Jeu vidéo moto : test complet de Ride 5

Une réussite technique

Jeu vidéo disponible sur console PS5, Xbox Series X|S, Steam et Epic Games Store

Plein de promesse au premier, amélioré au second, débordant de motos et de modes au 3, la licence Ride a pris un virage à 90° lors du 4e opus en se préparant pour la dernière génération de console vidéo et en occultant une partie de son contenu pour se concentrer quasi exclusivement sur les courses sur circuit et les sportives. Techniquement réussi, le titre laissait toutefois une impression mitigée.

Près de trois ans plus tard, Milestone a revu sa formule pour corriger le tir et profiter des améliorations apportées à ses autres licences pour les intégrer à ce Ride 5. Ce nouvel opus prend-il la trajectoire vers le succès ? Essai sur PC.

Gameplay

On commence par le point fort du jeu vidéo : sa jouabilité. À l'image de ce qui est proposé par le studio sur d'autres titres motos ou sur les précédents opus de la série, Ride 5 offre une excellente jouabilité avec des motos aux caractéristiques propres qui répondent au doigt et à l'oeil aux sollicitations sur les accélérations et les freinages.

Les débutants profiteront de l'ajout de nouvelles assistances qui automatise encore un peu plus le jeu au niveau de toutes les phases de pilotage. Pour les habitués, il est préférable de supprimer toutes ces aides au pilotage optionnelles et d'utiliser principalement les assistances classiques (ABS, anti-wheeling, traction Control, frein moteur) qui restent ajustables à la volée durant les courses.

Il est également possible d'ajouter d'autres paramètres comme l'usure des pneumatiques ou la consommation de carburant, déjà introduits sur Ride 4 et similaires dans leur fonctionnement. Dans l'ensemble, Ride 5 se montre très réussi sur le plan de la jouabilité.

IA

Il y a quelques années, Milestone a réalisé un grand bond en avant en matière d'intelligence artificielle en introduisant son système ANNA qui donnait l'illusion d'affronter de vrais adversaires. L'IA a notamment permis de gommer en partie le sentiment que les pilotes étaient sur un rail et vous explosaient si vous vous trouviez sur leur passage, sans pour autant réussir à se débarrasser complètement de défauts ô combien irritants. Ceux qui ont pu jouer aux jeux du studio milanais ces dernières années savent à quoi s'en tenir, l'IA reste la même, avec toujours cette tendance à vous percuter sur les phases de freinage.

Graphismes

Pour ce nouvel opus, Milestone a fait le choix de ne pas sortir le jeu sur PS4 ou Xbox One. Si le studio se prive d'une partie des joueurs, cela permet aussi de s'affranchir des limites techniques de ces deux plateformes et de proposer des graphismes plus poussés.

Dans les faits, il y a du mieux, même s'il n'y a pas de révolution. La météo dynamique et le cycle jour/nuit contribuent toujours à apporter de la variété, même si on note de grosses chutes de framerate au moment du passage au nocturne. Le titre fait le choix d'une orientation plus réaliste que par le passé. Ainsi, là où les lumières miroitaient dans tous les sens sous la pluie ou de nuit, on se retrouve avec des effets plus proches du réel, des nuages présentant une densité de plus en plus forte qui réduit le passage de la lumière. Bien que réussi et techniquement très au point, l'ensemble pourrait être plus dynamique.

Alors que le jeu tourne sans problème aux limites des capacités de rafraichissement de l'écran (144 images/secondes), sans ralentissement même sur les phases de départ, l'allumage de l'éclairage du circuit fait systématiquement tomber cette valeur entre 20 et 40 fps durant quelques secondes. Notez par ailleurs que l'ensemble des clichés du test ont été réalisés en QHD avec l'intégralité des paramètres graphiques au maximum.

Modes de jeu

Ode à la moto de manière générale, la licence ride a été jusqu'à proposer une multitude d'épreuves et de disciplines par le passé, avec notamment des épreuves de supermotard, des courses sprints ou encore des journées pistes où il était question de dépasser le plus grand nombre d'adversaires possibles. Tout cela a disparu avec l'opus de 2020 qui a opéré de grosses coupes dans la variété au profit d'une nette amélioration technique du titre.

Avec Ride 5, Milestone nous promettait un mode Carrière repensé nous offrant plus d'accessibilité et plus d'intérêt. L'introduction, sous la forme d'une vidéo narrative, laisse augurer le meilleur, puis la réalité nous rattrape vite. Il ne nous est laissé aucune liberté et le mode central n'est finalement rien de plus qu'un enchainement de courses. La parfaite modélisation du garage ou encore la vidéo de chargement de la moto sur la remorque n'y changent rien.

