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Histoires et vies de motards

Virée motarde : la République Tchèque

IosefNous sommes sans aucun doute possible très nombreux à avoir regardé cette année une célèbre émission de la troisième chaîne nationale ayant traité de Prague et de la République tchèque. Et comme beaucoup de ceux qui ont trouvé ça assez sympas pour avoir envie d'y aller, nous sommes dis : "Pourquoi pas ? » Et puis, le GP moto du mois d'août ayant lieu à Brno, Bingo ! On y va !

Donc cette année, les vacances c'était la République Tchèque. Un bon moyen de se dépayser, et un bon moyen pour aller voir comme la moto se pratique en Europe centrale.

Mais d'abord, laisser moi vous narrer en quelques mots le voyage, pour ceux que cela tenterait.

1000 km pour changer d'air

Départ de paris à 3 heures du matin (dur). L'A4 quasi déserte (bien), mais aussi, vers 5 heures, le froid (moins bien). C'est que le plateau lorrain, pour ceux qui ne connaissent pas (et j'en étais), est plutôt loin de la mer. Il n'y fait pas chaud, et la vallée de la Meuse, couverte de brume, à 130km avec un petit cuir et un léger sweat, c'est revigorant !

Après l'A4 française, l'A6 allemande. Une fois passé la frontière, le motardus moyen se met à chercher avidement, la pupille dilatée, la bave aux lèvres, les signes indiquant qu'il peut laisser libre court à son parkinsonnisme de la main droite. Une fois que l'on s'est fait doubler par une Audi lancée à plus de 160, on comprend. Le panneau indiquant chez nous la fin des interdictions précédentes (rond blanc cerclé de bleu avec une barre en diagonale bleu) à trouvé son pendant de l'autre coté du Rhin. Sauf que la barre en diagonale à laissé la place à 5 ou 6 trait bleu, en diagonale aussi et dans le même sens. Il est le signal libérateur, le déclic qui se répercute sur le compte tour par une envolé lyrique et un frisson de plaisir.

Sauf qu'il faut tout de même modérer son ardeur. Si sur les 12000 km d'autoroute que compte l'Allemagne, une bonne partie est sans limitation (9000km, l'équivalent de l'ensemble du réseau français), celles-ci apparaissent régulièrement (échangeurs, voies urbaines, travaux) et sont respectées scrupuleusement par les autochtones (attention, les panneaux sont plus petits qu'en France).

La première fois surprend toujours. Et si vous les voyez en train de « coller au cul », c'est juste, et sans animosité, pour signifier à celui qu'ils suivent, qu'ils dépasseront dés que ce sera possible. En Allemagne, les frayeurs que l'on se fait sont dues à notre seule incompétence. Ici, on réapprend à contrôler deux fois avant de déboîter.
Autres points importants à savoir. Les autoroutes allemandes sont gratuites, et l'on comprend ce que cela implique à la première aire de repos avec toilettes (elles n'en ont pas toutes). En général, les demoiselles ressortent des WC plus vite qu'elles n'y sont rentrées en réclamant un arrêt dans la prochaine station service. Et là, ça peut poser problème. Entre Heilbronn et Nürnberg (nous sommes passés par le sud), 120km d'autoroute… sans une station service. Il faut prendre ses précautions avant…
Les autoroutes sont peut être payantes en France, mais elles sont propres, et bien équipées.

Arrivé à la frontière tchèque, inutile de vous précipiter pour acheter la vignette autoroute dont tous les guides vous rabachent qu'elle est indispensable pour rouler. Les motards en sont dispensés. Et ne comptez pas sur le personnel chargé de les vendre pour vous le rappeler. Même en voyant vos casques et vos blousons, il n'aura aucun scrupule à vous les vendre…

3 motards français originaires de Poitiers en ont fait l'expérience. Ils ont par chance, réussi à les revendre immédiatement.

Sinon, le passage de la frontière se fait sans sourciller. C'est après que cela devient sport. Nous verrons pourquoi tout à l'heure.

Les autoroutes tchèques sont du même niveau que les allemandes. Sauf que les stations services y sont régulièrement implantées. Ici le sans plomb 95 s'appelle « Natural » ou « natural bleifrei », du fait de la proximité germanique.

Arrivé sur Plzen (prononcez pilzen), on ne contourne pas la ville ainsi que le montre la carte. L'autoroute est encore en chantier. On traverse donc la ville. Et le choc que l'on avait pas eu en passant la frontière aux vues des paysages, on l'a ici.

