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Essai pneu Michelin Power RS

3,5 secondes plus rapide*!

* Que le pneumatique Pilot Power 3 selon Michelin

Essai pneu Michelin Power RS

"Il y aura un avant et un après" nous annonce David Jean, le directeur des ventes, tout sourire, en conférence de presse. Pour le coup à Clermont Ferrand on a mis le paquet. Nous voici tous embarqués au Qatar pour découvrir leur nouveau bébé sur piste sèche. Car en effet, c'est dans ce domaine que le Power RS revendique le plus gros gain. Pas moins de 3,5 secondes en moyenne sur un tour chrono à Cartagène, Fontange et Ladoux par rapport à l'ancien Pilot Power 3. Un cap, un pic, que dis-je, une péninsule... De quoi positionner le nouveau nez (...) en tête de sa catégorie. Sa catégorie justement, c'est l'hypersport route. Bien que présenté sur circuit, c'est un pneu de route à qui nous avons à faire. Ses plus proches concurrents sont donc le Dunlop Sportsmart 2, le Metzeler Sportec M7 RR, le Pirelli Diablo Rosso 3 et le Continental Sport Attack 3. Une belle brochette que le Power RS aurait surclassé dans tous les domaines, y compris le chrono, selon un comparatif mené par Motorrad Test Center et Dekra. Seul absent, le Dunlop Sportmart2 Max, qui n'était pas encore disponible à ce moment-là. Dommage, on les aurait volontiers mis face à face ces deux-là! Bref pour fêter le trentième anniversaire du premier pneu radial de série (A59 et M59 X) Michelin nous a concocté une bombe!

Essai du pneu Michelin Power RS

Meilleur sur le sec

On connait l'ADN du manufacturier clermontois, champion sous la pluie, mais on a souvent constaté que dans le domaine des pneus sports route, cet avantage se traduisait par une faiblesse relative du pneu à chaud sur piste, avec une tendance à s'effondrer sous très forte sollicitation (piste + chaleur). C'est donc justement cet axe que les ingénieurs ont travaillé. L'idée était d'obtenir plus de grip sur le sec, plus de stabilité et plus d'agilité. Pour y parvenir, il aura fallu deux années de recherche fondamentale, puis deux autres de développement assorties du dépôt de 2 brevets pour une nouvelle technologie baptisée ACT+.

Technologie ACT+

Le principe consiste à renforcer la carcasse sur les flancs pour obtenir de la rigidité en virage, synonyme de stabilité et au contraire à l'assouplir au sommet pour obtenir de la stabilité, mais en ligne droite cette fois. C'est en retournant les extrémités de la nappe dans les flancs, sans qu'elles ne remontent jusqu' au sommet du pneu qu'ils y sont parvenus. En gros, c'est un peu comme si le pneu avait une nappe au sommet et deux sur les flancs. En outre et c'est ce qui fait partie des brevets, sur les flancs, les nappes sont légèrement croisées, ce qui donne de la rigidité par un phénomène de triangulation. Les angles de croisements restent cependant faibles, (75 à 80° au lieu de 90°) ce qui ne fait pas du Power RS un pneu diagonal. ACT+ permet donc au Power RS d'encaisser les contraintes, les puissances et les vitesses des grosses hypersport.

Silice et noir de carbone

Côté gomme, on retrouve classiquement deux mélanges différents, l'un à base de silice pour le grip sur le mouillé et l'usure, au centre et en sous couche sur les flancs et l'autre dédiée exclusivement au grip sec, implanté sur les côtés, sur les fortes prises d'angle, à base de noir de carbone. De nouveaux mélanges développés en interne par le département chimie du groupe.

Vue en coupe du pneu Michelin Power RS

Et l'avant?

Il n'est pas en reste lui non plus car pour l'agilité en particulier, c'est lui qui joue le plus grand rôle. Pour atteindre leur objectif, les ingénieurs Michelin ont modifié le profil avant... Mais à l'intérieur! L'idée n'était pas de changer la forme du pneu, mais sa "réponse" aux sollicitations. En changeant le profil intérieur, plus d'épaisseur sur les côtés, moins sur les flancs, ils modifient la rigidité du pneu et donc les efforts transmis au guidon, ainsi que le retour d'information au pilote. Voilà, vous savez tout ou presque de ce nouveau pneu qui nous promet tant sur le sec. Mais au fait et le mouillé? Parce que c'est un Michelin tout de même!

La rigidité est renforcée sur les flancs

3 secondes plus vite sur le mouillé aussi!

Essai du Power RS sur le mouillé

Malgré un taux d'entaillement très faible (8 à 8,5 % devant et seulement 6,5 % derrière) le Power RS explose aussi le chrono sous la pluie et surtout par temps froid (10°). Sur la piste arrosée Michelin (1.08' au tour) il dépose largement son prédécesseur. Si la température monte, l'écart fond à 1 seconde, mais en clair plus ça glisse meilleur il est. Rappelons que le Power 3 n'était déjà pas un manche sur le mouillé. Le secret, outre les propriétés déjà exposées, c'est la position des entailles, juste dans la zone des 25/35° que l'on ne dépasse jamais sous la pluie. Le pneu est plus "slick" avant et après, mais pas là où ça compte quand on roule sur le mouillé.

Les sculptures du Michelin Power RS

Et plus endurant avec ça!

