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Voyage : le col du Stelvio

Avec 2758 mètres, c'est le second plus haut col routier des Alpes et le plus spectaculaire

Un lieu de pèlerinage pour les motards qui aiment les virages... en épingle !

Un flanc de montagne, costaud, une belle tranche de géologie plurimillénaire. Dedans, à force d'efforts et d'audace, l'homme y a tracé une voie de communication. Ce ne fut pas simple : avec cette multitude de lacets qui se prolongent à l'infini jusque l'horizon, rien n'illustre mieux la notion de serpentin, version bitume. Il s'agit du col du Stelvio, ou Passo dello Stelvio, un nom qui fait rêver bon nombre de motards, un paysage unique et immédiatement reconnaissable, dont la notoriété monte progressivement depuis quelques années, notamment depuis que l'émission anglaise Top Gear l'a élu parmi les plus belles routes du monde. Un nom suffisamment évocateur pour que Moto Guzzi le choisisse pour baptiser son gros trail.

Le Stelvion : plus de 60 lacets jusque l'horizon

A portée d'un coup de moto et d'un peu d'organisation, ses légendaires lacets sont un passage obligé pour bon nombre de motards européens. Voici quelques éléments d'information pour faciliter votre accession à ce graal du col routier.

Pancarte du Stelvio

Le second plus haut col d'Europe

Le Stelvio est en Italie entre la province de Bolzano et la Valtellina. Il culmine à 2758m, ce qui en fait le second col routier le plus haut des Alpes après l'Iseran (en Savoie, 2764m). Il est aussi frontalier avec la Suisse et le Val Müstair. Le col est ouvert de juin à septembre et bloqué un jour par an au mois d'Aout pour permettre à environ 8000 cyclistes d'en faire l'ascension. Conseil d'ami : évitez ce jour-là.

Trois routes permettent l'accès : deux en Italie et une en Suisse. C'est du côté italien que l'on s'attardera car c'est là que l'on trouvera les fameux lacets. Cependant, le côté suisse ne manque pas non plus d'intérêt car la route présente de nombreux types de virages (des lacets à des courbes bien plus rapides) et des variétés de points de vue intéressantes.

Le Stelvio : des motards dans les lacets

Côté italien c'est la SS38 qui, reliant Trafoi à Bormio, permet de monter et descendre le col. On distinguera cependant que : d'un côté on a des protections (murets côté Est) et de l'autre pas (rien côté Ouest).

Pèlerinage de nombreux motards et cyclistes, le col en lui-même offre quelques boutiques de souvenirs, restaurants, hôtels et bars. De longs parkings (gratuits) permettent de prendre le temps de profiter de la vue qu'offre la descente est avec ses étages de lacets. On trouvera en termes d'immatriculations presque tous les pays d'Europe au sens large. On va de la bande d'allemands surchargés en GS aux italiens en cuir et en sportives en passant par des Anglais en tenue de pluie (par habitude) et en petits roadsters. Le col est parsemé de groupes de motards pèlerins et l'ambiance y est bonne enfant, tout le monde venant faire sa révérence au Dieu du virage.

Pèlerinage !

La pancarte qui avant affichait quelque chose ("Stelvio" très vraisemblablement) au-dessus des lacets est à présent recouvertes d'autocollants comme autant de témoignages des groupes passés par ici. Le muret du côté Est se prête aux selfies que toute nationalité pratique pour dire "j'y étais". Le lieu se prête à la photo en effet. L'enfilade de lacets se superpose assez joliment. Notez que les jours de grande affluence (jours fériés, vacances etc…), vous trouverez très certainement des photographes postés dans les extérieurs des lacets, à côté d'une large pancarte indiquant le nom du site internet sur lequel vous pourrez acheter les clichés (souvent pas donnés mais cela reste un beau souvenir des lacets).

Un autocollant du Repaire s'y cache t'il ?

Pour aller au Stelvio en partant de notre beau pays, je conseille de passer par la Suisse. Beaucoup de cols se succèdent avant d'arriver en terre promise et cela vous permettra de vous remettre en forme. On peut citer le superbe Flüelapass, tout proche de Davos, qui vous fera arriver dans le Val Müstair par de magnifiques routes en forêt et en altitude.

Motards italiens à domicile au Stelvio

Le Val Müstair est un endroit particulier. Les habitants y parlent le Romanche (C'est une langue romane, du groupe rhéto-roman, donc proche du ladin et du frioulan et qui n'est pas une très belle langue soit dit en passant) et la ville reste très typée carte postale Suisse avec ses demeures blanches aux volets en bois et aux fenêtres fleuries. Donc malgré la barrière du langage qui sera aisément franchie (car le local parle français, anglais, allemand etc…), cela vaut le coup d'une nuitée pour profiter de la cuisine locale (qui est riche en rösti et autres saucisses maison tout à fait comestibles). Nous conseillons l'hôtel "Crusch Alba" pour la bienveillance de la patronne Monica (un personnage à la lourde histoire qui témoigne du mode de vie local), les côté labyrinthique du lieu et les saucisses locales au menu !!