Plzen ressemble à une grosse banlieue misérable. Des façades plus que décrépies (s'effondrant serait plus juste), des ambiances d'une tristesse déprimante, de la crasse, de la poussière. Au milieu surnagent quelques bâtiments anciens restaurés. Et tout le pays est à l'image du gros carrefour central de la ville : en restauration. 50 ans de communisme ont laissé leur trace dans un « laissé à l'abandon » général. Un demi siècle de « non-entretien ». Ici, le Parti n'a rien détruit. Il s'est contenté (c' est une chance) de construire d'immondes cités bétonnées autour des villes.

Mais la Cesky est une terre de contraste (enfin, d'un certain point de vue). En entrant dans la ville, vous serez tout aussi désappointés que nous de voir les enseignes « Carrefour », « Ikea ». D'ailleurs, la première station juste après la frontière peut s'enorgueillir d'un superbe McDonald. Grâce au ciel, la vitesse de pénétration de ces déplorables marques de décadence progressiste est relativement lente. Il semble pour le moment que cela n'ait pas encore trop dépassé Plzen.

Prague

L'arrivée à Prague est déconcertante.

Ne vous attendez pas à entrer dans la ville comme dans Paris, Bordeaux ou Toulouse. Prague est une « grande » ville, découpée en 10 secteurs (arrondissements). Mais c'est tout vide ! Prague n'existe vraiment qu'en son centre, qui est relativement peu étendu. Tout autour de la ville (ou presque), il y a une rocade, sorte de périph' local. Une fois passé cette frontière, on est bien dans la « commune » de Prague, si je puis m'exprimer ainsi, mais vous êtes toujours à la campagne… Alors pour trouver l'adresse du camping… un vrai bonheur !

CampingNotre premier camping, le Drusus à Trebonicé, était perdu dans les champs, avec les chevaux et les tracteurs qui passent le matin. Pour ceux qui veulent l'adresse (je la recommande), écrivez moi…

En tout, 13heures de route. Arrêts vessies et carburants, mais c'est tout. La bonne idée consiste à s'arrêter avant la frontière allemande (les hôtels germains sont très chers et les campings locaux détestent les motards). Comme je ne supporte pas de m'arrêter quand je roule, j'ai fait d'une traite les 1080 kilomètres qui séparent Paris et Prague.

Des Tchèques en général et de leur conduite en particulier

Il est important, à ce point du récit de faire une apparté (grosse, l'apparté hein ?).

Si, ici, les limitations de vitesses sont les mêmes que chez nous, abstraction faite de certaines portions de nationales limitées à 80, et de certains bourgs limités à 30, ces limitations, pour les Tchèques, sont des indications théoriques. Disons qu'ils ont dû les apprendre (je suppose) pour passer leur permis, mais qu'ils se sont empressés de les oublier.

Et si cela vous semble être la même chose en France, je vous répondrai qu'au moins en France, on ne double pas quand un véhicule vient en face. Ici, oui.

Ici, l'usage permet de dépasser même sur ligne continue, même si un véhicule vient en face. C'est aux véhicules dépassés et croisés de se pousser sur la B.A.U. pour laisser passer. Vous ne me croyez pas ? Et pourtant c'est vrai.

Le parc automobile tchèque est des plus disparate. Cela va de la dernière Skoda « hight tech » (c'est le paradis des Skoda ce pays !), à la vieille Traban 2-temps tombant en ruine, en passant par des Skoda « anciennes générations »(qui feraient hurler de rire un mécano du contrôle technique), n'atteignant le 80 qu'en descente avec vent arrière, et encore, en pleine colère !. Donc, les Tchèques s'adaptent et ont pris l'habitude de rouler avec deux roues sur la B.A.U. Ainsi, ils laissent la place aux plus pressés, ou aux mieux équipés.

Si les motards profitent aisément de cet état de fait (pour le moins choquant au début, mais on prend vite le plis), cela ne revient pourtant pas à dire qu'ils y sont bien traités.

Répétons le, le paradis du motard reste la France. La chose nous à été confirmé par un couple de jeunes motards locaux (600 GSXF premiers modèles, monté street, cornets, pot maison, cadre poli). Ici, faire de la moto est assez dangereux.

