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[Roadtrip Sicile] Syracuse par Catane au long de la côte Sud

Jour 5 : 270 km

C'est vers la mythique Syracuse que nous tournons notre guidon au 5e jour de notre aventure sicilienne. Nous rejoignons la SP273 pour suivre la côte jusqu'à Aci Trezza, bourg de pêcheurs ancré sur une large baie contenant trois fameux îlots de lave, les scogli dei Ciclopi. Ces derniers sont les ultimes vestiges de la première apparition de l'Etna il y a 400.000 ans. Le volcan est désormais distant de 16 km (à vol d'oiseau) plus au nord. Après un cappuccino salvateur, nous poursuivons notre trajet vers Catane pour atteindre enfin la flamboyante cité historique. Syracuse, ville de mélange où se sont superposées les civilisations.

Le village de pêcheurs d'Aci Trezza

Fondée sur l'ile d’Orthygie par des colons grecs originaires de Corinthe en -734 av. JC, la ville tire son nom du phénicien Phéniciens "Sour-ha-Koussim". Grecs puis Romains et Carthaginois se disputent et s'échangent la ville au gré des conflits (guerres Puniques 264 et 213 av. JC). Au moyen Age, l'empereur byzantin Constant II en fait sa capitale en 663. Les musulmans conquièrent la ville deux siècles plus tard et, en 1086, la ville est prise par les Normands de Roger de Hauteville. Après l'impitoyable tremblement de terre de 1693, la ville connait une renaissance de son architecture, conservant toutefois de nombreuses empreintes de son tumultueux passé.

Arrivée à Syracuse

A la découverte de la ville, on ne manquera pas d'admirer les bâtiments en bord de mer avant de pénétrer dans les quartiers historiques sur l'ile d’Orthygie. Séparé du reste de la ville par un étroit canal appelé Darsena, le centre de Syracuse est un dédale de ruelles et petites places, encadrées de palais aux façades majestueuses témoignant du faste passé. Le style baroque a notamment marqué de son élégance une grande part de l'architecture.

Syracuse est un dédale de places, de monuments et de ruelles

Bâtie sur les ruines d’un temple grec dédié à la déesse Athéna, la Cathédrale dresse fièrement sa façade orgueilleuse sur la vaste Place du Dôme. L'ancien édifice païen est remplacé par un monument chrétien au VIII siècle formant deux nefs, bâties entre les colonnes doriques toujours visibles. Remaniée par les Normands, le bâtiment s'habille dune nouvelle façade baroque au XVIIIe siècle après le séisme de 1693. Plus simple, l’église de Sainte Lucie, patronne de la ville, habille l'extrémité ouest de l'esplanade.

La cathédrale de Syracuse

Devant la mer, la fontaine d’Aréthuse représente le mythe de l’amour entre la nymphe Aréthuse et le Dieu du fleuve Alphée. De l'eau douce emplit un bassin rond abritant canards et poissons au milieu de papyrus. Pour rejoindre les motos, nous flânons à nouveau sur le front de mer aux vastes demeures, construites sur de hautes arches cachant jardins et parc. Romantique et passionnante, Syracuse demande bien plus de temps que la poignée d'heures accordée par notre petite équipe. Une autre visite nous attend à Catane.

La fontaine d'Aréthuse

Sur le chemin du retour, nous faisons donc halte en cette ville pour admirer la demeure familiale d'un associé de notre guide. Et pas des moindres… Le Palais Biscari est l'un des plus vastes de Sicile, élevé sur les anciennes murailles de la ville. Reconstruit fin XVIIe et au cours du XVIIe siècle suite au séisme du 11 janvier 1693, ses fresques et stucs sont décrits par Goethe. L'intérieur est un hymne au baroque où dorures, miroirs et trompe-l'oeil habillent richement murs et plafonds. La salle de fête est particulièrement impressionnante, ornant d'une fresque de Sebastiano Lo Monaco sa coupole. Ajourée, cette dernière laisse entrevoir, à l'étage, l'espace réservé aux musiciens. L'acoustique étudiée renvoie alors la musique dans toute la vaste salle, sans s'encombrer de l'orchestre… ! Enfin, à l'extérieur, le côté sud présente une riche décoration autour des fenêtres de la longue terrasse.

Le somptueux Palais Biscari de Catane

Il est temps de regagner notre logis volcanique. Par une route plus au Sud, la SP59i, nous constatons les effets de l'éveil de l'Etna le jour précédent. Une fine couche de cendres couvre l'asphalte, s'amassant parfois en un voile noir dans la brume tombante. Casque, phares, vision... tout s'assombrit dans une sorte de nuit d'éruption. Impressionnant et inoubliable, d'autant que le sommet du volcan se dévoile dans les dernières lueurs du couchant...

L'Etna continu de cracher ses cendres alors que le soleil se couche

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