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Salon de la moto : les jeunes et le 2-roues

Les jeunes générations de moins en moins attirées par la pratique du 2-roues motorisés

Un déni de la réalité et une perte de conscience des risques encourus

Salon de la moto : les jeunes et le 2-rouesAprès avoir organisé une première table ronde sur le thème de l'économie et du marché de la moto, le salon de la moto, scooter et quad de Paris a réuni plusieurs professionnels du monde motard pour discuter des problématiques liées aux jeunes et à la pratique de la moto.
Parmi ces grands acteurs du marché, on pouvait retrouver Philippe Monneret, Marc Bertrand, Christophe Guyot, Eric Lebas, Jean-François Alarcon, Akim Benhamel ou encore Olivier Cianelli.

Augmenter le volume horaire des formations ?

La première question soulevée par ce groupe de professionnels concernait la nouvelle réglementation du permis AM en remplacement du BSR. Ce nouveau permis AM instaure notamment une durée de formation de sept heures au lieu de cinq précédemment. Un allongement pas encore suffisant pour la majeure partie des intervenants dont Eric Lebas du BSR Centre Percigones pour qui il faudrait augmenter le volume horaire de la formation malgré un nécessaire surcoût qui pourrait freiner les candidats.

Très impliqué dans la formation des plus jeunes au travers de son centre de formation Easy Monneret, Philippe Monneret a décidé de prolonger la durée de formation de sept à huit heures. De son propre aveu, cette durée de formation demeure insuffisante et devrait être prolongée mais des contraintes financières ne le permettraient pas.

Salon de la moto : les jeunes et le 2-rouesPour sa part, Marc Bertrand, chargé de mission Sécurité Routière à la FFMC avance que la sensibilisation aux dangers de la route devrait intervenir dès le plus jeune âge, à savoir au collège où seuls quelques éléments de sécurité élémentaires sont abordés. Cette problématique de la formation a toujours été au coeur de la Fédération Française des Motards en Colère qui a d'ailleurs créé en 2007 une structure de formation destinée aux plus jeunes.

Les accidents de la route, première cause de mortalité chez les jeunes

Il faut savoir en effet que les accidents de la route restent la première cause de mortalité des plus jeunes devant les suicides et le cancer. Pour autant, les jeunes se montrent plus informés et éduqués qu'autrefois selon Olivier Cianelli, directeur commercial chez Peugeot Scooters. Auparavant, les concessionnaires jouaient un rôle de formateur auprès des jeunes lors de la phase d'achat du premier véhicule.
Si les concessionnaires n'assument plus ce rôle de formateur aujourd'hui, il revient plus logiquement aux parents qui doivent enseigner à leurs enfants à mesurer les risques encourus.

Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière à la FFMC :

Prendre des risques, ce n'est pas mal mais il faut savoir les jauger.

Un avis que partage Philippe Monneret en affirmant que :

Ce n'est pas le deux-roues qui est dangereux, c'est celui qui est dessus.

Pour l'Adjudant-Chef Jean-François Alarcon, les jeunes sont aujourd'hui victimes d'un déni du réel qui peut leur être préjudiciable dans leur expérience du deux-roues. De plus en plus attirées par les mondes virtuels, les générations actuelles en viennent à mêler expérience virtuelle et réalité. Un problème de société devenu récurrent impliquant un nécessaire renforcement de formation de la part des professionnels du secteur.
Pour assurer la sécurité de ces jeunes, l'effort doit désormais être porté sur la sécurité passive des utilisateurs et notamment sur les systèmes de freinage. Un travail entamé depuis quelques temps déjà par les grands constructeurs de deux-roues motorisés qui doivent redoubler d'efforts pour attirer une clientèle jeune de moins en moins intéressée par le deux-roues motorisés.

La France en manque d'infrastructures pour la conduite d'un deux-roues

Bien loin de se contenter de synthétiser les différentes problématiques liées aux jeunes en deux-roues motorisés, ces tables rondes se sont conclues sur un ensemble d'idées et éventuelles solutions pour recréer de l'intérêt de la part des plus jeunes à la pratique du deux-roues motorisés et les faire prendre conscience des risques qui y sont liés.

Il serait ainsi judicieux de créer des centres de formation pluridisciplinaires, d'aller à la rencontre des jeunes, d'entamer le dialogue et potentiellement d'instaurer un système de conduite accompagnée deux-roues motorisés. Une récente étude a récemment démontré que les enfants de conducteurs de deux-roues étaient généralement moins impliqués dans les accidents de la route. Une transmission des valeurs et des notions de risque de parents à enfants qui s'applique déjà au monde de la conduite automobile.
Hélas, la France déplore un manque évident d'infrastructures, de circuits et d'initiatives pour favoriser l'accès à la conduite d'un deux-roues motorisés.

Informations pratiques

  • Du 3 au 8 décembre
  • Mardi, mercredi et samedi : 10h à 20h
  • Jeudi et vendredi : 10h à 22h
  • Dimanche : 10h à 19h
  • Entrée : 14 €
  • 14-18 ans et étudiants : 7 €
  • Groupe (à partir de 15 personnes) : 12 €
  • Gratuit pour les moins de 14 ans

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