Toutes ces évolutions ont permis d'améliorer la longévité du pneumatique, qui si l'on en croit un test indépendant réalisé par Dekra, réussit à parcourir une moyenne kilométrique supérieure de 25% au meilleur de ses concurrents! Plus rapide sur le sec et sur le mouillé, selon Michelin, mais sur la base de tests indépendants, ce nouveau Power RS semble réussir la quadrature du cercle. Et si on l'essayait?

La bande de roulement du Power RS

Whaaooo!

Essai du pneu Michelin Power RS sur une Aprilia RSV4 RR

La découverte du tracé de Losail a quelque chose d'intimidant. D'abord les cadors du mondial viennent d'y découdre. Ensuite, on roule de nuit, mais comme en plein jour grâce à un éclairage aussi incroyable qu'énergivore. De fait, on se sent un peu ridicule et puis la piste est à la fois très large et pas facile à mémoriser. Difficile de trouver ses marques. On commence par trois tours de chauffe avec des Pilot Power 3 pour se mettre dans l'ambiance et se rappeler le comportement de l'ancien. Ensuite, on reprend la même moto pour 3 autres tours en Power RS. Whaooo! La différence est énorme, presque déconcertante. La moto bouge beaucoup moins, mais surtout elle est si facile à inscrire en virage qu'on est surpris. On a l'impression d'avoir changé de moto, rien qu'en changeant de pneus! Au guidon de la S 1000 RR dernier cri, je rame un peu pour assimiler toutes ces différences, aussi, pour la première des trois sessions de 20 minutes que nous aurons, j'opte pour une Aprilia RSV4, plus facile. Jean-François Cortinovis, pilote instructeur, en profite pour me montrer les trajectoires. Ainsi, au guidon de la belle italienne, je prends confiance. Le pilotage est instinctif, facile et plus du tout déconcertant... Jusqu'à ce qu'une panne d'essence mette un terme au manège.

Essai du pneu Michelin Power RS sur une Yamaha YZF-R1

Pour la seconde session j'enfourche une R1. " tu freines au premier trait et puis tu vois si tu peux repousser plus loin" me dit JF. Ok, J'essaye, mais j'ai peur. Je jette un coup d'oeil au compteur avant de prendre les freins, il affiche 298 km/h. Ça décoiffe! J'empoigne les freins et effectivement, ça passe, mais je n'aurai pas le courage d'aller chercher un repère plus loin !. En attendant, je constate que la stabilité, à haute vitesse comme au freinage, est impériale. Pour ma dernière série, je reprends une S1000RR. Cette furie se lève à chaque accélération et on arrive encore plus vite au freinage. Les yeux me sortent de la tête, mais l'ABS ne déclenche pas, malgré les pneus fatigués par 6 séries de 20 minutes (nous alternons avec un autre groupe de journalistes). Le contrôle de traction clignote plus souvent, mais la moto reste saine, surtout pour un pneu de route!

Essai du pneu Michelin Power RS sur la BMW S1000RR

Pour les petits aussi!

Le Power RS s'adapte aussi aux petites cylindrées comme la KTM RC 390

Alors vraiment sympa et prometteur ce Power "Renn Sport" comme disent nos amis allemands. Pour valider son comportement au quotidien nous en testerons un prochainement sur route. Enfin, dernière bonne nouvelle, il existe aussi pour les petites cylindrées, sans la technologie ACT+ à l'arrière, car compte tenu des niveaux de puissance et de vitesse, elle ne se justifie pas. Nous l'avons testé rapidement sur une KTM 390 avec beaucoup de bonheur. Pour vous consoler de l'absence de l'ACT+, sachez que sur cette version destinée à une utilisation quotidienne, Michelin a mis encore plus l'accent sur le grip mouillé. Vous pourrez faire des chronos en allant au boulot, à la fac, ou au lycée, même en hiver! En attendant, on a vraiment hâte de tester le Power RS, « dans la vraie vie », histoire de valider toutes ses promesses.

Points forts

  • Maniabilité
  • Stabilité à haute vitesse et au freinage.
  • Niveau de grip sur sol sec
  • Confiance
  • Technologies prometteuses
  • Les petites dimensions... et les très grandes!!

Points faibles

  • Non essayé sur sol mouillé

Conditions d’essais

  • Itinéraire : Circuit de Losail près de Doha au Qatar
  • Température 26° température de piste 28 en début d'essai, 24 à la fin (essai de nuit)
  • Kilométrage de la moto : -
  • Problème rencontré : -

En pratique: disponibilité immédiate

  • Le PILOT POWER RS remplace le Pilot Power 3 et le pilot Power supersport evo.
  • Le Pilot Power 3 reste cependant en "seconde ligne", à un tarif inférieur.
  • tarif constaté sur le net: 257 € hors pose et équilibrage en 120 / 180 X 17

Dimensions disponibles:

  • avant: 110/70 R et ZR 17 120 /60 et 70 ZR 17
  • Arrière 140 /70 R 17 ; 150/60 ZR 17; 160/60 ZR 17; 180/55 ZR 17; 180/60 ZR17; 190/50 ZR 17; 190/55 ZR 17; 200/55 ZR 17; 240/45 ZR 17

Commentaires

deem

C'est quand même très bizarre que Michelin le positionne en remplacant du power3... Alors que c'est le Supersport EVO qui disparait et qui se positionnait sur ce segment

04-04-2017 13:03 
 

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