J'ai supposé que le comportement des automobilistes était le fruit d'une réaction de manque après des hivers rigoureux et très enneigés. Mais le Colonel Payen, l'attaché militaire Français à Prague me confirma qu'ils se comportaient de la même manière l'hiver… : « A Prague, c'est plein de petites rues pavées, certaines avec pas mal de pente, et l'hiver, forcément, c'est verglacé. Et bien, ils roulent pareil. Forcément, ils ne peuvent pas freiner, et tant pis pour celui qui est en bas… ». Sport, vous dis-je.

A Prague, nous avons vu de gros 4x4 s'arrêter au feu « au frein à main ». Nous avons vu des camionnettes doubler en haut d'une côte sur ligne continue et virage à droite (donc forcément sans visibilité)…Je n'ai aucune idée des statistiques d'accidentologie locale, mais outre que je doute qu'elles soient effrayantes (sincèrement, mais je ne saurais dire pourquoi), je crois que le petit Nicolas S., s'il venait ici, ferait une attaque cardiaque salvatrice (pour nous). Au final, la seule chose qu'ils respectent vraiment, ce sont les feux, et les passages protégés. Vous pouvez traverser la chaussé sur les clous « quasiment » les yeux fermés.

Une raison possible de ce comportement « à l'emporte pièce » m'a été fournie par l'épouse du colonel Payen. Dans ce beau pays ayant eu à connaître quelques 40 ou 50 ans de communisme, avoir une voiture relevait sinon de l'exploit, du moins du tour de force. Pour ce faire, il fallait être membre du Parti (forcément), puis être assez bien noté pour que le Parti vous autorise à passer votre permis. Une fois ce permis décroché, il fallait que votre employeur vous autorise à trouver une voiture. Et là, il fallait enfin pouvoir la trouver. Et c'était loin d'être facile.

D'où un rapport particulier des tchèques avec leur voitures (qu'ils conservent envers et contre tout), et un parc automobile varié mettant en présence des machines qui doivent cohabiter comme elles le peuvent.

Et les motards dans tout ça

Et bin ils existent. Ils sont même assez nombreux. Mais moi qui croyais (avec mes préjugés) tomber dans un pays de misère où l'on faisait survivre d'antiques tromblons, j'ai dû me rendre à l'évidence : ils sont comme nous. Ou presque.

Certes, les p'tits jeunes qui débutent, ceux qui sont fauchés, les vieux, roulent avec des antiquités qui feraient se pâmer de bonheur les aficionados de « Moto Salon ». Mais les autres, ceux qui ont les moyens, roulent comme nous, avec majoritairement de la nippone, mais aussi de la yankee, de la ritale et de la teutonne. Par exemple, le tatoueur à Prague (dans une petite rue descendant de la place de l'horloge vers le pont Charles) roule en VTR rutilant (aux pneus ruinés jusqu'au bord, genre passage à Carole). On croise pas mal de « vieux »modèles, genre 1100 ZZR première mouture, Tomcat, 1100GSXR de 91, 900CBR premiers modèles. Tous très bien entretenus et encore vivaces, aux cotés de machines dernier cri : 1000 GSXR, ZX6RR… Le problème, c'est que, comme me le précisait le jeune couple cité plus haut, ils sont tous en vacances… ailleurs.

JawaMais les autres sont restés. Les jeunes, les vieux, les fauchés. Et là, autre problème, ils ne parlent pas anglais . Mais les machines sont à hurler de bonheur. Des Jawas à ne plus savoir qu'en faire (et même des neuves, si, si !!), en 125, 350 ; mais aussi des Zundapps, des MZ , des Dniepprs !!!!

Ca à été un grand moment de se tirer la bourre sur la rocade de Ceskè Budéjovicé avec un gamin (17, 20 ans) sur une 250 Jawa antédiluvienne. Le p'tit gars, pas du tout impressionné par mon 1100, était à toc, à 110 aux culs des Skodas, sans le moindre scrupule (quand on sait comment freinent ces tambours là…), tendant le bras pour indiquer qu'il changeait de voie ! L'antique moulbif hurlait tout ce qu'il pouvait, mais il donnait sa maigre puissance sans rechigner. C'est costaud ces trucs là ! Lorsque l'on s'est séparé, le gamin, une banane énorme sous son casque noir façon Jeannot la Case, nous a fait un grand salut.
Moi, ma journée s'était illuminée.

