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Première expérience sur la piste

Histoires et vies de motards : FMA Day à la Ferté-Gaucher

C’est un grand jour aujourd’hui. Après plusieurs années de conduite sur route, je participe pour la première fois à une journée piste.

Arrivée vers 8 heures avec mon ER6 (et ses pneus neufs), et après les vérifications d'usage (sonomètre, inscription FMA valide, petit-déjeuner) je découvre le programme de la journée : 7 sorties de 15 minutes sur la piste. C’est tout ?! Mais que va-t-on faire jusqu’à 17 heures ? Je vais vite le comprendre...

Je me suis mise dans le groupe bleu : le groupe des "nuls" (il y a 3 niveaux)... enfin des débutants, comme ils disent. Environ 20 hommes et 3 femmes.

Nous commençons par un brief de 20 minutes pendant que le groupe des oranges fait sa première sortie sur piste. Le premier sujet est une introduction au circuit en nous présentant son plan et surtout ses virages. Ce circuit - la Ferté Gaucher - est un circuit dit technique : 3.5 kilomètres et une seule ligne droite. Le point faible mais aussi le point fort : tout est plat, peu de pneus et de barrière sur les côtés. L’œil a donc peu de repères pour voir les virages mais toute sortie de route se fait normalement sans casse. Le pilote atterrit dans la pelouse ou le sable. C’est rassurant !

L’instructeur de la De Radiguess School nous donne les principales consignes de sécurité : bien faire chauffer les pneus avant d’attaquer (2 tours de piste), ne pas s’arrêter même si il y a un accident, les significations des levées de drapeau (à carreau pour le dernier tour, jaune pour signaler un accident et rouge pour arrêt de le course).

Après le discours, place à l’action...

Toutes les motos sont à l’entrée de la piste sur la pitlane. Le stress monte un peu (il faut que je fasse attention, mes pneus sont vraiment tout neufs). Surtout ne pas vouloir faire des exploits au début : j’ai été bien briefée !

Expérience piste

C’est parti.

Il faut laisser quelques centaines de mètres pour que l’écart entre les motos se fasse. Un moniteur est parti devant pour ouvrir la piste. Les virages s’enchainent tranquillement sans peur et sans sortie de virage. Par contre, pour l’instant les fesses ne sortent pas de la selle ! Je reste en seconde pour éviter les rétrogradages. Le moteur monte jusqu’à 11000 tours et le frein moteur suffit sur ma machine. De toute façon je ne cherche pas à faire un 180 sur la ligne droite (ce sera 120). Le travail technique m’intéresse plus.

A peine 3 ou 4 tours et les 15 minutes sont déjà passées alors que j'ai l'impression d'avoir juste commencé ! Le temps s’arrête lorsque nous conduisons. Je serais incapable de donner l’heure. La fatigue ne se ressent pas... pas encore. La première sortie s’est bien passée et cela rassure un peu.

Pas le temps de boire un verre d’eau (il fait chaud). Nous devons nous rendre au débrief. Etape suivante : la position sur la moto. Le fameux déhanché : mettre ses pieds sur la pointe des câles pieds, s’assoir un peu plus sur l’arrière, sortir les ¾ des fesses sur le côté avec le genou et bien sûr plier les bras notamment celui qui est à l’intérieur du virage. Objectif de cette position : permettre à la moto de tourner tout en prenant le moins d’angle possible (pour maintenir une bonne adhérence des pneus). Tout ce que n’aime pas faire le motard ! On est bon lorsque nous prenons de l’angle et touchons le genou !

Ce discours déstabilise au début : se pencher vers l’intérieur de virage pour permettre à la moto de rester la plus droite possible… Il faut mettre en pratique. C’est reparti !

Expérience piste

Moins d’anxiété au départ. J’essaye de prendre la position mais je pense que je ne sors pas assez le genou. Les virages s’enchaînent mais la position n’est pas encore correcte.

Dans le groupe, on voit de tout : certains ont déjà un niveau correct (vitesse et prise d’angle), d’autres se trainent et certains n’essayent même pas : ils tournent sur le circuit, c’est tout. Entre les deux, des motards comme moi qui essayent.

Nouvel atelier : le freinage avant le virage. Il faut freiner au dernier moment, passer la première partie du virage en moteur « stationnaire » et accélérer en fin de courbe. Je trouve très dur de freiner au dernier moment. J’ai peur de freiner trop tard et de prendre le virage trop vite. Grave erreur car ce qui se passe, c’est freinage trop tôt donc petite réaccélération avant le virage, passage en roue libre ou en accélération (donc risque de glissade)…

On met ensuite en pratique. J’essaye de le faire mais c’est dur ! dur de prendre le risque. Toutefois, au fur et à mesure, je freine plus tard mais je pense que j’ai tendance à accélérer trop tôt dans le virage.

La fatigue ne se fait pas sentir mentalement. Par contre, à l’arrivée mes jambes tremblent légèrement pendant 3 minutes. Je dois être trop tendue sur la moto. Relax !!! Il fait chaud. A peine arrivés, nous enlevons le haut des combis et nous nous  jetons sur les verres d’eau.
Je comprends mieux le déroulé de la journée. Les heures passent sans aucun temps mort : théorie, pratique, repos… c’est parfait.
Les autres ateliers vont continuer : le regard, les pneus, …

Je continue sur la piste… en me mettant à chaque fois en objectif un aspect à améliorer. Car ce qui est génial, ce sont les commentaires ou conseils donnés sur le parking par des pros « tu te déhanches mais le haut du corps ne suit pas. Il n’est pas vers l’intérieur du virage. Trop tendue, il faut plier les bras et plus se mettre sur l’avant de la moto ».

J’essaye donc de me concentrer sur cet aspect. C’est déjà mieux. Ce qui est génial, c’est cette sensation d’enchainer les virages sans forcer. Nous passons plus vite mais je ne me fais pas peur dans les courbes. La peur vient plutôt des autres motards. Entre les fous qui arrivent par derrière et vous doublent à quelques centimètres et les plus lents que je dois dépasser, ce n’est pas évident et surtout facteur de risque.

C’est mieux, pendant la dernière séance... mais il est déjà 17 heures ! Je sens même l’air frais passer sous mes fesses en virage : je déhanche maintenant, c’est sûr ! J’essaye de mettre encore plus mon buste sur l’avant de la moto et cela fonctionne mieux. Chaque petit détail est très important. Je corrige un point faible de la position et l’effet se voit et se ressent immédiatement. Le fait de se sentir progresser à chaque fin d’atelier et de roulage est ultra motivant.

Stage de pilotage sur piste La dernière remarque sur le parking sera « tu déhanches beaucoup plus que certains, maintenant, il faut travailler la position de la tête. Tu dois te « regarder » dans le rétroviseur à l’intérieur du virage. Le regard et la position de la tête, voila encore ce qu’il faut améliorer ». Malheureusement, je n’aurai pas l’occasion aujourd’hui de mettre cela en pratique. Ce sera pour la prochaine fois.

Bilan de cette journée : C’EST GENIAL !

Superbement organisé. Pas de temps mort, ni trop de fatigue. On la sent à la fin de la journée tout de même. Pas de peur sur la piste et une sensation de progrès très motivante. Je referai une journée piste, c’est sûr !

Sandrine - juin 2009

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