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Hurtigruten : l'Express côtier de Norvège

Découvrir les deux faces de la Norvège entre route et mer

De Bergen à Kirkeness en 7 jours et 34 escales

En Norvège, le ferry est un moyen de transport quasi incontournable ne serait-ce que pour traverser certains fjords ou atteindre certaines îles. Au-delà de l'aspect obligatoire ou pratique de la liaison maritime, il s'agit aussi d'une longue tradition culturelle... On pense alors évidemment aux vikings. Mais les norvégiens ont aussi été de grands navigateurs et découvreurs de routes maritimes en Arctique au tout début du siècle dernier. Et l'on pense notamment à Roald Amundsen et Fridtjof Nansen. C'est à eux que l'on doit la découverte de la fameuse route du Nord ou du Pôle Sud.

Hurtigruten : l'Express côtier de Norvège. Ici le Finnmarken, l'un des 11 navires de la flotte

Mais si quelques découvreurs ont ouvert des passages, les liaisons traditionnelles étaient alors difficiles voire impossibles notamment à cause de la rareté des phares : 28 uniquement un siècle en arrière pour toute la côte. Alors quand un appel d'offre est lancé pour mettre en place une liaison régulière, une seule compagnies répond pour lancer une liaison maritime rapide pour relier Trondheim à Hammeferst. 1893. Le début de l'aventure Hurtigruten commence et trouve là l'origine de son nom: "les routes rapides".

Pont supérieur de l'Hurtigruten d'où l'on a également une vue à flanc de bateau

Aujourd'hui, l'Hurtigruten, ce sont 11 navires qui sillonnent quotidiennement la côte et même le pôle nord en hiver avec un bateau au nom prestigieux : le Fram. Derrière l'entreprise, il y a la même volonté de proposer au-delà d'une croisière, de l'aventure. Ce qui se fait aussi via de nombreuses excursions, lors de chaque escale.

Canots de sauvetage de l'Hurtigruten, l'Express côtier de Norvège

L'express côtier sillonne ainsi toute la côte norvégienne de Bergen à Kirkeness en 7 jours et 34 escales (12 jours en aller/retour). Caractéristique de cette croisière qui n'en est pas tout à fait une traditionnelle, il est possible d'embarquer et de débarquer à n'importe laquelle de ces escales.

Village côtier vu de l'Hurtigruten

On n'est donc pas obligé de rester à bord en permanence mais on peut s'en servir comme un train marin, ce qui permet d'avoir une grande souplesse de voyage. Le nombre de navires permet en effet de descendre à une escale pour rayonner autour de cette escale avant de reprendre le navire suivant le jour d'après.
On peut aussi décider de faire un aller simple Bergen / le pôle Nord et de redescendre en moto ou vice versa. On peut tout aussi bien monter en moto jusqu'aux plages des îles Lofoten et redescendre en 2 jours et demi à Bergen... Pour reprendre la route vers la France.

Chargement de la moto dans le monte-charge de l'Hurtigruten

Bref, ce n'est pas obligatoirement une croisière entière mais une croisière à la carte permettant de faire son propre mix idéal entre mer et routes à moto.

Port de mouillage de l'Hurtigruten

Au-delà de l'économie des kilomètres pour la moto (1500 km entre les Lofoten et Bergen), c'est du repos après 3500 kilomètres depuis Paris et une pause pour le motard. Mais c'est surtout l'occasion de découvrir la Norvège autrement, car cela permet de voir le littoral d'une autre manière. Le navire passe très près des côtes et se frôle un chemin entre un millier d'îles. On peut ainsi admirer la fameuse route 17 entre Trondheim et Bodø depuis la mer et avec un peu de chance, sous le soleil. Une grande partie de la côte n'a en effet pas de route et la seule manière de la découvrir reste par la mer, y compris des oeuvres de la nature comme la montagne percée Torghatten.