ZundappMais il n'était pas le seul. Iosef, croisé dans le camping où nous étions à 30 km en dessous de Brno pour le Grand Prix (un régal ce camping, de quoi écrire un livre), roule aussi en Trapanel. Une Zundapp ! Lorsqu'il m'a vu tourner autour, il m'a fait comprendre que c'était un vieux machin. Oui. Mais c'est un vieux machin qui a démarré au premier coup de kick. En regardant ses pneus, j'ai constaté qu'ils étaient lisses comme des fesses de bébé et fendillé comme une terre aride. Iosef a haussé les épaules sans vraiment s'en faire (il ne l'avait pas remarqué lui-même) et est parti comme une balle, bloquant l'arrière en travers au premier carrefour, rentrant deux rapports et repartant de plus belle dans une épaisse fumée bleutée.

Ici, la nécessité fait survivre des machines délaissées il y a longtemps chez nous. Ici, elles continuent à rendre service et à faire s'amuser des gamins, mais aussi des vieux, tel ce papy croisé sur la route, aperçus en coup de vent sortant de son garage, le bol sur la tête, s'apprêtant à démarrer un truc bizarre, brun et gris de vieillesse, un monocylindre d'avant guerre glorieusement appelé « Mustang », en gros sur un réservoir clair.

Mais les « vrais » motards tchèques, à mes yeux, sont les coursiers praguois. Des fous faisant ressembler nos coursiers parisiens à de vulgaires lopettes, des fonctionnaires sur deux roues.

Ainsi que je le disais plus haut, à Prague, il y a des pavés. Et même pour nous, les pavés, ça glisse. Alors imaginez un peu pour eux, qui roulent en Jawa ou MZ… D'autant plus qu'ils roulent comme des timbrés, au milieu d'une circulation qui, je vous le rappelle, ferait s'évanouir les membres de la LCVR.

Et pourtant, ils roulent. Tout le temps, toute la journée, à fond. S'il y a des coursiers à vélos (aussi fous que les autres) c'est surtout en raison de l'abondance de zones piétonnes. Mais partout ailleurs, les Jawa sont reines, et les MuZ font la loi.

Les Motards roulent-ils ?

C'était quelque chose que je voulais vérifier. Nos journaux et magazines nous abreuvent de grosses sportives, de GT, GT-sport, trails-GT et autres Cruisers. Mais que reste-t-il sur les routes une fois le temps des vacances venues ? Les motards passent pour de grands voyageurs, mais le sont-ils vraiment ? Sont-ils encore les rois de l'aventure au coin de la rue ou certains auraient-ils l'étui plus grand que le revolver ?

En France, les motards roulent pas mal. Mais en France, on est rarement perdu ou loin de tout. A l'autre bout de l'Europe, ce n'est pas la même chose, et là, surprise, des motards, il y en a. Beaucoup même, mais pas ceux qui l'on attendait.

Le camping Drusus à Prague est à recommander. Les motards y sont bien accueillis, le restau est excellent et vraiment pas cher (9 euros à deux avec apéro, salade, plat énorme, dessert).

En arrivant là le premier soir, surprise. D'autres français (mais en fait, il y en a partout). Un couple en VFR avec un pote en R1150R. Arrivés un quart d'heure avant nous de Poitier après une étape à Mulhouse.

Le lendemain ont débarqué Gabriel et… Gabriel, deux potes italiens arrivés sur leur Dominator depuis Trieste via l'Autriche, la France, la Belgique, la Hollande, le Danemark et l'Allemagne par Berlin. Ils passaient par Prague avant de redescendre vers Venise. Ce soir là, ils avaient déjà 4600 km de route derrière eux.

italiensLe lendemain encore, des Grecques, Sonia et Nikolaz, sur leur propre Dominator préparé (ils font parti d'un club enduro-photo). Arrivé d'Athènes via Venise et Vienne, ils repartaient ensuite vers l'Allemagne. Pour palier les problèmes de postérieurs, Sonia installait son sac de couchage sur la (très) petite selle du Dom'. Pour éviter les problèmes de fiabilité du monocylindre, Nikolaz n'a pas hésité à monter un petit radiateur d'huile soudé sur le cadre.