Stelvio : parkings pour motards en haut du col

Côté roulage (parce que l'on ne va pas au Stelvio pour cueillir des edelweiss) c'est simple, je recommande la montée par la Suisse. Ensuite, la couverture des deux routes à lacets peut être faite dans la matinée sans soucis. Les lacets sont très techniques et côté Ouest prenez garde car les protections sont peu nombreuses vis-à-vis du ravin et les tunnels peuvent pénaliser la visibilité des véhicule qui arrivent en sens inverse. La route n'étant pas large, gardez un peu de mou pour pouvoir ralentir et vous écarter si besoin.

Côté Est la descente est plus naturelle et moins dangereuse. Il faut aimer les lacets quel que soit l'itinéraire. On passe son temps à casser le rythme et les prises d'angle en lacet descendant sont peu impressionnantes. Cela étant, la vue est magnifique, la route est bonne et clairement il faut l'avoir fait une fois dans sa vie.

Il y a même des hipsters au Stelvio

Prudence malgré tout

La route est globalement bien revêtue à part quelques plaques sur de rares portions. Le grip est plutôt bon et je n'ai pas noté de graviers sur la route. Les freins seront mis à rude épreuve sur les parties descendantes et il est important de garder feeling et puissance tout au long du trajet. Pour ne pas rendre l'exercice trop pénible, une moto à grand et haut guidon fera une alliée parfaite. Sans donc parler de gros trails, on peut penser Supermotard, roadster pas trop rigide ou autres Scramblers. Les sportives et leurs cousins Café Racer s'en sortiront bien évidemment mais au prix de quelques douleurs aux poignets et au dos. N'oublions pas qu'il y a plus de 60 virages en lacet, une déclivité moyenne à 7% et des pentes à 15% !

Quand on aura fait les 3 routes, passé le Flüelapass, il restera à visiter les Dolomites (donc prendre la direction de Bolzano) sur une boucle qui peut se faire dans la journée en sacrifiant quelques kilomètres d'autoroute sur les deux premiers tiers du trajet aller. Vous y trouverez des paysages saisissants de beauté et le très beau lac de la Caresse (Lago De La Carezza). Plusieurs boucles peuvent y être faites entre Bolzano et Belluno. Le col de l'Umbrail vaut également le détour.

Groupe de motards français en vadrouille au Stelvio

En conclusion, on peut dire sans hésiter que c'est le pèlerinage à faire, un endroit mythique, à voir et à ressentir. Le lieu propose des paysages très tranchés entre le côté Est (Suisse) et le côté Ouest (Italie) et les vues donnent envie de s'arrêter régulièrement au fur et à mesure de la végétation se raréfie. Il faudra cependant se méfier des dates d'ouverture et bien se renseigner car je connais des motards français qui se sont fait avoir comme des bleus sur un autre col au sortir d'Interlaken, mais je balancerai pas !

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Commentaires

Nico1000

Alors, moi je l'ai fait, le DIMANCHE 23 juillet 2017, sur un gros trail avec valises, top case et passager.
... une horreur !!!!!!!!!!!!!!!!
Un monde de ouf, majoritairement motos bien sûr, mais aussi beaucoup de vélos, bagnoles (Porshe, Maserati, Ferarri etc...), camping-cars, et même des bus ... si, si !
Une file ininterrompue et bordélique à la montée comme à la descente.
Dans le même sens que vous, il y a tous ceux qui ne roulent vraiment pas à la même vitesse, par ex. une bagnole quasi à l'arrêt dans une epingle , qui vous fait piler dans l'épingle en devers, pendant qu'une bande d'inconscients double tout ce petit monde ... à l'aveugle !
Et en sens inverse, il y a le même type de file de véhicules variés qui vous croise dans le même bazar. Sauf que, coté Est notamment, la route est large comme une demi-départementale française, pas du tout prévue pour un tel flux de vehicules. Et toute cette foultitude se croise à chaque épingle en élargissant ses trajectoires au pifomètre, souvent sans visibilité... en jouant sa sécurité (donc la mienne!) à pile ou face.
Le pire sont les vélos. Certains ´champions ... hum' descendent comme si la route etait déserte et qu'ils étaient seuls. J'ai manqué m'en frapper plusieurs, evités de justesse, ils m'ont foutu la trouille.
Un mois avant j'avais fait la route des Grandes Alpes francaises AR (1500 bornes de lacets), avec des cols similaires, Iseran, la Bonette, et franchement, dans des conditions de comportement/sécurité/plaisir infiniment meilleures.
CONCLUSION : le Stelvio est merveilleux, à moto mais aussi dans l'absolu. Pour l'emprunter en bécane, il faut bien choisir le jour : à éviter, les jours fériés, dimanches et autres jours de surcharge. C'est l'erreur que j'ai faite et ca m'a gâché le plaisir. Dommage, car je ne vais'pas y retourner de sitôt.
PRECISION : à la descente (côté Ouest), on est passé devant une moto couchée au bord du ravin, avec police et ambulance. Et le lendemain, par hasard on discute avec un norvégien qui avait fait le Stelvio le même jour que nous et qui s'était planté dans une épingle à cause du monde, sans gravité corporelle heureusement (il a, entre autre, pété sa pédale de frein, qu'il a rafistolée en fixant sur le moignon restant ... une fourchette avec des coliers serre-cables, MDR)
Au plaisir de vous croiser,
Nico