La montagne percée : le trou de Torghatten et ses 60 mètres de diamètre

La pause Hurtigruten est ainsi une bonne manière de découvrir la Norvège d'une manière que la route ne permet pas, en constituant ainsi l'autre pôle de découverte et le vice du versa pour le meilleur des deux Norvège possibles ?

Passer le cercle polaire en Hurtigruten

Qu'est ce qui distingue un ferry comme le DFDS Seaways d'un navire tel que le Finnmarken que nous empruntons pour redescendre des îles Lofoten à Bergen ? Tout commence par un détail technique. Dans un ferry, on rentre par l'arrière et on sort par l'avant. Le bateau semble une passerelle. On rentre dans le Finnmarken par le côté, via un monte charge qui descend la moto (ou la voiture) en cale. L'arrimage se fait de la même manière sauf qu'ici l'équipage s'occupe de bloquer la moto, avec un grand renfort de grosses serviettes pour protéger la selle des sangles utilisées.

Sillage de l'Hurtigruten

On monte alors sur le pont supérieur pour entrer dans l'univers des croisières : moquette moelleuse aux pieds, réception, personnel de bord en uniforme, escaliers en bois et laiton, œuvres aux murs, restaurant et repas servis à table au dîner et pont supérieur aux vitres inclinées qui permettent de s'installer en spectateur face aux paysages de fond de mer.
2 bateaux de la ligne dont le Finnmarken sont équipés d'une piscine d'eau de mer et de bains bouillonnants en extérieur. C'est magique ! Imaginez vous nager dans l'eau des fjords - mais à température acceptable - et voir les paysages défiler au loin. Et une pause dans les bains chauds alors qu'il fait frais à l'extérieur offre des nouvelles sensations.

Piscine d'eau de mer sur l'Hurtigruten : l'Express côtier de Norvège

Malgré le nombre impressionnant de cabines (628 lits quand même) et de passagers (1000 possibles par bateau), le Finnmarken ne donne pas l'impression de monstre des mers que donne bon nombre d'énormes paquebots de croisière plus traditionnels. 8 niveaux, de l'espace pour s'asseoir et passer du bon temps, des cabines spacieuses (même les standards) et une ambiance décontractée.

Cabine standard dans l'Hurtigruten

Pas de boite de nuit ni de recherche d'animations dernier cri. On ne vient pas sur le Finnmarken pour faire la fête mais plutôt pour faire une pause, apprécier le voyage, goûter la nourriture, se la couler douce et savourer la nature, jusqu'au bout de la nuit.

COucher de soleil depuis l'Hurtigruten : l'Express côtier de Norvège

Quel trajet privilégier avec l'Hurtigruten lors d'un Roadtrip moto ?

Tout dépend de la durée de votre voyage avant tout et du temps que vous voulez allouer à la route.
Pour les plus pressés, le tronçon Trondheim/îles Lofoten (escale Stokmarknes plutôt que Svolvaer car l'express côtier passe par le Trollfjord, moment inoubliable) est l'idéal. Peu importe le sens. La croisière dure alors un jour et demi ce qui est un peu court. Cela permet de voir le magnifique Trollfjord et la route 17 depuis la mer (que vous aurez faite ou non en moto).

Ceux qui voudront privilégier un peu plus la mer et découvrir les fjords avec l'Hurtigruten prendrons le tronçon Bergen/Stokmarknes dans le sens sud vers le nord. En effet, l'Hurtigruten entre pendant une journée dans ce sens dans le fameux Gerangerfjord que nous ne verrez pas de cette façon en moto. De plus, les escales dans certaines villes sont un peu plus longues dans le sens sud/nord. Compter trois jours de croisière.

Enfin, pour ceux qui veulent aller jusqu'au cap nord, l'express côtier est un bon moyen de limiter le nombre de kilomètres et de ne pas refaire les longues routes du Nord deux fois. En effet, une croisière entre Honningsvag (escale pour le cap nord) et Trondheim ou Bergen (5 jours) variera les plaisirs et les paysages.

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