Interview Gérard Staedelin, Directeur de Harley-Davidson France

"Nos nouveautés 2016 sont un vrai succès"

De belles prises de commande pour les Sportster et le Softail Slim S après un début d'année timide

Le Salon de la Moto Porte de Versailles nous a donné l'opportunité de passer 20 minutes en tête à tête avec Gérard Staedelin, Directeur de Harley-Davidson France. L'occasion de faire le point sur l'actualité de la marque américaine et sur ses projets.

Comment se porte Harley-Davidson ?

"Nous ne sommes pas en progression par rapport à 2014, sur un marché de la plus de 600 cm3 qui ne se porte pas bien en France, alors qu'en Europe, ce segment fait + 10 %. Nous avons eu une année en trois phases : un début d'année très calme, en partie lié à la faiblesse de l'économie après les événements, un milieu modeste et une belle reprise en fin d'année, portée par le lancement de nos nouveaux modèles qui, comme vous le savez, sont traditionnellement présentés fin août. Sur les Sportster, nous avons changé les suspensions et les freins, ce qui modifie sensiblement le comportement de la moto et les ventes de nos modèles phare que sont le 883 Iron et le 1200 "48" ont repris. Nous avons également eu de très bonnes prises de commande sur notre Softail Slim S, qui symbolise bien l'esprit Harley, par sa gueule, ses performances, son agilité. En ce qui la concerne, le carnet de commande est complet nous n'aurons pas de modèles à livrer avant février ou mars 2016".

Et le projet LiveWire ? Vous en êtes ou ?

"On tient le calendrier et nous avons promis d'être sur ce marché en 2020. Nous avons fait une tournée mondiale en faisant essayer le prototype à plusieurs milliers de motards, Harleyistes ou non.

La LiveWire, c'est une moto 100 % Harley-Davidson ?

"Oui, dans la mesure où nous mettons tout notre savoir-faire sur le design, sur l'identité sonore et visuelle, sur tout l'aspect sensoriel. Maintenant, pour le moteur électrique proprement dit, nous avons des partenaires".

Votre coup de coeur sur le Salon ?

"Je suis toujours intéressé de voir les préparations. La mode est aux scramblers, aux motos préparées et découpées dans un garage, parfois avec talent mais pas toujours. On nous demande parfois pourquoi nous n'avons pas de Scrambler dans notre gamme. Mais ce que l'on oublie, c'est que cela fait un siècle que nos clients font évoluer leurs motos en fonction de leurs envies, de leur façon d'être, de leur façon de vivre. Aujourd'hui, si vous ressortez de la remise une de nos XR 750 qui s'est illustrée dans les courses de dirt-track, vous verriez qu'elle donnerait du fil à retordre à bien de ces néo-rétros. Mais dans l'ensemble, je suis content de voir ces belles préparations. Les gens ont besoin de qualité. Cela tire l'image de la moto vers le haut".

Buell liquidé, MV Agusta revendu. Harley est définitivement recentré sur ses fondamentaux ?

"Vous savez, il ne faut jamais se fermer de portes. Les gens nous voient souvent comme un constructeur de custom alors que nous faisons principalement du touring ; cette gamme représente 65 % de nos ventes aux USA et encore 45 % en Europe. Après, tout est une question de ressources. On a eu des scooters dans notre plan produit il y a une dizaine d'années, mais on a finalement décidé de ne pas le faire. Il y a quelque chose d'absolument magique et à la limite, indéfinissable chez Harley-Davidson : c'est l'esprit. Qu'est-ce que l'esprit Harley ? Beaucoup de nos concurrents ont essayé de l'imiter et n'y sont pas parvenus. L'esprit Harley, c'est un club de gens qui ont une façon similaire de penser. Nous sommes dans la relation humaine. Pas dans le fait de gagner 5 kilos sur une moto".