Plus loin sur la route, à Pasolahvky, ce sont d'autres Français que nous avons croisés. Rémy et son Tuono, Dany et son SV rouge, Michel et sa Multistrada, et Blandine avec son SV jaune. Originaire de Pau, ils avaient mis les machines dans le train jusqu'à Strasbourg puis tracé vers Vienne et remontaient sur Brno (toujours pour le grand prix), puis Prague, l'Allemagne et la France. Interrogé sur sa Ducat', Michel me confiera qu'elle n'est pas faite pour ce genre de voyage, qu'elle est plus faite pour sa région montagneuse. Certes. N'empêche que le voyage pour lequel elle n'est pas faite, elle le fait quand même, et le pilote ne semble pas s'en plaindre.
Mais alors, ils sont où tout les gros machins très cher ?! Ceuss qui sont fait pour bouffer de la borne, aller au bout du monde ??

italiensEt bien nous n'en avons pas vu un seul. Par contre, mes beaux-parent, perdu au fin fond du golf du Morbihan où la route n'a du goudron que depuis 10 ans, y ont vu deux 1800 Goldwing rutilants…

L'étui plus grand que le revolver. C'est ce que je retiendrais de ce voyage. Parce que de toutes les machines rencontrées, la plus grosse cylindrée était mon 1100 ZRX. De la Hornet, du SV, du VFR, beaucoup de trails ( !). Mais pas de GT, pas de vaisseaux à voyager. Sidérant.

Le dernier Far East

Le paradis des motards est bien la France, j'en suis sûr. J'étais réellement soulagé de pouvoir rouler de nouveau sur du bon bitume, des routes propres, avec des usagers calmes et respectueux (si, si !), où il n'est pas nécessaire d'être en permanence sur le qui-vive pour voir débouler un demeuré lancé pleine balle, sûr qu'on le laissera passer.

Mais par contre, l'un des derniers terrain d'aventure reste la Cesky (en tchèque dans le texte). Là bas, la police est omni-absente des autoroutes et des routes, on peut encore (mais pour combien de temps et avec quel risque ?) y rouler comme l'on veut.

Là-bas, même si la frime prend peu à peu le pas sur le reste comme c'est déjà le cas en France, il reste encore des motards, des vrais. Des gens qui roulent, tout simplement. Ici, plus qu'ailleurs, peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. Comme ce grand môme d'une vingtaine d'années, arrivé de Prague à Pasolahvky (250 km) sur sa 350 Jawa avec un sac de fringues, son duvet et une serviette.
Pas de fioritures. Ici, ils ne sont pas très nombreux à en avoir les moyens. Mais les autres fond avec ce qu'il reste. Ils le font tout de même, et ils le font bien.

En France, beaucoup rechignent à faire de la route, avec des machines largement plus fiables et plus efficaces. Les prétextes sont fallacieux : c'est trop loin, c'est chiant, c'est plus confortable en voiture. Peu à peu, la moto semble devenir un pin's que l'on s'accroche à son joli cuir très cher pour se faire mousser, pour se donner un petit coté rebelle. Et moi ça me navre.

Ici, pas de complexe. Il y a vous, la machine et la route. Pas besoin de super combarde, de casque top réplica. Rien que la moto et la route. Nous avons croisé des tonnes de gamins de 17 ans, le sac de sport dans le dos, se tirant la bourre sur leur Jawa ou leurs MZ, sur les petite routes défoncées de la banlieue Praguoise. Eux ont encore l'esprit motard. Pas un seul n'a hésité à s'arrêter et filer un tuyaux lorsque nous ne trouvions plus notre chemin. Tous saluaient. Sans scrupules, sans rechigner, sans snobisme, sans se demander s'ils allaient déchoir à saluer telle ou telle marque de moto.

Avant de partir, un pote se moquait de mon top case recouvert d'auto-collants de voyage. Mais moi, j'étais super content d'y rajouter celui de Prague. Parce qu'au final, face aux grosses sportives en short et autres GT-BM en tongue, qui régulièrement snobent mon roadster, il est la preuve que le motard n'est pas forcément celui qu'ils pensent. Que même s'ils peuvent être (à juste titre) fier de leur machines, moi au moins, je roule.

Et que moi je pourrais dire : « J'y étais ».

Papy dit R-One - 2004

Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)

Commentaires

Annette

Bonjour !
Voyage ancien, certes, mais sympa ! bien qu'un peu risqué sur la route...
J'envisage pour 2013 un périple jusque dans les Sudètes et les Tatras. Si tu as de nouvelles infos ou connais quelques partants, je suis preneuse !
Merci et bonne route,
Annette

08-12-2012 19:58 
gruik08

Citation
Motard
Les récits moto d'une voyage au Japon par un motard français

... [www.lerepairedesmotards.com]

c'est un poil + loin le Japon sourire


sinon beau récit bave

08-12-2012 21:36 
 

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