06-08-2017 11:05 
occitan

Je l'ai fait lundi 12 juin en milieu d’après midi: impeccable pas trop de monde ,sans problèmes .
JP

15-08-2017 19:24 
michel78R


Très bon cet article sur le Stelvio.
Un endroit où nous avons eu la chance d'aller à de nombreuses reprises.

Le plus important à mon sens c'est de bien respecter la montagne. Vous montez à 2700m. Les précautions d'usage s'imposent donc en matière de gestion de la météo. Il peut neiger au Stelvio en plein mois de juillet.


[thebigalptour.blogspot.fr]

20-08-2017 12:19 
Ptit Loup1300

Honte à vous, vous avez oublié le plus haut col : la Cime de la Bonette ! La haute route atteint 2.802 m.

04-09-2017 10:00 
Le Rouche

La cime de la bonette, c est pas un col. Un col, c est pour passer d une vallee a l autre. La cime, on reprend la meme route....

18-03-2018 16:24 
SAM

je suis un motard belge et le stelvio est magnifique mais peut être aussi très dangereux je l'ai fais la première fois en 1998 en pleine neige et depuis je l'ai encore fais 6 fois en passant par l'alsace ces cols , puis davos le fuelpass ,l'offenpass ,l'umbrail monter au stelvio , bormio passa di gavia , passa del tonale pour aller au lac de garde et comme dis plus haut le col de la bonette mais il y a une polémique avec ça pour savoir quel col était le plus haut l'iseran ou la bonette mais c'est la cime donc je ne sais pas trop lequel est le plus haut mais je m'en fou j'ai fais tout les plus hauts cols d'europe mdr

11-05-2018 20:04 
didiercoca

bonjour a tous je vais le faire le premier mercredi de septembre.... et de la nous allons a livigno
vous avez des bons plans?
merci

17-05-2018 12:58 
Petit_Baroudeur

Avec mon destrier une Suz DL 1000, trois valises (15Kg chacune) et ma passagère... Un régal ! J'ai pu quand même le faire assez facilement mais les premiers virages en venant de Trafoi sont durs et mettent en jambe très vite :
La route est assez étroite et on ne peut pas vraiment anticiper les autres conducteurs qui arrivent de plus haut...
Pour grimper : ne pas hésiter à se jeter sur l'autre voie avant d'attaquer l'épingle, sinon, on sort comme une m*rde et c'est dangereux dans ce cas là.
La période choisie était idéale, je l'ai fait cet été début juin. (le 04-06-2018): peu de personne sur les routes à part effectivement des inconscients, des caravanes, des vélos (pour le coup se fut énervant) et des VL de tout type. Mais pas de gros trafic.
Ce que je peux également dire : Il faut le faire en venant de TRAFOI, c'est le plus beau côté. Attention cependant à la température :
J'ai rencontré des motards qui, arrivé en haut, se les gelaient !
A cette époque de l'année, le côté sud était plus enneigé que le côté nord (bizarre, je sais) et la route : un billard ! Attention cependant aux chutes de pierre.
Ayant fait plusieurs cols, je pense que c'est le plus beau et le plus impressionnant.
Prévoyez de quoi grignoter ! car l'attente aux buvettes peuvent être longues...
perso, je l'avais attaqué à 11h30 pour redescendre avant midi et j'ai eu le nez creu : plus de choix et de tranquillité dans les patelins en contre-bas.
Pour ceux qui veulent l'attaquer "chargé", méfiez vous également de l'échauffement de vos freins, un allemand s'était bourré la veille en perdant toutes ses capacités de freinage.
Ah oui, le plus important des conseils : profitez du paysage grandiose.

V

27-06-2018 22:33 
didiercoca

Citation
Le Rouche
La cime de la bonette, c est pas un col. Un col, c est pour passer d une vallee a l autre. La cime, on reprend la meme route....
exactement c ets la plus haute route d europe mais pas le plus haut col

28-06-2018 08:33 
paulette Veutin

effectivement un col c'est de passer d'une vallée à l'autre.

en ce qui concerne le col de la Bonette il relie la vallée de l'Ubaye à la vallée de la Tinee.

il s'agit donc bien d'un col.....

05-03-2020 09:07 
 

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