Surtout, les différentes épreuves se limitent à des courses, des duels et des contre-la-montre. Notons que ces derniers présentent souvent le plus gros challenge, car il n'est possible que de réaliser un seul tour lancé pour signer son chrono. Il faut donc déjà bien connaitre le tracé pour aller chercher l'or, ou relancer à plusieurs reprises la session.

Les courses d'endurance sont toujours de la partie avec désormais la possibilité de mettre en pause une partie et la sauvegarder pour plus tard. Une fonction bien pratique pour les courses de plusieurs heures. En revanche, en dehors de la durée allongée des courses, l'endurance ne présente pas vraiment de différence au niveau du gameplay puisque toutes les séquences spécifiques à ce mode, à l'image des départs ou des ravitaillements, sont automatisées... Pas de changement par rapport à Ride 4 donc.

On apprécie par contre le retour du multijoueur en local. Comme sur les autres derniers titres de Milestone, il est de nouveau possible de jouer à deux sur la même console ou le même ordinateur avec écran partagé.

Contenu

Ride 4 avait marqué un gros retour en arrière au niveau du nombre de motos disponibles avec plus de 50 machines en moins disponibles au lancement par rapport à son prédécesseur. Surtout, on ne trouvait quasiment plus que des sportives ou de gros roadsters, réduisant considérablement la diversité. Si Ride 5 dépasse de nouveau les 200 motos au lancement, le contenu n'est ici que gonflé par l'ajout de sportives de différents millésimes ou en versions racing. Les chiffres sont flatteurs, mais la quantité ne fait pas tout. Sur 236 motos accessibles au lancement (il y en aura plus par la suite pour ceux qui sont près à payer des packs supplémentaires à coup de 5 euros), on se retrouve ainsi avec pas moins de 183 sportives toutes catégories confondues. Si l'on ajoute les roadsters équipés Racing, dont le comportement est donc identique, le chiffre est de 200, soit près de 85% du roadster...

On peut faire la même critique au niveau des tracés. Le jeu regorge de destinations sur tous les continents, mais récupère beaucoup de circuits officiels vus ici et là, chacun avec différentes configurations et abandonne encore un peu plus les tracés routiers fictifs qui apportaient pourtant de l'originalité au titre. On retrouve toujours les tracés de la Cote d'Azur, du Japon ou certaines célèbres courses sur route britanniques et le Nürburgring. En revanche, c'en est définitivement terminé de toutes ces jolies routes à flanc de montagne qu'on trouvait par le passé.

Côté personnalisation, on est en terrain connu, en particulier sur les systèmes de création des livrées, des combinaisons ou des casques qui restent les mêmes que sur tous les autres jeux Milestone. Notons par ailleurs que la personnalisation esthétique des motos est réduite à sa plus simple expression.

Conclusion

Déçu. Plus encore que pour Ride 4. Ride 5 n'est pas un mauvais jeu, loin de là, la jouabilité est même excellente, il y a un grand choix de motos, de très nombreux circuits et un bon défi. Techniquement, il est difficile de reprocher quoi que ce soit à Ride 5 qui se montre très efficace.

Le problème est que la licence s'est recentrée sur le seul aspect Racing. Si l'on pouvait espérer que ce ne soit que transitoire sur le 4e opus, il apparait clairement que c'est maintenant la nouvelle donne. Dommage, car Ride perd ainsi ce petit supplément d'âme qui donnait une saveur à part au titre et lui permettait de se distinguer du reste des jeux de courses moto. Il reste un jeu techniquement abouti qui va devoir batailler entre les MotoGP, SBK, RiMS Racing et autre Tourist Trophy...

À cela s'ajoute un tarif lui aussi impacté par l'inflation avec un titre proposé à 80 euros sur consoles (+ 10 euros) et s'accompagnant d'un "Season pass" à 40 euros pour bénéficier de l'ensemble des contenus qui rejoindront le jeu dans le futur (33 motos et 6 circuits).

Configuration requise pour PC

Disponibilités / Prix

• Plateforme : PC (Steam et Epic), PS5, Xbox Serie X|S
• Prix : 79,99 € sur console, 59,99 € sur PC
• Season pass : 40 €

Plus d'infos sur Ride 5

• Site : ridevideogame.com
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