. La machine s'avance. Je m'insère dans le flot fluide de la circulation. La machine s'ébroue joyeusement. Mon appréhension disparaît comme par magie, Le " raccord " se fait immédiatement avec le 12 janvier (date de l'accident), les sensations reviennent. Je n'avais pas oublié... juste mis de coté... Tandis qu'en ce bel après midi ensoleillé, je me dirige pour une ballade bien méritée, respectant scrupuleusement les consignes de rodage moteur-frein-pneus, je souris rétrospectivement à ma frayeur. ....

Mais comme dit l'adage : " La peur est le début de la sagesse ".

GSXfred

Frédéric - le 26 octobre 2001

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