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Canada : Port Mc Neill

Moto en Colombie britannique

La pluie débute la journée. Elle ne s’arrêtera que quelques rares minutes, avec un ciel temporairement plus blanc que gris. C’est donc avec une bonne dose de courage que l’on brave les intempéries et un crachin persistant pour profiter du port et surtout de la longue plage.

Hormis le ferry, Port Hardy est surtout un port de pêche, et quelques plaisanciers. La ville est tout petite centrée sur quelques commerces le long d’une grande et longue unique rue. Un totem orne le centre à deux pas du rivage, ce matin à marée basse. Sable gris, rochers à fleur d’eau, énormes algues, coquillages et pierres parsèment la plage. En soulevant le moindre rocher, c’est une armée de crabes qui courent dans tous les sens pour rejoindre un autre rocher. Dans le ciel, les mouettes crient. Au bord de l’eau, des petits échassiers cherchent leur nourriture. A 10 mètres de haut, un énorme nid marque la présence d’un aigle royal.

Plage de Storey

Il faut prendre la moto pour faire un détour et aller sur la plage de Storey en face de la petite île de Shell. La plage est perdue dans la nature, cachée par un mur de sapins. Un sentier longe le tout avant d’obliger à choisir entre la plage et une route de graviers, bordée de framboisiers sauvages.

Sur la plage au même sable gris et noir du port, de longs arbres morts sont couchés au bord du talus. Des galets de toutes les couleurs supportent des algues de plusieurs mètres. Pas un chat, ni un être humain ici. Au fond, on distingue à peine les autres rives à travers un épais brouillard. Les mouettes et les échassiers ont ici leur territoire. Les embruns se mêlent à l’air marin et traversent les blousons. Les mains, sans gants, gèlent presque. Au bout d’une heure, les promeneurs n’ont qu’une hâte : trouver un coin moins hostile et plus chaleureux. Il paraît que c’est paradisiaque sous le soleil. Et effectivement, on rêve de voir cette nature pratiquement vierge avec un peu de chaleur pour en apprécier toute la faune et la flore.

La météo n’annonce que du beau pour le lendemain et plus bas. La moto repart donc vers Port Mc Neill.

Il n’y a personne sur la route, hormis un truck roulant trop vite derrière nous. L’horizon n’existe plus, caché par un rideau de pluie et de nuages, ou du brouillard ou les deux. On ne croisera que deux voitures en 40 km. Il y avait paraît-il des ours à voir sur la route, dès la sortie de la ville. Même eux se terrent vu le temps.

La pluie se calme un peu à l’arrivée sur Port Mc Neill, gentil port de plaisance d’où partent de régulières excursions pour les baleines, les orques, et les loutres de mer, d’autant plus que c’est la saison. Le port de pêche fait place ici à un port de plaisance. Deux pubs se battent avec un steakhouse proposant de la cuisine grecque et italienne. Les maisons côtières sont résidentielles. Notre B&B est dans l’une d’entre elles, avec une chambre au rez-de-chaussée donnant directement sur la baie. La vue est magnifique. On attend avec impatience le lendemain où le soleil devrait pointer son nez une partie de la journée.

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Bering