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[Roadtrip Sicile] De Palerme à Messine

Jour 1 : 230 km

Après un périple de 930 km, entamé tôt le matin depuis la région parisienne, j'atteins Gênes en fin de journée et retrouve l'équipe des motards du Tourisme, un peu rompu par ma monture trop juste en protection. Si la BMW F700GS nécessite quelques options pour s'affranchir sereinement de l'autoroute, elle devrait s'avérer bien plus efficace sur le réseau routier sicilien… Mais pour l'heure, c'est à fond de cale que je punis la Bavaroise pour une traversée de 21 h vers l'ile italienne. La traversée n'est pas des meilleures et c'est avec délice que je repose enfin les pneus sur le sol de la cité capitale, encadrée de falaises.

C'est à Palerme que nous débarquons pour entamer notre tour de la Sicile

Ville millénaire, Palerme témoigne du temps et des civilisations ayant développés ses murs. Fondée aux alentours du VIIIe siècle av. J.-C. par des commerçants Phéniciens, l'agglomération s'ancre dans un port naturel. Ainsi, le nom latin qui a donné Palerme était Panormus : "Hâvre de sûreté universelle". Cette position remarquable en fait l'objet de bien des convoitises. Conquise par les Romains en 245 av. JC, la cité est annexée 6 siècle plus tard par les Vandales puis reprise par l'empire avant de passer sous contrôle Byzantin. Palerme connaît alors une période florissante, qui dure deux siècles. Au cours du IXe siècle elle passe sous la domination des musulmans, devenant rapidement un port incontournable dans le trafic en Méditerranée. Les Normands dirigent la ville à partir de 1072. Aragonais, Autrichiens et Bourbons deviennent successivement maitre de la ville avant que celle-ci ne deviennent définitivement Italienne en 1860.

L'arrivée à Palerme se fait sous un grand soleil

On devine aisément que l'architecture a bénéficié massivement de cette histoire riche tant en civilisation qu'en puissance. On admirera ainsi, dans le centre historique, la Cathédrale, le majestueux Palais des Normands et la Chapelle Palatine riche en anciennes mosaïques. Surmontée de cinq coupoles rouges, l’Église San Giovanni degli Eremiti est également incontournable. Jardins, fontaines, marchés (Ballaro) et antiques portes d'accès (Nuova et Felice) sont autant de pas dans l'histoire.

La Piazza de la Vergogna

Mais l'exceptionnel se conjugue avec un quotidien tout aussi remarquable. Marquées par un abandon de plusieurs décennies, ruelles et places de la ville se drapent d'un charme surannée. Le temps à voilé les façades d'une teinte sombre sur laquelle tranche le linge séchant aux balcons. Chaque bloc de bâtiments cache des rues tortueuses ou l'imagination peut faire renaître les splendeurs du passé.

L'histoire de la ville se reflète partout dans l'architecture de la ville

Large et ensoleillée, la Piazza Marina est propice aux flâneries et accueille les brocanteurs et autres marchés. Y déambulant, on y dégustera une glace aux fameux citrons de Sicile, à l'incomparable saveur…

La Piazza Marina et ses brocanteurs

Deux jours serraient idéales pour découvrir la ville mais il nous faut hélas vite reprendre la route, guidé par notre hôte juché sur sa Yamaha Virago. Cette trop courte visite s'achève pour nous conduire vers un des villages de charme les plus renommé : Cefalu. On peut l'imaginer comme une Saint Tropez plus méridionale niché sous la "Rocca", falaise rocheuse de 245 m. Ses ruelles colorées et serrées gravissent la colline rocheuse en pentes douces, menant vers la cathédrale. D'origine Normande, cette construction coiffe la cité dominée par les vestiges d'un sanctuaire qui ornent encore le sommet de l'éperon rocheux. L'ancien bourg médiévale de pêcheurs abritent de nombreux commerces, notamment de poteries colorées. On pourra également y trouver une célèbre casquette sicilienne pour se prémunir des morsures de l'astre solaire.
Continuant sur la SS113, morne et rectiligne, notre guide nous emmène avec beaucoup d'à propos, via des chemins de traverse, vers une hauteur surmontée de ruines où nous bénéficions d'une vue magnifique sur les iles Eoliennes. A l'horizon se découpe la silhouette fumante du Stromboli, tandis que la côte ouest de l'Italie se dévoile, toute proche. Elle l'est d'autant plus quand nous reprenons la route de la côte, longeant le Parco Naturale dei Nebrodi, puis atteignons Messine, dans les lueurs du soir.

La cathédrale de Cefalù

Géré par notre accompagnant, le Bed and Breakfast "Emme" nous accueille dans ses murs, fraichement refait et conçu dans un design à l'italienne. Grand confort pour cette soirée avec chambre simple, double et triple dignes d'hôtels solidement étoilés. Contraste assuré avec l'accueil plus rustique mais ô combien chaleureux du refuge à venir. Nous profitons de notre présence en ville pour dénicher une trattoria de quartier authentique, A Putia, aux produits alléchants. Un diner de qualité avant une nuit de sommeil qui le sera tout autant.

La journée se conclut par une dégustation bienvenue de produits locaux

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Commentaires

cajo

Superbes descriptions et très belles photos !
Ça donne des idées ...
Merci pour le partage

25-06-2016 07:24 
 

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